Société
Diane Pretty est morte sans euthanasie
Elle voulait choisir son heure pour mourir, elle n'en a pas eu le droit. Diane Pretty, cette Britannique de 43 ans atteinte d'une maladie incurable et paralysante qui avait engagé une procédure pour obtenir le droit de se suicider avec l'aide de son mari et qui n'avait pas obtenu gain de cause, est morte samedi sans assistance.
«Elle est libre enfin.» C'est Brian Pretty, le mari de Diane, qui a annoncé le décès de son épouse, samedi 11 mai après une dizaine de jours d'agonie. Pour cet homme qui a accompagné sa femme tout au long de l'épreuve terrible de sa maladie, cette mort est une libération mais elle garde le goût de l'amertume. «Diane a dû subir ce qu'elle avait prévu et redouté et je n'ai rien pu faire pour l'aider».
Les derniers jours de Diane Pretty devaient être terribles et l'ont été. Elle est morte lentement des suites de problèmes respiratoires, consécutifs à la paralysie de ses poumons, qui n'ont fait que s'amplifier après son hospitalisation, le 3 mai dernier. Une lente suffocation jusqu’à l’asphyxie totale. La terrible maladie dont elle était atteinte depuis deux ans et demi, la sclérose latérale amyotrophique, l’avait progressivement rendue inerte des pieds au cou, ne lui laissant plus aucune autonomie physique. Elle ne pouvait communiquer avec ses proches que grâce à un ordinateur et s’alimentait à l’aide d’un tube. Diane Pretty a, par contre, gardé jusqu’au moment où elle est tombée dans le coma, deux jours avant de mourir, toutes ses facultés intellectuelles. Elle savait ce qui l’attendait et voulait éviter de souffrir encore plus durant les dernières heures de sa vie.
«Je n’ai rien pu faire pour l’aider»
C’est pour cette raison qu’elle avait engagé auprès de la justice britannique une procédure pour obtenir le droit de se suicider avec l’aide de son mari -puisqu’il lui était impossible de le faire seule- sans que celui-ci ne coure le risque d’être inquiété par la suite. La loi prévoit, en effet, dans ce pays une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison pour une personne qui en aide une autre à mettre fin à ses jours. Si le suicide n’est plus interdit depuis 1961, l’aide au suicide demeure un crime. Malgré l’émotion soulevée par le cas de cette femme qui demandait le droit de «mourir dignement», la justice britannique a rejeté sa demande. Diane Pretty ne s’est pas découragée. Elle a consacré ses dernières forces à tenter un ultime recours devant la Cour européenne des droits de l’homme. Elle s’est même rendue en personne à Strasbourg pour plaider sa cause. Cela n’a pas suffit, elle a été de nouveau déboutée. La Cour qui statuait pour la première fois dans une affaire d’euthanasie, s’est rangée du côté de la justice anglaise. Elle a estimé qu’il n’existait «pas de droit fondamental à la mort».
A bout de forces, Diane Pretty n’a pas eu le courage de faire appel de cette décision. Elle a renoncé et a attendu la fin de son épreuve. Elle est morte entourée des siens. Les médecins ont essayé de soulager sa douleur mais avec un succès relatif comme l’a expliqué son mari. «Ils ont eu du mal à améliorer son état et à lui éviter la douleur jusqu’à jeudi soir, après quoi elle a commencé à entrer dans le coma».
Diane Pretty est devenue presque malgré elle le symbole du combat mené par les partisans de l’euthanasie. Elle a d’ailleurs été assistée dans sa démarche juridique par la Société pour l’euthanasie volontaire. Ce sujet reste tabou dans la plupart des pays. En Europe, seuls les Pays-Bas l’ont autorisée. L’annonce de la mort de cette femme courageuse, quelques jours seulement après le rejet de sa demande par la Cour européenne des droits de l’homme, relance le débat autour d’une question sensible.
