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France: présidentielle 2002

Un 1<SUP>er</SUP> mai très politique

Dès l’annonce, dimanche soir, des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat vert Noël Mamère appelait le «peuple de gauche et les démocrates» à faire du 1er mai une «journée nationale de défense de la démocratie». Le caractère de la traditionnelle manifestation de revendications syndicales, largement en perte de vitesse depuis des années, en est radicalement changé.
Depuis, nombreuses sont les organisations syndicales, associations et partis politiques à lancer des mots d’ordre invitant à descendre dans les rues de Paris et de province, mercredi prochain. Le principe est acquis d’une journée «anti-Le Pen», de nature à contrebalancer la manifestation annuelle du Front national pour la Fête de Jeanne d’Arc. En revanche, le rassemblement d’un mouvement largement unitaire s’avère beaucoup plus difficile à réaliser.

A commencer par les syndicats dont c’est, avant tout, la journée symbolique de la fête du travail, consacrée aux revendications des salariés. Depuis des années déjà le 1er mai ne représente plus pour ceux-ci que l’occasion d’un «pont» dans la perspective d’un départ en week-end prolongé. Les cortèges à l’appel des syndicats ne faisaient plus recette, rameutant quelques milliers d’irréductibles, et encore, en ordre dispersé, car le syndicat Force ouvrière ne défilait plus, ces dernières années, avec ses homologues CGT et CFDT.

Ce 1er mai exceptionnel aurait pu donner l’occasion de retrouvailles sur la lutte contre l’extrême droite, bénéficiant du même coup du regain d’intérêt et de participation des citoyens. Tel n’a pas été le cas. Et, si l’on peut s’attendre à une manifestation beaucoup plus importante cette année, les organisations syndicales n’ont pu s’entendre pour défiler sous la même bannière. CGT, CFDT, Unef, autonomes, UNSA partiront les premiers de la Place de la République mercredi après-midi sous le signe du «progrès social et pour faire barrage à l’extrême droite». Mais FO, fidèle à sa revendication d’apolitisme, se présentera seule derrière après avoir refusé le «mélange des genres entre syndicalisme et politique».

Mobilisation générale

Pas d’état d’âme en revanche du côté du mouvement social et associatif. Parmi d’autres, Attac (Association pour la taxe Tobin et pour l’aide aux citoyens) défilera sous ses pancartes de même que la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme) qui a nettement appelé à la «mobilisation générale» afin de faire voter contre Jean-Marie Le Pen le 5 mai, deuxième tour de l’élection présidentielle.

Et, en fin de cortège, les partis politiques qui, sans voler la vedette aux syndicats, ont voulu être là et inciter à faire barrage à l’extrême droite. Les Verts et le Parti communiste, mené par la secrétaire nationale Marie-George Buffet, afficheront clairement leur présence, sous leurs drapeaux. Mais, du côté du Parti socialiste, la participation ès qualité fait visiblement débat et la question ne devrait être tranchée qu’en début de semaine.



par Francine  Quentin

Article publié le 26/04/2002