Proche-Orient
Les Palestiniens font les comptes
L’heure des bilans est venue après l’opération « Rempart » conduite par l’armée israélienne dans les Territoires palestiniens de Cisjordanie. Le montant des destructions se chiffre en dizaines de millions d’euros. Reportage.
De notre envoyé spécial à Ramallah
Alors que la vie reprend un cour presque normal a Ramallah, les Palestiniens tirent les leçons de l'opération «Rempart» et font les comptes. Dans la ville autonome, les ouvriers réparent à tour de bras les bâtiments et les infrastructures publiques endommagées par les soldats israéliens. "Nos priorités ont consisté à réparer les routes, les réseaux électriques, téléphoniques, d'eau potable mais aussi à remplacer les portes et les fenêtres des bâtiments publics et privés pour les sécuriser" explique Maher Al-Ghoneim, directeur général du ministère des Travaux Publics.
L'immeuble de ce ministère a été lui aussi durement touché. Les soldats israéliens ont littéralement pillé et vandalisé les lieux. Dans le bureau du ministre, les fauteuils ont été lacérés à coups de couteau tandis que dans les autres salles, téléphones, téléviseurs, photocopieuses, climatiseurs ont été brisés. Le dernier étage du ministère a été purement et simplement incendié et dynamité. "Pourquoi toutes ces destructions gratuites?" s'interroge une employée devant la salle de réunion calcinée. Ils ont voulu nous humilier et détruire les symboles de l'Autorité palestinienne", poursuit-elle.
Au moins 100 millions de dollars de dégats
Des réunions viennent d'avoir lieu avec des représentants de la Banque Mondiale et de l'Union Européenne pour évaluer l'ampleur des dégâts. Mais déjà, Maher Al-Ghoneim avance des estimations qui donnent une idée du tableau des destructions. Selon lui, environ 2000 bâtiments (maisons, immeubles, écoles, magasins, entreprises, hôpitaux, ministères) dans Ramallah et ses environs ont été totalement ou partiellement endommagés. Au total, la facture se chiffre en millions de dollars: 5 a 6 millions pour les routes, 5 millions pour le mobilier et les équipements des administrations, 4 millions pour la "Mouqata", le QG de Yasser Arafat, et le siège de la Sécurité préventive, 3,6 millions pour les bâtiments endommagés. Pour toute la Cisjordanie et la bande de Gaza, les destructions pour le seul mois d'avril, selon Maher Al-Ghoneim, s'élèvent à plus de 100 millions de dollars, alors qu'au cours des 18 premiers mois de l'Intifada, leur coût a atteint 135 millions de dollars.
Pour financer la reconstruction, l'Autorité palestinienne a reçu 22 millions de dollars par le biais de la Banque islamique dans le cadre de l'aide décidée par les pays arabes lors de leurs différents sommets. Une somme bien insuffisante pour couvrir toutes les dépenses. "Les pays étrangers et les organisations internationales ne nous ont pas encore débloqué de fonds." Malgré les dégâts très lourds, l'Autorité palestinienne fonctionne encore, a l'instar du ministère des Travaux Publics qui centralise dans chaque ville les demandes de réparations. Les travaux sont ensuite pour la plupart du temps sous-traités et exécutés par des entreprises locales. "Nous envoyons des équipes d'évaluation sur le terrain, puis nous décidons du degré d'urgence de la réparation a entreprendre," explique Maher Al-Ghoneim, fiers de ses hommes qui ont continue à travailler même pendant l'occupation, lors des levées du couvre-feu.
Alors que la vie reprend un cour presque normal a Ramallah, les Palestiniens tirent les leçons de l'opération «Rempart» et font les comptes. Dans la ville autonome, les ouvriers réparent à tour de bras les bâtiments et les infrastructures publiques endommagées par les soldats israéliens. "Nos priorités ont consisté à réparer les routes, les réseaux électriques, téléphoniques, d'eau potable mais aussi à remplacer les portes et les fenêtres des bâtiments publics et privés pour les sécuriser" explique Maher Al-Ghoneim, directeur général du ministère des Travaux Publics.
L'immeuble de ce ministère a été lui aussi durement touché. Les soldats israéliens ont littéralement pillé et vandalisé les lieux. Dans le bureau du ministre, les fauteuils ont été lacérés à coups de couteau tandis que dans les autres salles, téléphones, téléviseurs, photocopieuses, climatiseurs ont été brisés. Le dernier étage du ministère a été purement et simplement incendié et dynamité. "Pourquoi toutes ces destructions gratuites?" s'interroge une employée devant la salle de réunion calcinée. Ils ont voulu nous humilier et détruire les symboles de l'Autorité palestinienne", poursuit-elle.
Au moins 100 millions de dollars de dégats
Des réunions viennent d'avoir lieu avec des représentants de la Banque Mondiale et de l'Union Européenne pour évaluer l'ampleur des dégâts. Mais déjà, Maher Al-Ghoneim avance des estimations qui donnent une idée du tableau des destructions. Selon lui, environ 2000 bâtiments (maisons, immeubles, écoles, magasins, entreprises, hôpitaux, ministères) dans Ramallah et ses environs ont été totalement ou partiellement endommagés. Au total, la facture se chiffre en millions de dollars: 5 a 6 millions pour les routes, 5 millions pour le mobilier et les équipements des administrations, 4 millions pour la "Mouqata", le QG de Yasser Arafat, et le siège de la Sécurité préventive, 3,6 millions pour les bâtiments endommagés. Pour toute la Cisjordanie et la bande de Gaza, les destructions pour le seul mois d'avril, selon Maher Al-Ghoneim, s'élèvent à plus de 100 millions de dollars, alors qu'au cours des 18 premiers mois de l'Intifada, leur coût a atteint 135 millions de dollars.
Pour financer la reconstruction, l'Autorité palestinienne a reçu 22 millions de dollars par le biais de la Banque islamique dans le cadre de l'aide décidée par les pays arabes lors de leurs différents sommets. Une somme bien insuffisante pour couvrir toutes les dépenses. "Les pays étrangers et les organisations internationales ne nous ont pas encore débloqué de fonds." Malgré les dégâts très lourds, l'Autorité palestinienne fonctionne encore, a l'instar du ministère des Travaux Publics qui centralise dans chaque ville les demandes de réparations. Les travaux sont ensuite pour la plupart du temps sous-traités et exécutés par des entreprises locales. "Nous envoyons des équipes d'évaluation sur le terrain, puis nous décidons du degré d'urgence de la réparation a entreprendre," explique Maher Al-Ghoneim, fiers de ses hommes qui ont continue à travailler même pendant l'occupation, lors des levées du couvre-feu.
par Christian Chesnot
Article publié le 15/05/2002