Proche-Orient
Offensive arabe de charme à Charm
C’est une véritable offensive de charme en direction des Etats-Unis qui a été lancée de la station balnéaire de Charm el Cheikh sur la mer Rouge par les principaux protagonistes arabes du conflit avec Israël : Hosni Moubarak d’Egypte, premier signataire d’un traité de paix avec l’Etat Hébreu et plus grand pays arabe, Bachar el Assad de Syrie, le fils du dur des durs qui n’a jamais directement négocié avec les Israéliens et qui dispose d’une arme de rétorsion via le Hezbollah libanais, Abdallah d’Arabie Saoudite, le plus riche des Arabes et gardien des lieux saints et des robinets de pétrole, Nabil Chaath représentant du chef de l’autorité palestinienne Yasser Arafat.
De notre correspondant au Caire
Samedi, à l’issue d’un sommet tripartite égypto-syro-saoudien, le raïs, junior et le prince publient un communiqué commun où ils expriment leur «détermination sincère à conclure la paix» avec Israël et «la condamnation de la violence sous toutes ses formes». Une réponse directe aux insistants appels du pied du maître de la Maison Blanche qui exigeait un signe d’apaisement de la part des Arabes. Pour arriver à ce résultat, il a fallu assouplir la position syrienne partisane d’une «résistance» jusqu’auboutiste de la part des Palestiniens. Les préliminaires ont été faits par le président Moubarak qui a été l’instructeur de feu le président Haffez el Assad quand il était à l’académie aérienne, du temps de l’union entre l’Egypte et la Syrie. Une fois le discours du « sage » asséné, est arrivé le tour du maître de l’or noir, le prince Abdallah ben Abdel Aziz, régent de facto des fleuves de pétrole d’Arabie. Un discours qui a dû être ponctué de quelques chiffres auxquels le chef d’un pays à l’économie flageolante ne pouvait pas rester insensible.
La paix ne se fera pas toutefois aux conditions israéliennes mais sur la base de l’initiative saoudienne approuvée lors du sommet arabe de Beyrouth. Le chef de la diplomatie égyptienne a précisé qu’il était hors de question que les Arabes acceptent une conférence de paix sur la base des conditions posées par le Premier ministre israélien Ariel Sharon. Même situation en ce qui concerne le rejet de la violence. Le communiqué ne mentionne pas l’arrêt des attentats suicide. Petit coup de pouce final pour Bachar el Assad connu pour son amour de la rhétorique : le communiqué dénonce «les crimes de guerres» perpétrés par l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie et réaffirme le soutien à l’Intifada palestinienne. Bachar el Assad satisfait a repris l’avion pour laisser sa place aux émissaires palestiniens, le ministre de la Coopération internationale Nabil Chaath, représentait, quant à lui, Yasser Arafat et Mohamed Dahlan, le chef de la sécurité préventive palestinienne.
Des moyens policiers mais aussi financiers
Les discussions qui se sont déroulées dimanche, ont visiblement été plus faciles puisque Nabil Chaath a conclu sur une note optimiste. Il a en effet parié sur un assouplissement de l’attitude américaine à l’égard des Palestiniens. Nabil Chaath a précisé que ce changement concernerait Yasser Arafat dont Washington ne demanderait plus le remplacement ainsi qu’une insistance auprès d’Israël pour un retrait des territoires occupés lors de la dernière offensive de Tsahal. Mais au-delà de l’aspect officiel et diplomatique, la rencontre de Charm el Cheikh a porté sur les mesures de sécurité à adopter par l’autorité palestinienne. En effet, des entretiens plus discrets ont réuni Mohamed Dahlan, le patron des services de renseignements égyptiens le général Omar Soliman et l’éternel ambassadeur saoudien à Washington, le prince Bandar ben Sultan. Selon des sources informées, les discussions ont porté sur les moyens d’arrêter les attentats suicide. Des moyens policiers mais aussi financiers. L’Arabie Saoudite dispose d’un levier efficace: les pétro-dollars indispensables pour l’autorité palestinienne comme pour le Hamas et le Djihad islamique, les deux mouvements responsables des attentats suicides.
Bonus non négligeable pour le clan pétrolier des Bush, l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole, réunie samedi au Caire, a indiqué qu’il n’était pas question de transformer le pétrole en arme ou moyen de pression dans le conflit arabo-israélien. Une réunion inaugurée par un discours du président égyptien Hosni Moubarak demandant la garantie de la stabilité du marché et dénonçant implicitement les appels à la baisse de la production pour faire pression sur les Etats-Unis. Des appels lancés par l’Irak mais qui, selon le raïs, ne peuvent aboutir qu’à des gains temporaires. Le ministre saoudien du pétrole, le plus grand producteur mondial de brut a, de son coté, garanti que son pays veillerait à compenser toute éventuelle pénurie sur le marché. Plusieurs ministres des monarchies pétrolières du Golfe ont soutenu cette position en indiquant être satisfaits des cours actuels de l’or noir. De quoi rassurer les marchés mondiaux puisque l’OPAEP regroupe dix pays arabes qui constituent le plus grand producteur mondial de pétrole après l’OPEP.
