Madagascar
L’ancien Premier ministre délogé manu militari
Tantely Andrianarivo, le Premier ministre du gouvernement de Didier Ratsiraka a été contraint et forcé de passer les pouvoirs et les clefs de son bureau à Jacques Sylla. Le palais Mahazoarivo, siège du gouvernement était encore le seul ministère dans la capitale, Antananarivo, resté aux mains du pouvoir sortant. L’opération a fait au moins deux morts.
Dans la nuit du 26 au 27 mai l’armée avait encerclé le palais Mahazoarivo, siège du gouvernement toujours occupé par Tantely Andrianarivo, le premier ministre du gouvernement de Didier Ratsiraka. Plusieurs coups de feu ont été entendus et ont fait au moins deux morts dans le camp des sentinelles défendant le palais. Après plusieurs heures de siège, Tantely Andrianarivo se rend avec sa famille accompagné par plusieurs gardes du corps. Il était 12h00 locales. «Il est libre, il n’est pas notre prisonnier» déclare un conseiller du nouveau Premier ministre Jacques Sylla. Selon un scénario annoncé, un hélicoptère devrait le conduire à Toamasina, base arrière du gouvernement et du président sortants auxquels il est resté fidèle. Conduit dans une caserne de gendarmerie pour un voyage à Toamasina, il est finalement placé en «résidence surveillée».
Cette action marque une nouvelle étape dans la conquête totale du pouvoir par Marc Ravalomanana, président élu et investi le 6 mai dernier. Il continue inexorablement son plan de récupération par tous les moyens des attributs de l’Etat. Les ministres de son gouvernement avaient été installés dans les différents ministères avec le soutien actif des militants qui ont bravé les cordons de sécurité mis en place par l’ancienne administration. Le spectaculaire «laisser-faire» des forces de l’ordre a valeur de ralliement et d’encouragement mais la «conquête pacifique» des ministères n’a pas atteint le siège du gouvernement, fortement défendu par des unités d’élite de l’armée restées fidèles à Didier Ratsiraka. Aujourd’hui fort de la légalité de son pouvoir et de l’allégeance d’une très grande majorité de l’armée nationale, Marc Ravalomanana montre qu’il peut faire preuve de fermeté là où les négociations échouent.
Provocation ou fermeté
Tout le monde pense maintenant aux différents barrages érigés par le camp du président sortant Didier Ratsiraka et qui isolent la capitale. L’ultimatum lancé par le ministre de la défense pour la levée des barrages expiré le 25 mai au matin. Il a déclaré que son gouvernement se réservait le droit d’intervenir militairement pour ouvrir toutes les voies d’accès sur Antananarivo. Cette première action militaire qui a consisté à déloger l’ancien Premier ministre est ressentie comme une provocation qui pourrait compromettre le nouveau processus de négociations que la président Wade du Sénégal entend ouvrir le 29 mai à Dakar. Le camp Ravalomanana a déjà manifesté son souhait de voir le président sénégalais poursuivre la médiation et plusieurs délégations ont déjà séjourné ces dernières semaines à Dakar. «Nous préférons la médiation du président Wade, qui, lui a vécu longtemps dans l’opposition et sait ce que c’est, plutôt que celle de l’OUA, ce club de vieux présidents-dinosaures qui soutiennent un des leurs» déclare un proche du président Marc Ravalomanana.
Ce ton, inhabituel dans l’entourage Marc Ravalomanana témoigne d’une certaine exaspération qui gagne les esprits. Le pouvoir d’Antananarivo vit sur des « réserves » qui commencent par donner des signes d’épuisement dans tous les domaines. Les bailleurs de fonds et les partenaires économiques ont réduit ou suspendu leurs collaborations avec Madagascar tant que la réconciliation nationale ne sera pas effective. Ses partenaires évoquent aussi la dualité du pouvoir qui empêchent les uns et autres de s’engager dans des programmes qui correspondent à un choix politique et économique et qui répondent à une seule signature. Le pouvoir d’Antananarivo veut sortir très vite de cette confusion et fourbit ses armes prendre entièrement le contrôle du pays.
