Eglise catholique
Un plan contre les prêtres pédophiles
Les cardinaux américains ont élaboré lors d'un sommet de crise, mardi et mercredi au Vatican, un plan de lutte contre la pédophilie des prêtres. Il s’appliquerait non seulement aux Etats-Unis, mais aussi dans l'Eglise tout entière.
Las des scandales qui sapaient l’image de l’Eglise catholique américaine, le Pape Jean Paul II voulait des résultats. Après un long et difficile débat interne lors de la réunion extraordinaire qu’il avait convoquée mardi et mercredi, les cardinaux américains sont parvenus à se mettre d’accord sur les moyens de combattre la pédophilie de certains prélats. Réunis à la Cité du Vatican, à Rome, ils ont proposé des mesures spéciales, allant au-delà des normes prévues par le code de droit canon, pour démettre du sacerdoce les «prêtres qui ont commis de façon notoire des violences sexuelles répétées sur des mineurs». Se penchant aussi sur le passé, les cardinaux ont adressé une lettre d'excuse à l'Eglise de leur pays pour n'avoir pas réussi à la protéger des scandales des prêtres pédophiles.
Face à la multiplication des affaires de mœurs, «un consensus croissant» s'est dégagé pour la «tolérance zéro» au sein de la hiérarchie catholique américaine, ont expliqué à la presse les cardinaux Theodore McCarrick, archevêque de Washington, James Stafford, président du Conseil pontifical pour la laïcité, et Mgr Daniel Wilton Gregory, président de la conférence épiscopale américaine. Les cardinaux américains ont rédigé un programme d'action en six points pour l'Eglise des États-Unis. Le texte sera soumis en juin à l'assemblée générale des évêques à Dallas (Texas).
Le principal point concerne les cas les plus graves. Il consiste en un «processus spécial» visant à écarter du sacerdoce les prêtres ayant commis des violences sexuelles sur des mineurs, ainsi que ceux considérés par leur évêque comme pouvant être un danger pour les enfants. Deuxième proposition, les cardinaux demandent «des visites apostoliques (des inspections, ndlr) dans les séminaires et dans les maisons religieuses ou de formation, pour contrôler les règles d'admission et vérifier le respect intégral de la doctrine morale de l'Eglise». Les cardinaux souhaitent aussi une journée de «prière et de pénitence» dans toute l'Eglise catholique américaine, pour «implorer la réconciliation et le renouveau de la vie de l'Eglise».
Des répercussions dans toute l'Eglise
Ils proposent également de remettre aux congrégations vaticanes des rapports sur la situation des violences sexuelles dans les diocèses et instituts religieux aux Etats-Unis avec des règles à suivre pour combattre ce fléau. Ils s'engagent à réaliser les recommandations de Jean Paul II qui a condamné le «terrible péché» que constituent les actes pédophiles commis par des prêtres. Le pape, mardi à l'ouverture des travaux comme mercredi lors d'un déjeuner au Vatican, avait réaffirmé qu'il n'y avait «pas place dans l'Eglise pour les prêtres qui pourraient faire du mal aux jeunes».
Les propositions sont le fruit d’un compromis tenant compte des avis partagés apparus au sein de l'épiscopat américain, entre les partisans de la règle «one strike and you're out» (une seule faute implique la démission du sacerdoce) et ceux qui souhaitent que des commissions jugent au cas par cas, estimant qu'il y a différents degrés de fautes.
Un communiqué final souligne que tous les intervenants sont tombés d'accord sur la gravité du problème. Mais, relèvent-ils, les statistiques ne sont pas très précises. «L'attention a été attirée sur le fait que la plupart des cas concernaient des adolescents et qu'ils n'étaient donc pas de véritables cas de pédophilie». Les prélats américains ne remettent pas en question «la valeur du célibat des prêtres, cadeau de Dieu à l'Eglise». Pour eux, il n'y a en effet «pas de lien scientifiquement prouvé entre le célibat et la pédophilie». Selon le président du Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE), Mgr Amédée Grable, «la pédophilie est une chose aberrante que l'Eglise ne peut traiter avec clémence». Il a ajouté toutefois que «la pédophilie est une maladie et non une tare qui affecte plus particulièrement le clergé».