Samedi, à l’issue d’un sommet tripartite égypto-syro-saoudien, le raïs, junior et le prince publient un communiqué commun où ils expriment leur «détermination sincère à conclure la paix» avec Israël et «la condamnation de la violence sous toutes ses formes». Une réponse directe aux insistants appels du pied du maître de la Maison Blanche qui exigeait un signe d’apaisement de la part des Arabes. Pour arriver à ce résultat, il a fallu assouplir la position syrienne partisane d’une «résistance» jusqu’auboutiste de la part des Palestiniens. Les préliminaires ont été faits par le président Moubarak qui a été l’instructeur de feu le président Haffez el Assad quand il était à l’académie aérienne, du temps de l’union entre l’Egypte et la Syrie. Une fois le discours du « sage » asséné, est arrivé le tour du maître de l’or noir, le prince Abdallah ben Abdel Aziz, régent de facto des fleuves de pétrole d’Arabie. Un discours qui a dû être ponctué de quelques chiffres auxquels le chef d’un pays à l’économie flageolante ne pouvait pas rester insensible.
La paix ne se fera pas toutefois aux conditions israéliennes mais sur la base de l’initiative saoudienne approuvée lors du sommet arabe de Beyrouth. Le chef de la diplomatie égyptienne a précisé qu’il était hors de question que les Arabes acceptent une conférence de paix sur la base des conditions posées par le Premier ministre israélien Ariel Sharon. Même situation en ce qui concerne le rejet de la violence. Le communiqué ne mentionne pas l’arrêt des attentats suicide. Petit coup de pouce final pour Bachar el Assad connu pour son amour de la rhétorique : le communiqué dénonce «les crimes de guerres» perpétrés par l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie et réaffirme le soutien à l’Intifada palestinienne. Bachar el Assad satisfait a repris l’avion pour laisser sa place aux émissaires palestiniens, le ministre de la Coopération internationale Nabil Chaath, représentait, quant à lui, Yasser Arafat et Mohamed Dahlan, le chef de la sécurité préventive palestinienne.
Des moyens policiers mais aussi financiers
Les discussions qui se sont déroulées dimanche, ont visiblement été plus faciles puisque Nabil Chaath a conclu sur une note optimiste. Il a en effet parié sur un assouplissement de l’attitude américaine à l’égard des Palestiniens. Nabil Chaath a précisé que ce changement concernerait Yasser Arafat dont Washington ne demanderait plus le remplacement ainsi qu’une insistance auprès d’Israël pour un retrait des territoires occupés lors de la dernière offensive de Tsahal. Mais au-delà de l’aspect officiel et diplomatique, la rencontre de Charm el Cheikh a porté sur les mesures de sécurité à adopter par l’autorité palestinienne. En effet, des entretiens plus discrets ont réuni Mohamed Dahlan, le patron des services de renseignements égyptiens le général Omar Soliman et l’éternel ambassadeur saoudien à Washington, le prince Bandar ben Sultan. Selon des sources informées, les discussions ont porté sur les moyens d’arrêter les attentats suicide. Des moyens policiers mais aussi financiers. L’Arabie Saoudite dispose d’un levier efficace: les pétro-dollars indispensables pour l’autorité palestinienne comme pour le Hamas et le Djihad islamique, les deux mouvements responsables des attentats suicides.
Bonus non négligeable pour le clan pétrolier des Bush, l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole, réunie samedi au Caire, a indiqué qu’il n’était pas question de transformer le pétrole en arme ou moyen de pression dans le conflit arabo-israélien. Une réunion inaugurée par un discours du président égyptien Hosni Moubarak demandant la garantie de la stabilité du marché et dénonçant implicitement les appels à la baisse de la production pour faire pression sur les Etats-Unis. Des appels lancés par l’Irak mais qui, selon le raïs, ne peuvent aboutir qu’à des gains temporaires. Le ministre saoudien du pétrole, le plus grand producteur mondial de brut a, de son coté, garanti que son pays veillerait à compenser toute éventuelle pénurie sur le marché. Plusieurs ministres des monarchies pétrolières du Golfe ont soutenu cette position en indiquant être satisfaits des cours actuels de l’or noir. De quoi rassurer les marchés mondiaux puisque l’OPAEP regroupe dix pays arabes qui constituent le plus grand producteur mondial de pétrole après l’OPEP.
par Alexandre Buccianti
Article publié le 12/05/2002 Dernière mise à jour le 03/08/2004 à 14:32 TU