Les populations d’Antananarivo qui vivent dans la pénurie et le rationnement poussent également le pouvoir Ravalomanana à des décisions radicales. Selon l’AFP des «personnes non identifiées» auraient tenté sans succès dans la nuit du 26 mai d’occuper les locaux de «super TV»et de la radio «Canal 6», des médias privés pro-Ratsiraka. Quelques unités militaires restées fidèles à Didier Ratsiraka ont pu repousser les assaillants «qui n’auraient commis que des dégâts matériels».
Cette action marque une nouvelle étape dans la conquête totale du pouvoir par Marc Ravalomanana, président élu et investi le 6 mai dernier. Il continue inexorablement son plan de récupération par tous les moyens des attributs de l’Etat. Les ministres de son gouvernement avaient été installés dans les différents ministères avec le soutien actif des militants qui ont bravé les cordons de sécurité mis en place par l’ancienne administration. Le spectaculaire «laisser-faire» des forces de l’ordre a valeur de ralliement et d’encouragement mais la «conquête pacifique» des ministères n’a pas atteint le siège du gouvernement, fortement défendu par des unités d’élite de l’armée restées fidèles à Didier Ratsiraka. Aujourd’hui fort de la légalité de son pouvoir et de l’allégeance d’une très grande majorité de l’armée nationale, Marc Ravalomanana montre qu’il peut faire preuve de fermeté là où les négociations échouent.
Provocation ou fermeté
Tout le monde pense maintenant aux différents barrages érigés par le camp du président sortant Didier Ratsiraka et qui isolent la capitale. L’ultimatum lancé par le ministre de la défense pour la levée des barrages expiré le 25 mai au matin. Il a déclaré que son gouvernement se réservait le droit d’intervenir militairement pour ouvrir toutes les voies d’accès sur Antananarivo. Cette première action militaire qui a consisté à déloger l’ancien Premier ministre est ressentie comme une provocation qui pourrait compromettre le nouveau processus de négociations que la président Wade du Sénégal entend ouvrir le 29 mai à Dakar. Le camp Ravalomanana a déjà manifesté son souhait de voir le président sénégalais poursuivre la médiation et plusieurs délégations ont déjà séjourné ces dernières semaines à Dakar. «Nous préférons la médiation du président Wade, qui, lui a vécu longtemps dans l’opposition et sait ce que c’est, plutôt que celle de l’OUA, ce club de vieux présidents-dinosaures qui soutiennent un des leurs» déclare un proche du président Marc Ravalomanana.
Ce ton, inhabituel dans l’entourage Marc Ravalomanana témoigne d’une certaine exaspération qui gagne les esprits. Le pouvoir d’Antananarivo vit sur des « réserves » qui commencent par donner des signes d’épuisement dans tous les domaines. Les bailleurs de fonds et les partenaires économiques ont réduit ou suspendu leurs collaborations avec Madagascar tant que la réconciliation nationale ne sera pas effective. Ses partenaires évoquent aussi la dualité du pouvoir qui empêchent les uns et autres de s’engager dans des programmes qui correspondent à un choix politique et économique et qui répondent à une seule signature. Le pouvoir d’Antananarivo veut sortir très vite de cette confusion et fourbit ses armes prendre entièrement le contrôle du pays.
Les populations d’Antananarivo qui vivent dans la pénurie et le rationnement poussent également le pouvoir Ravalomanana à des décisions radicales. Selon l’AFP des «personnes non identifiées» auraient tenté sans succès dans la nuit du 26 mai d’occuper les locaux de «super TV»et de la radio «Canal 6», des médias privés pro-Ratsiraka. Quelques unités militaires restées fidèles à Didier Ratsiraka ont pu repousser les assaillants «qui n’auraient commis que des dégâts matériels».
par Didier Samson
Article publié le 27/05/2002