Proche-Orient
Sharon fait passer son plan d’austérité
Malgré l’abstention du parti religieux Shass, la Knesset a voté mercredi en première lecture le plan d'urgence économique du Premier ministre Ariel Sharon. Les députés l’avaient repoussé lundi soir, provoquant une crise politique.
Il aura fallu deux votes pour qu’Ariel Sharon parvienne a faire adopter en première lecture son plan d’austérité économique. Le premier, lundi soir, s’était soldé par le rejet du texte, ce qui avait déclenché une crise au sein de la coalition gouvernementale : le plan avait été repoussé après que le parti ultra-orthodoxe Shass eut voté contre, ce qui a valu aux cinq ministres de cette formation d'être destitués. Le second, mercredi matin, s’est en revanche traduit par une approbation haut la main par le Parlement : 65 voix pour, 26 contre et 7 abstentions, les 17 députés du Shass n’ayant pas participé au scrutin.
Le Premier ministre vient donc de faire franchir à son plan de redressement une étape importante. Pour autant, tout n’est pas réglé. Avant d'être adopté définitivement, le projet doit être encore voté au cours de deux nouvelles lectures dans les deux prochaines semaines. Ce plan, dit «d'urgence économique», vise à réduire le déficit budgétaire engendré par vingt mois d'Intifada. Il prévoit notamment une réduction des allocations familiales pour les familles d'Israéliens qui n'ont pas effectué le service militaire. Cette mesure, qui frappe la population juive ultra-orthodoxe et la minorité arabe, s'est heurtée à l'opposition du Shass, ses dirigeants dénonçant une décision «antisociale», alors que les députés arabes et ceux de l'opposition de gauche ont voté contre, accusant le plan d'être «discriminatoire», voire «raciste».
Les Israéliens approuvent la fermeté de Sharon
Outre l’incertitude pesant sur le plan de rigueur proprement dit, Israël subit à nouveau une de ces crises politiques dont l’État hébreu est coutumier. Selon la radio publique, Ariel Sharon devait désormais décider s'il veut conserver le Shass dans son gouvernement ou tenter d'élargir la majorité restreinte qui lui reste en tentant de rallier des formations d'extrême droite et le parti laïc centriste du Shinouï (6 députés), lequel s'est abstenu mercredi après avoir voté contre le plan lundi.
Les lettres de destitution envoyées par Ariel Sharon aux ministres du Shass et aux membres du gouvernement appartenant au parti Liste unifiée de la Thora (5 députés), qui avaient également voté contre le texte, devaient entrer en vigueur mercredi à minuit, soit 48 heures après leur présentation. Un des proches du Premier ministre a affirmé après le vote que les ministres du Shass «se trouveront en dehors du gouvernement mercredi soir» dans la mesure où ils se sont abstenus, rompant la solidarité gouvernementale. Mais le président du groupe parlementaire du Shass, Yaïr Peretz, s'est déclaré convaincu qu' «un compromis sera trouvé qui permettra aux ministres du Shass de retrouver leurs postes» dans les deux semaines.
La fermeté d’Ariel Sharon face au Shass est en tout cas approuvée par une forte majorité d'Israéliens: selon un sondage publié mercredi par le quotidien Yediot Aharonot. Ainsi, 62% d'entre eux soutiennent la décision de limoger les ministres de ce parti. D’ailleurs, le chef du gouvernement arrive largement en tête au hit-parade de la popularité. Il recueillerait 50% des votes contre 18% pour son rival au sein du Likoud Benyamin Netanyahu, 15% pour Haïm Ramon, un député travailliste et 8% pour le ministre de la Défense et chef du parti travailliste Benyamin Ben Eliezer.
Le Premier ministre vient donc de faire franchir à son plan de redressement une étape importante. Pour autant, tout n’est pas réglé. Avant d'être adopté définitivement, le projet doit être encore voté au cours de deux nouvelles lectures dans les deux prochaines semaines. Ce plan, dit «d'urgence économique», vise à réduire le déficit budgétaire engendré par vingt mois d'Intifada. Il prévoit notamment une réduction des allocations familiales pour les familles d'Israéliens qui n'ont pas effectué le service militaire. Cette mesure, qui frappe la population juive ultra-orthodoxe et la minorité arabe, s'est heurtée à l'opposition du Shass, ses dirigeants dénonçant une décision «antisociale», alors que les députés arabes et ceux de l'opposition de gauche ont voté contre, accusant le plan d'être «discriminatoire», voire «raciste».
Les Israéliens approuvent la fermeté de Sharon
Outre l’incertitude pesant sur le plan de rigueur proprement dit, Israël subit à nouveau une de ces crises politiques dont l’État hébreu est coutumier. Selon la radio publique, Ariel Sharon devait désormais décider s'il veut conserver le Shass dans son gouvernement ou tenter d'élargir la majorité restreinte qui lui reste en tentant de rallier des formations d'extrême droite et le parti laïc centriste du Shinouï (6 députés), lequel s'est abstenu mercredi après avoir voté contre le plan lundi.
Les lettres de destitution envoyées par Ariel Sharon aux ministres du Shass et aux membres du gouvernement appartenant au parti Liste unifiée de la Thora (5 députés), qui avaient également voté contre le texte, devaient entrer en vigueur mercredi à minuit, soit 48 heures après leur présentation. Un des proches du Premier ministre a affirmé après le vote que les ministres du Shass «se trouveront en dehors du gouvernement mercredi soir» dans la mesure où ils se sont abstenus, rompant la solidarité gouvernementale. Mais le président du groupe parlementaire du Shass, Yaïr Peretz, s'est déclaré convaincu qu' «un compromis sera trouvé qui permettra aux ministres du Shass de retrouver leurs postes» dans les deux semaines.
La fermeté d’Ariel Sharon face au Shass est en tout cas approuvée par une forte majorité d'Israéliens: selon un sondage publié mercredi par le quotidien Yediot Aharonot. Ainsi, 62% d'entre eux soutiennent la décision de limoger les ministres de ce parti. D’ailleurs, le chef du gouvernement arrive largement en tête au hit-parade de la popularité. Il recueillerait 50% des votes contre 18% pour son rival au sein du Likoud Benyamin Netanyahu, 15% pour Haïm Ramon, un député travailliste et 8% pour le ministre de la Défense et chef du parti travailliste Benyamin Ben Eliezer.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 22/05/2002