Les associations qui s’opposent à l’euthanasie ont évidemment réagi à cette triste nouvelle. L’Alliance Pro-Life a exprimé «sa compassion» mais a rappelé qu’il y avait un «grand danger à permettre à quelqu’un d’influer sur la mort de quelqu’un d’autre». Pour Disability Awareness in Action qui soutient les mêmes thèses, «il serait très mauvais que la justice dise que des gens, dans certains circonstances, peuvent mourir… Ce serait une pente savonneuse et de nombreuses personnes qui ne veulent pas mourir en seraient affectées».
Les derniers jours de Diane Pretty devaient être terribles et l'ont été. Elle est morte lentement des suites de problèmes respiratoires, consécutifs à la paralysie de ses poumons, qui n'ont fait que s'amplifier après son hospitalisation, le 3 mai dernier. Une lente suffocation jusqu’à l’asphyxie totale. La terrible maladie dont elle était atteinte depuis deux ans et demi, la sclérose latérale amyotrophique, l’avait progressivement rendue inerte des pieds au cou, ne lui laissant plus aucune autonomie physique. Elle ne pouvait communiquer avec ses proches que grâce à un ordinateur et s’alimentait à l’aide d’un tube. Diane Pretty a, par contre, gardé jusqu’au moment où elle est tombée dans le coma, deux jours avant de mourir, toutes ses facultés intellectuelles. Elle savait ce qui l’attendait et voulait éviter de souffrir encore plus durant les dernières heures de sa vie.
«Je n’ai rien pu faire pour l’aider»
C’est pour cette raison qu’elle avait engagé auprès de la justice britannique une procédure pour obtenir le droit de se suicider avec l’aide de son mari -puisqu’il lui était impossible de le faire seule- sans que celui-ci ne coure le risque d’être inquiété par la suite. La loi prévoit, en effet, dans ce pays une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison pour une personne qui en aide une autre à mettre fin à ses jours. Si le suicide n’est plus interdit depuis 1961, l’aide au suicide demeure un crime. Malgré l’émotion soulevée par le cas de cette femme qui demandait le droit de «mourir dignement», la justice britannique a rejeté sa demande. Diane Pretty ne s’est pas découragée. Elle a consacré ses dernières forces à tenter un ultime recours devant la Cour européenne des droits de l’homme. Elle s’est même rendue en personne à Strasbourg pour plaider sa cause. Cela n’a pas suffit, elle a été de nouveau déboutée. La Cour qui statuait pour la première fois dans une affaire d’euthanasie, s’est rangée du côté de la justice anglaise. Elle a estimé qu’il n’existait «pas de droit fondamental à la mort».
A bout de forces, Diane Pretty n’a pas eu le courage de faire appel de cette décision. Elle a renoncé et a attendu la fin de son épreuve. Elle est morte entourée des siens. Les médecins ont essayé de soulager sa douleur mais avec un succès relatif comme l’a expliqué son mari. «Ils ont eu du mal à améliorer son état et à lui éviter la douleur jusqu’à jeudi soir, après quoi elle a commencé à entrer dans le coma».
Diane Pretty est devenue presque malgré elle le symbole du combat mené par les partisans de l’euthanasie. Elle a d’ailleurs été assistée dans sa démarche juridique par la Société pour l’euthanasie volontaire. Ce sujet reste tabou dans la plupart des pays. En Europe, seuls les Pays-Bas l’ont autorisée. L’annonce de la mort de cette femme courageuse, quelques jours seulement après le rejet de sa demande par la Cour européenne des droits de l’homme, relance le débat autour d’une question sensible.
Les associations qui s’opposent à l’euthanasie ont évidemment réagi à cette triste nouvelle. L’Alliance Pro-Life a exprimé «sa compassion» mais a rappelé qu’il y avait un «grand danger à permettre à quelqu’un d’influer sur la mort de quelqu’un d’autre». Pour Disability Awareness in Action qui soutient les mêmes thèses, «il serait très mauvais que la justice dise que des gens, dans certains circonstances, peuvent mourir… Ce serait une pente savonneuse et de nombreuses personnes qui ne veulent pas mourir en seraient affectées».
par Valérie Gas
Article publié le 13/05/2002