Au Vatican, on estime que les propositions des cardinaux américains pourraient avoir des répercussions dans toute l'Eglise et servir de modèle à de nombreux épiscopats confrontés au même problème. En Europe, notamment. Les évêques européens réclament eux aussi, en effet, la plus grande fermeté contre les ecclésiastiques pédophiles.
Face à la multiplication des affaires de mœurs, «un consensus croissant» s'est dégagé pour la «tolérance zéro» au sein de la hiérarchie catholique américaine, ont expliqué à la presse les cardinaux Theodore McCarrick, archevêque de Washington, James Stafford, président du Conseil pontifical pour la laïcité, et Mgr Daniel Wilton Gregory, président de la conférence épiscopale américaine. Les cardinaux américains ont rédigé un programme d'action en six points pour l'Eglise des États-Unis. Le texte sera soumis en juin à l'assemblée générale des évêques à Dallas (Texas).
Le principal point concerne les cas les plus graves. Il consiste en un «processus spécial» visant à écarter du sacerdoce les prêtres ayant commis des violences sexuelles sur des mineurs, ainsi que ceux considérés par leur évêque comme pouvant être un danger pour les enfants. Deuxième proposition, les cardinaux demandent «des visites apostoliques (des inspections, ndlr) dans les séminaires et dans les maisons religieuses ou de formation, pour contrôler les règles d'admission et vérifier le respect intégral de la doctrine morale de l'Eglise». Les cardinaux souhaitent aussi une journée de «prière et de pénitence» dans toute l'Eglise catholique américaine, pour «implorer la réconciliation et le renouveau de la vie de l'Eglise».
Des répercussions dans toute l'Eglise
Ils proposent également de remettre aux congrégations vaticanes des rapports sur la situation des violences sexuelles dans les diocèses et instituts religieux aux Etats-Unis avec des règles à suivre pour combattre ce fléau. Ils s'engagent à réaliser les recommandations de Jean Paul II qui a condamné le «terrible péché» que constituent les actes pédophiles commis par des prêtres. Le pape, mardi à l'ouverture des travaux comme mercredi lors d'un déjeuner au Vatican, avait réaffirmé qu'il n'y avait «pas place dans l'Eglise pour les prêtres qui pourraient faire du mal aux jeunes».
Les propositions sont le fruit d’un compromis tenant compte des avis partagés apparus au sein de l'épiscopat américain, entre les partisans de la règle «one strike and you're out» (une seule faute implique la démission du sacerdoce) et ceux qui souhaitent que des commissions jugent au cas par cas, estimant qu'il y a différents degrés de fautes.
Un communiqué final souligne que tous les intervenants sont tombés d'accord sur la gravité du problème. Mais, relèvent-ils, les statistiques ne sont pas très précises. «L'attention a été attirée sur le fait que la plupart des cas concernaient des adolescents et qu'ils n'étaient donc pas de véritables cas de pédophilie». Les prélats américains ne remettent pas en question «la valeur du célibat des prêtres, cadeau de Dieu à l'Eglise». Pour eux, il n'y a en effet «pas de lien scientifiquement prouvé entre le célibat et la pédophilie». Selon le président du Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE), Mgr Amédée Grable, «la pédophilie est une chose aberrante que l'Eglise ne peut traiter avec clémence». Il a ajouté toutefois que «la pédophilie est une maladie et non une tare qui affecte plus particulièrement le clergé».
Au Vatican, on estime que les propositions des cardinaux américains pourraient avoir des répercussions dans toute l'Eglise et servir de modèle à de nombreux épiscopats confrontés au même problème. En Europe, notamment. Les évêques européens réclament eux aussi, en effet, la plus grande fermeté contre les ecclésiastiques pédophiles.
par Philippe Quillerier-Lesieur (avec AFP)
Article publié le 25/04/2002
