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France : législatives 2002

Matignon ravive les appétits au PS

François Hollande est prêt, en sa qualité de premier secrétaire du parti socialiste, à devenir Premier ministre de Jacques Chirac. Au sein du PS des concurrents contestent qu’il soit le seul candidat possible à Matignon. Le débat risque cependant de rester tout théorique car les intentions de vote aux législatives ne sont pas en faveur de la gauche.
Les élections législatives des 9 et 16 juin vont permettre aux français de faire, vraiment, le choix d’une politique puisque l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la République, le 5 mai, s’est jouée sur le refus de l’extrême droite, occultant tout autre débat. C’est là la thèse défendue par François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste, pour défendre auprès des électeurs l’éventualité d’une nouvelle cohabitation dont il est prêt, d’ailleurs, à assumer toutes les conséquences y compris sa désignation comme Premier ministre de Jacques Chirac.

La France a désormais une certaine habitude de la cohabitation entre un président de la République et un Premier ministre de tendance politique opposée, le cas s’est présenté trois fois. La tradition qui s’est instaurée depuis 1986 avec la désignation de jacques Chirac par François Mitterrand veut que le président appelle à Matignon le chef de file de la formation la plus importante de la majorité parlementaire. Et François Hollande leader du PS s’est retrouvé en première ligne lorsque Lionel Jospin défait au premier tour de la présidentielle a annoncé son retrait de la vie politique. Le premier secrétaire s’est vu chargé de mener la campagne pour les législatives et en cas de victoire semble le candidat évident de la gauche aux fonctions de Premier ministre.

2007 à l’horizon

Grain de sable dans cette mécanique Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre de l’Economie et des Finances estime que ce processus n’a rien d’automatique et que la nomination dépend du seul président de la République qui peut choisir qui il veut. Et pourquoi pas DSK lui-même ou Laurent Fabius ou Martine Aubry ? se demandent certains au parti socialiste.

Ce n’est pas que le poste de Premier ministre de cohabitation soit très enviable. Jacques Chirac, Edouard Balladur ou, Lionel Jospin peuvent en témoigner. En revanche c’est le «leadership» au sein du PS qui est en jeu, avec à l’horizon, l’investiture socialiste à la présidentielle de 2007. Et là, déjà, les candidats ne manquent pas.

Ainsi, des grandes manœuvres se préparent au parti socialiste, avec notamment un congrès d’ici la fin de l’année. Mais le débat sur le candidat à Matignon risque de tourner court dès le 16 juin car les sondages montrent que les Français ne sont guère favorables à une cohabitation. Selon un sondage IFOP, plus de 60% des personnes interrogées sont hostiles à la cohabitation et 54% souhaitent une victoire de la droite. Pour IPSOS, 40% des électeurs se prononceraient pour la droite au premier tour le 9 juin contre 37% pour la gauche. Et, au deuxième tour, en cas de triangulaire droite-gauche-Front national, 45% donneraient la préférence au candidat de droite contre 38% à celui de gauche et 17 à celui d’extrême droite.



par Francine  Quentin

Article publié le 28/05/2002