Immigration
Sarkozy se rend à Sangatte
Pour la première fois depuis la création du centre de rétention de Sangatte, un ministre de la République se rend sur place. La visite de Nicolas Sarkozy s’inscrit dans un contexte de débat national et européen sur les questions migratoires.
Au-delà des gesticulations électorales de circonstances, le ministre de l’Intérieur s’est penché ce jeudi sur un dossier qui dépasse largement le strict cadre de la politique nationale et la conjoncture française. Qu’en faire ? Depuis l’ouverture de Sangatte en 1999, au moins 27 000 candidats à l’immigration en Grande-Bretagne, ont transité par ce centre géré par la Croix-Rouge (mais financé par l’impôt public), dans l’extrême nord de la France, juste en face de ce qui apparaît comme une «terre promise» pour ces hommes, femmes et enfants enfin parvenus au bout de la route. Du moins l’espèrent-ils. Pourtant rien n’est moins sûr. De l’autre côté de ce bras de mer, frontière naturelle entre la France et l’Angleterre, ils sont également indésirables. Personne n’en veut. Les Britanniques attendent des Français qu’ils ferment définitivement ce hangar situé à l’entrée du tunnel ferroviaire reliant les deux pays et dans lequel chaque exilé rêve de s’engouffrer, en dépit des graves dangers encourus, pour atteindre l’autre rive de la Manche où les conditions d’accès au statut de réfugié sont bien plus souples. Dès la demande déposée, chacun bénéficie d’un pécule, d’un hébergement et, au bout de trois mois de présence, obtient le droit de travailler. Mais les temps changent. Londres veut désormais montrer un profil plus dissuasif.
Exacerbation des conflits
Côté français, fermer Sangatte n’est pas à l’ordre du jour. Le gouvernement l’a encore rappelé mercredi, à l’issue du dernier conseil des ministres. Non qu’il ne souhaite en finir avec ce centre de rétention qui accueille plus de 1 300 personnes et constitue un véritable abcès de fixation propice à tous les dérapages. Régulièrement la presse rend compte des rixes qui voit s’affronter des communautés exaspérées par l’incertitude quant à leur sort. Ces incidents font des victimes, parfois grièvement blessées. Ce genre de lieu est en effet un véritable vivier pour les trafiquants d’êtres humains, racketteurs et passeurs qui dépouillent au passage des malheureux en quête d’un hypothétique aller-simple pour l’Angleterre. Et plus les obstacles sont importants, plus les conflits sont exacerbés. On assiste à de véritables batailles rangées, quasi-incontrôlables pour les forces de l'ordre, voire des tentatives de passage en force. La Croix Rouge se déclare complètement «dépassée par une situation ingérable». Elle se déclare très inquiète tout en manifestant un grand intérêt pour la visite effectuée par Nicolas Sarkozy, soulignant que «c’est la première fois que le centre de Sangatte reçoit la visite d’un ministre de la République».
En l'état, le flot des candidats à l'exil ne devrait pas se tarir avant plusieurs dizaines d'années au moins. D'où la nécessité de ne pas laisser pourrir une situation préjudiciable pour tous, en particulier pour les principaux concernés. Dans ce contexte, la France n’a pas que des handicaps. Les questions migratoires concernent désormais l’ensemble des pays européens. Les derniers scrutins montrent qu’elles sont au cœur des préoccupations des opinions publiques et agissent de façon parfois déterminante sur le bulletins de vote des citoyens. Aussi les règlements ne seront-ils plus nationaux, ni même bilatéraux, mais internationaux. Ou plutôt «communautaires» pour les Européens qui consacreront un part importante des travaux du prochain sommet, fin juin à Séville, à ce dossier.
Exacerbation des conflits
Côté français, fermer Sangatte n’est pas à l’ordre du jour. Le gouvernement l’a encore rappelé mercredi, à l’issue du dernier conseil des ministres. Non qu’il ne souhaite en finir avec ce centre de rétention qui accueille plus de 1 300 personnes et constitue un véritable abcès de fixation propice à tous les dérapages. Régulièrement la presse rend compte des rixes qui voit s’affronter des communautés exaspérées par l’incertitude quant à leur sort. Ces incidents font des victimes, parfois grièvement blessées. Ce genre de lieu est en effet un véritable vivier pour les trafiquants d’êtres humains, racketteurs et passeurs qui dépouillent au passage des malheureux en quête d’un hypothétique aller-simple pour l’Angleterre. Et plus les obstacles sont importants, plus les conflits sont exacerbés. On assiste à de véritables batailles rangées, quasi-incontrôlables pour les forces de l'ordre, voire des tentatives de passage en force. La Croix Rouge se déclare complètement «dépassée par une situation ingérable». Elle se déclare très inquiète tout en manifestant un grand intérêt pour la visite effectuée par Nicolas Sarkozy, soulignant que «c’est la première fois que le centre de Sangatte reçoit la visite d’un ministre de la République».
En l'état, le flot des candidats à l'exil ne devrait pas se tarir avant plusieurs dizaines d'années au moins. D'où la nécessité de ne pas laisser pourrir une situation préjudiciable pour tous, en particulier pour les principaux concernés. Dans ce contexte, la France n’a pas que des handicaps. Les questions migratoires concernent désormais l’ensemble des pays européens. Les derniers scrutins montrent qu’elles sont au cœur des préoccupations des opinions publiques et agissent de façon parfois déterminante sur le bulletins de vote des citoyens. Aussi les règlements ne seront-ils plus nationaux, ni même bilatéraux, mais internationaux. Ou plutôt «communautaires» pour les Européens qui consacreront un part importante des travaux du prochain sommet, fin juin à Séville, à ce dossier.
par Georges Abou
Article publié le 23/05/2002