Algérie
Bouteflika n’a pas convaincu les Algériens d’aller voter
Le président Abdelaziz Bouteflika n’a pas réussi à convaincre les Algériens d’aller voter en masse pour les élections du 30 mai, les troisièmes législatives libres du pays depuis son indépendance en 1962. Le scrutin a en effet été boycotté par 52,51% des électeurs sur l’ensemble du territoire et en Kabylie à peine un peu plus de 2 % se sont rendus aux urnes. Alors que les principaux partis d’opposition avaient appelé à l’abstention, ces législatives ont consacré le retour aux affaires de l’ancien parti unique, le Front de libération nationale (FLN).
Avec 199 sièges sur 389, le FLN remporte la majorité des sièges à l’Assemblée nationale populaire, le parlement algérien. Sanctionné en 1991 pour sa mauvaise gestion du pays, l’ancien parti unique revient donc par la grande porte en raflant la majorité absolue des voix. Le taux d’abstention reste toutefois élevé avec plus de la moitié des électeurs, tous déçus par les partis politiques, qui ont refusé de se prononcer.
Le FLN a ainsi détrôné le Rassemblement national démocratique (RND) qui comptait 155 sièges dans l’assemblée sortante et qui avait créé la surprise aux dernières législatives en raflant la mise alors qu’il avait été créé à peine quatre mois avant l’échéance électorale. L’effondrement de ce parti, soutien de l’ancien président Liamine Zeroual s’explique sans doute par son bilan calamiteux de la gestion des municipalités et par le net recul des islamistes. Ces derniers, représentés par le Mouvement de la réforme nationale (MRN), par le Mouvement de la société de la paix (MNP) et par le mouvement Nahda (MN) n’obtiennent en effet que 83 sièges dans la nouvelle assemblée.
Si le FLN a remporté ses législatives, les abstentionnistes sont sans aucun doute les grands vainqueurs de ses élections. En s’abstenant massivement de voter, les Algériens ont en effet voulu exprimer, au delà de leur rejet de la classe politique qu’ils considèrent comme corrompue et opportuniste, le profond malaise social qui ronge le pays, toutes régions confondues.
Un scrutin endeuillé en Kabylie
Les Kabyles avaient prévenu qu’ils ne participeraient pas à «une mascarade électorale» et ils ont tenu parole. A peine un peu plus de 2% des électeurs de cette région, secouée depuis plus d’un an par de violentes émeutes, se sont en effet rendus aux urnes. Il est vrai que les représentants des tribus kabyles avaient appelé à empêcher le vote «par tous les moyens». Des manifestants ont ainsi occupé la majorité des bureaux de vote, barrant le chemin aux rares électeurs qui souhaitaient s’y rendre. Certains bureaux ont même été attaqués à coup de cocktails molotov et des urnes ont été incendiées. Les autorités ont ainsi dû ordonner la fermeture de 1160 bureaux de vote sur les 1368 que comptent la Kabylie pour officiellement «protéger les citoyens»
Ces affrontements entre manifestants kabyles et forces de l’ordre ont déjà coûté la vie à une personne tandis que trois autres étaient grièvement blessées. Ces élections, au nom desquelles le président Abdelaziz Bouteflika avait pourtant appelé les Algériens à «renforcer la stabilité institutionnelle», pourraient malheureusement renforcer le climat insurrectionnel qui perdure depuis déjà plus d’un an dans la région.
Le FLN a ainsi détrôné le Rassemblement national démocratique (RND) qui comptait 155 sièges dans l’assemblée sortante et qui avait créé la surprise aux dernières législatives en raflant la mise alors qu’il avait été créé à peine quatre mois avant l’échéance électorale. L’effondrement de ce parti, soutien de l’ancien président Liamine Zeroual s’explique sans doute par son bilan calamiteux de la gestion des municipalités et par le net recul des islamistes. Ces derniers, représentés par le Mouvement de la réforme nationale (MRN), par le Mouvement de la société de la paix (MNP) et par le mouvement Nahda (MN) n’obtiennent en effet que 83 sièges dans la nouvelle assemblée.
Si le FLN a remporté ses législatives, les abstentionnistes sont sans aucun doute les grands vainqueurs de ses élections. En s’abstenant massivement de voter, les Algériens ont en effet voulu exprimer, au delà de leur rejet de la classe politique qu’ils considèrent comme corrompue et opportuniste, le profond malaise social qui ronge le pays, toutes régions confondues.
Un scrutin endeuillé en Kabylie
Les Kabyles avaient prévenu qu’ils ne participeraient pas à «une mascarade électorale» et ils ont tenu parole. A peine un peu plus de 2% des électeurs de cette région, secouée depuis plus d’un an par de violentes émeutes, se sont en effet rendus aux urnes. Il est vrai que les représentants des tribus kabyles avaient appelé à empêcher le vote «par tous les moyens». Des manifestants ont ainsi occupé la majorité des bureaux de vote, barrant le chemin aux rares électeurs qui souhaitaient s’y rendre. Certains bureaux ont même été attaqués à coup de cocktails molotov et des urnes ont été incendiées. Les autorités ont ainsi dû ordonner la fermeture de 1160 bureaux de vote sur les 1368 que comptent la Kabylie pour officiellement «protéger les citoyens»
Ces affrontements entre manifestants kabyles et forces de l’ordre ont déjà coûté la vie à une personne tandis que trois autres étaient grièvement blessées. Ces élections, au nom desquelles le président Abdelaziz Bouteflika avait pourtant appelé les Algériens à «renforcer la stabilité institutionnelle», pourraient malheureusement renforcer le climat insurrectionnel qui perdure depuis déjà plus d’un an dans la région.
par Mounia Daoudi
Article publié le 31/05/2002