Afghanistan
En attendant le retour de Zaher Shah
Hamid Karzaï a quitté Kaboul mardi matin pour rejoindre Rome où réside l’ex-roi Zaher Shah dont le retour est attendu en Afghanistan pour permettre l’ouverture de la Loya Jirga, assemblée traditionnelle, qui doit désigner un gouvernement de transition.
Zaher Shah devrait bientôt revoir son Afghanistan natal. Hamid Karzaï, désigné président intérimaire après la conférence de Bonn au mois de décembre, a entrepris lui-même le voyage à destination de l'Italie pour venir chercher et ramener l’ex-monarque. Il est accompagné de plusieurs membres du gouvernement parmi lesquels le ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah et le ministre de l’Intérieur, Yunus Qanooni.
Le retour de Zaher Shah a été reporté plusieurs fois. On l’avait annoncé notamment pour la mi-mars, au moment du nouvel an afghan. Mais selon Margherita Boniver, la secrétaire d’Etat italienne aux Affaires étrangères, il avait dû être annulé en raison «de menaces précises d’attentats». Il est vrai que l’Afghanistan est loin d’être totalement pacifié. La Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) s’est déployée sur le terrain mais son mandat ne concerne que la ville de Kaboul et ses environs. Dans les provinces, des affrontements ont toujours lieu entre les factions des différents chefs de guerre qui n’ont pas été désarmées. Mi-avril notamment, les troupes du gouvernement intérimaire sont intervenues dans la province de Wardak, à l’est du pays, pour tenter de désarmer les hommes de Ghulam Rohani Nangiali, un proche des fondamentalistes qui s’oppose au régime d’Hamid Karzaï.
Le processus électoral a commencé
Dans ce contexte, la sécurité de l’ex-roi est difficile à assurer. D’autant que l’Isaf a clairement annoncé que cette mission ne faisait pas partie de son mandat et que les autorités afghanes devraient s’en charger seules. Des travaux ont d'ailleurs été réalisés dans la résidence prévue pour accueillir Zaher Shah en vue d'assurer une meilleure protection de son occupant. D’autre part, une équipe médicale fait partie de la délégation qui accompagne l’ex-roi dans son périple de retour.
Zaher Shah représente, en effet, une cible privilégiée pour tous ceux qui désirent déstabiliser le régime et mettre à mal le processus démocratique dont les étapes ont été décidées lors de la conférence de Bonn qui a réuni les représentants des différentes communautés du peuple afghan. L’ex-roi doit jouer un rôle symbolique en annonçant l’ouverture et en présidant la Loya Jirga d’urgence qui doit se réunir à partir du 10 juin. Cette assemblée traditionnelle a vocation à déboucher sur la formation d’un gouvernement de transition chargé de convoquer des élections démocratiques dans un délai de 18 mois.
En exil depuis près de 30 ans, Zaher Shah qui est aujourd’hui un vieil homme de 87 ans, a perdu le contact avec les réalités afghanes. Son attitude durant les moments les plus noirs vécus par le pays ces dernières années a été souvent critiquée. Il n’a, par exemple, jamais condamné l’invasion soviétique. Il a aussi admis le principe d’une participation de représentants des Taliban dans la coalition gouvernementale au grand dam de leurs opposants. Malgré tout, Zaher Shah représente la seule personnalité capable de rassembler une large partie de la population afghane autour de son nom. Hamid Karzaï, l’actuel président intérimaire, est un ferme partisan de son retour au pays. De même que les Occidentaux.
Parallèlement à l’organisation du retour du vieux monarque, le processus de désignation des délégués qui doivent participer à la Loya Jirga a commencé en Afghanistan sous l’égide de l’ONU. Les premiers scrutins ont été organisés dans la région de Mazar-e-Sharif. L’assemblée traditionnelle doit, en effet, réunir 1051 représentants élus auxquels viendront s’ajouter 450 délégués désignés par la commission d’organisation parmi lesquels 160 femmes. Ce sont ces hommes et ces femmes qui auront le pouvoir de maintenir ou non Hamid Karzaï à son poste jusqu’aux élections.
Le retour de Zaher Shah a été reporté plusieurs fois. On l’avait annoncé notamment pour la mi-mars, au moment du nouvel an afghan. Mais selon Margherita Boniver, la secrétaire d’Etat italienne aux Affaires étrangères, il avait dû être annulé en raison «de menaces précises d’attentats». Il est vrai que l’Afghanistan est loin d’être totalement pacifié. La Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) s’est déployée sur le terrain mais son mandat ne concerne que la ville de Kaboul et ses environs. Dans les provinces, des affrontements ont toujours lieu entre les factions des différents chefs de guerre qui n’ont pas été désarmées. Mi-avril notamment, les troupes du gouvernement intérimaire sont intervenues dans la province de Wardak, à l’est du pays, pour tenter de désarmer les hommes de Ghulam Rohani Nangiali, un proche des fondamentalistes qui s’oppose au régime d’Hamid Karzaï.
Le processus électoral a commencé
Dans ce contexte, la sécurité de l’ex-roi est difficile à assurer. D’autant que l’Isaf a clairement annoncé que cette mission ne faisait pas partie de son mandat et que les autorités afghanes devraient s’en charger seules. Des travaux ont d'ailleurs été réalisés dans la résidence prévue pour accueillir Zaher Shah en vue d'assurer une meilleure protection de son occupant. D’autre part, une équipe médicale fait partie de la délégation qui accompagne l’ex-roi dans son périple de retour.
Zaher Shah représente, en effet, une cible privilégiée pour tous ceux qui désirent déstabiliser le régime et mettre à mal le processus démocratique dont les étapes ont été décidées lors de la conférence de Bonn qui a réuni les représentants des différentes communautés du peuple afghan. L’ex-roi doit jouer un rôle symbolique en annonçant l’ouverture et en présidant la Loya Jirga d’urgence qui doit se réunir à partir du 10 juin. Cette assemblée traditionnelle a vocation à déboucher sur la formation d’un gouvernement de transition chargé de convoquer des élections démocratiques dans un délai de 18 mois.
En exil depuis près de 30 ans, Zaher Shah qui est aujourd’hui un vieil homme de 87 ans, a perdu le contact avec les réalités afghanes. Son attitude durant les moments les plus noirs vécus par le pays ces dernières années a été souvent critiquée. Il n’a, par exemple, jamais condamné l’invasion soviétique. Il a aussi admis le principe d’une participation de représentants des Taliban dans la coalition gouvernementale au grand dam de leurs opposants. Malgré tout, Zaher Shah représente la seule personnalité capable de rassembler une large partie de la population afghane autour de son nom. Hamid Karzaï, l’actuel président intérimaire, est un ferme partisan de son retour au pays. De même que les Occidentaux.
Parallèlement à l’organisation du retour du vieux monarque, le processus de désignation des délégués qui doivent participer à la Loya Jirga a commencé en Afghanistan sous l’égide de l’ONU. Les premiers scrutins ont été organisés dans la région de Mazar-e-Sharif. L’assemblée traditionnelle doit, en effet, réunir 1051 représentants élus auxquels viendront s’ajouter 450 délégués désignés par la commission d’organisation parmi lesquels 160 femmes. Ce sont ces hommes et ces femmes qui auront le pouvoir de maintenir ou non Hamid Karzaï à son poste jusqu’aux élections.
par Valérie Gas
Article publié le 16/04/2002 Dernière mise à jour le 15/04/2002 à 22:00 TU
