Trafic d''enfants
Un laissez-passer entre pays du conseil de l’entente
Les cinq pays membres du conseil de l’entente (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Togo) et le Mali viennent de décider d’instituer un laissez-passer pour accompagner les enfants mineurs voyageant au sein de leur espace communautaire. L’adoption de ce document vise à freiner le trafic des enfants qui a pris une certaine ampleur ces derniers temps en Afrique de l’Ouest.
De notre correspondant au Burkina Faso
La décision a été prise le 27 mars 2002 à Niamey (Niger) par les ministres chargés de la sécurité des six Etats (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Togo et Mali). Le laissez-passer sera délivré par les autorités policières de chaque pays. Les ministres ont adopté un modèle unique pour l’ensemble de l’espace communautaire. Il présente de nombreuses informations. D’abord, le document fournit des éléments sur l’identité de l’enfant, sa photo et son signalement: taille, teint, cheveux. Le laissez-passer indique ensuite la destination du mineur, le nom et les références de la personne qui l’accompagne. Enfin, il précise le ou les personnes qui accueillent l’enfant à destination, leur adresse ainsi que le motif du déplacement.
Avec une fiche aussi complète, les forces de sécurité des différents pays du Conseil de l’entente et du Mali espèrent pouvoir lutter efficacement contre le trafic des enfants mineurs devenu un fléau ces dernières années en Afrique de l’Ouest et même du Centre. L’Unicef estime à 25000 le nombre d’enfants mineurs étrangers victimes de trafic employés dans les plantations ivoiriennes. Ces enfants viennent principalement des pays voisins comme le Mali et le Burkina Faso. Le Bénin, le Togo et le Niger sont aussi considérés comme de grands pourvoyeurs d’enfants victimes de trafics en direction de la Côte d’Ivoire ou des pays de l’Afrique centrale plus nantis tels que le Gabon. Depuis que plusieurs organisations comme l’Unicef ont dénoncé le phénomène, on a découvert l’ampleur du fléau. Désormais plus vigilante dans chacun des pays, la police met régulièrement la main sur des trafiquants ou démantèle des réseaux de trafiquants.
Distinguer le trafic du voyage ordinaire
Mais encore faut-il pouvoir distinguer un enfant dûment accompagné d’un parent d’un autre victime de trafic. C’est là toute la difficulté d’autant plus qu’en Afrique les oncles, tantes ou cousins et même parfois un voisin du village ou de quartier sont souvent considérés comme des parents pour l’enfant au même titre que le père, la mère ou le frère. Le flou est davantage entretenu lorsque enfants et accompagnateurs voyagent sans le moindre document d’identité comme c’est fréquemment le cas dans la région. Cette situation a été à la base de malentendus diplomatiques l’année dernière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire où vivent plus de 2 millions de ressortissants burkinabès. Alors que la police ivoirienne refoulait systématiquement tous les mineurs en provenance du Burkina non accompagnés de leurs parents biologiques ou non munis de documents d’identité, les autorités burkinabès appelaient à leurs homologues à ne pas confondre les enfants victimes de trafic et ceux se rendant chez leurs parents immigrés. Pour éviter l’amalgame, le gouvernement burkinabè avait institué unilatéralement durant la période des vacances 2001 un laissez-passer pour permettre aux élèves de se rendre en Côte d’Ivoire sans être inquiétés.
En fait, la législation dans la plupart des Etats de l’Afrique de l’Ouest impose un laissez-passer pour tout enfant mineur en déplacement dans la région. Mais la mesure n’était pas appliquée. La décision prise à Niamey vient donc remettre en ordre les choses. Le document nouvellement adopté entrera en vigueur pour compter du 1er juillet 2002. Mieux, les six Etats décident d’aller plus loin en signant entre eux des «accords de coopération en matière de protection des enfants, dans le cadre de la lutte contre le trafic des mineurs.» La prochaine réunion prévue fin juillet au Mali devrait permettre une première évaluation du nouveau laissez-passer quelques semaines seulement après son entrée en vigueur.
La décision a été prise le 27 mars 2002 à Niamey (Niger) par les ministres chargés de la sécurité des six Etats (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Togo et Mali). Le laissez-passer sera délivré par les autorités policières de chaque pays. Les ministres ont adopté un modèle unique pour l’ensemble de l’espace communautaire. Il présente de nombreuses informations. D’abord, le document fournit des éléments sur l’identité de l’enfant, sa photo et son signalement: taille, teint, cheveux. Le laissez-passer indique ensuite la destination du mineur, le nom et les références de la personne qui l’accompagne. Enfin, il précise le ou les personnes qui accueillent l’enfant à destination, leur adresse ainsi que le motif du déplacement.
Avec une fiche aussi complète, les forces de sécurité des différents pays du Conseil de l’entente et du Mali espèrent pouvoir lutter efficacement contre le trafic des enfants mineurs devenu un fléau ces dernières années en Afrique de l’Ouest et même du Centre. L’Unicef estime à 25000 le nombre d’enfants mineurs étrangers victimes de trafic employés dans les plantations ivoiriennes. Ces enfants viennent principalement des pays voisins comme le Mali et le Burkina Faso. Le Bénin, le Togo et le Niger sont aussi considérés comme de grands pourvoyeurs d’enfants victimes de trafics en direction de la Côte d’Ivoire ou des pays de l’Afrique centrale plus nantis tels que le Gabon. Depuis que plusieurs organisations comme l’Unicef ont dénoncé le phénomène, on a découvert l’ampleur du fléau. Désormais plus vigilante dans chacun des pays, la police met régulièrement la main sur des trafiquants ou démantèle des réseaux de trafiquants.
Distinguer le trafic du voyage ordinaire
Mais encore faut-il pouvoir distinguer un enfant dûment accompagné d’un parent d’un autre victime de trafic. C’est là toute la difficulté d’autant plus qu’en Afrique les oncles, tantes ou cousins et même parfois un voisin du village ou de quartier sont souvent considérés comme des parents pour l’enfant au même titre que le père, la mère ou le frère. Le flou est davantage entretenu lorsque enfants et accompagnateurs voyagent sans le moindre document d’identité comme c’est fréquemment le cas dans la région. Cette situation a été à la base de malentendus diplomatiques l’année dernière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire où vivent plus de 2 millions de ressortissants burkinabès. Alors que la police ivoirienne refoulait systématiquement tous les mineurs en provenance du Burkina non accompagnés de leurs parents biologiques ou non munis de documents d’identité, les autorités burkinabès appelaient à leurs homologues à ne pas confondre les enfants victimes de trafic et ceux se rendant chez leurs parents immigrés. Pour éviter l’amalgame, le gouvernement burkinabè avait institué unilatéralement durant la période des vacances 2001 un laissez-passer pour permettre aux élèves de se rendre en Côte d’Ivoire sans être inquiétés.
En fait, la législation dans la plupart des Etats de l’Afrique de l’Ouest impose un laissez-passer pour tout enfant mineur en déplacement dans la région. Mais la mesure n’était pas appliquée. La décision prise à Niamey vient donc remettre en ordre les choses. Le document nouvellement adopté entrera en vigueur pour compter du 1er juillet 2002. Mieux, les six Etats décident d’aller plus loin en signant entre eux des «accords de coopération en matière de protection des enfants, dans le cadre de la lutte contre le trafic des mineurs.» La prochaine réunion prévue fin juillet au Mali devrait permettre une première évaluation du nouveau laissez-passer quelques semaines seulement après son entrée en vigueur.
par Alpha Barry
Article publié le 04/04/2002