Cuba
Carter lance un défi à Castro
Lors d’un discours au peuple cubain, diffusé en direct à la télévision, l’ex président des Etats-Unis, Jimmy Carter a fait état du projet Varela, une pétition signée par 10000 Cubains pour réclamer des élections libres. Il demande également l’ouverture des prisons cubaines aux observateurs internationaux.
De notre correspondante à La Havane
C’est depuis la magnifique salle de conférence de l’université de La Havane, l’une des plus anciennes d’Amérique latine, que Jimmy Carter s’est adressé en espagnol au peuple cubain. «Je ne suis pas venu ici pour m’immiscer dans les affaires internes de Cuba» a commencé Jimmy Carter, «mais pour offrir une vision du futur à nos deux pays et à l’Amérique tout entière».
L’ancien président des Etats-Unis a espéré que l’embargo américain serait bientôt levé, même si il ne le rend pas responsable de la situation économique de Cuba, «L’île commerce avec une centaine de pays et peut, par exemple acheter des médicaments au Mexique à des prix inférieurs à ceux pratiqués aux Etats-Unis».
Il a ensuite proposé la création d’une commission de citoyens des deux pays, chargée de régler les problèmes de propriété. «Beaucoup de sociétés américaines ont tout perdu à la révolution» a-t-il dénoncé, «et certains Cubains ayant fui l’île, restent très attachés à leur maisons qui ont été confisquées par le gouvernement révolutionnaire. Il serait temps de régler ces différends, comme je l’ai fait avec la Chine lors de mon mandat.
«Cuba sera bienvenue dans la communauté des Etats américains si...»
Puis, l’ex-président des Etats-Unis a abordé le thème de la démocratie. «Le monde à beaucoup changé ces 20 dernière années. Lorsque j’ai été élu président en 1977 il n’y avait que deux Etats démocratiques en Amérique du sud...aujourd’hui, la tendance c’est inversée». Jimmy Carter a appelé Cuba à suivre l’exemple des démocraties d’Amérique latine pour pouvoir enfin intégrer l’Organisation des Etats américains et le marché commun qui se concrétise sur le continent. «Cuba a signé la déclaration universelle des droits de l’homme» a-t-il rappelé, «si elle accepte de respecter le droit de tout citoyen à élire son propre leader, à s’exprimer et à s’organiser librement, Cuba sera la bienvenue dans la communauté des Etats américains».
Mais l’ancien président des Etats-Unis ne s’est pas arrêté un simple appel en direction des autorités cubaines, il a osé donner au peuple cubain la clef pour une transition démocratique pacifique en rendant public le projet Varela. «La constitution cubaine permet à tout citoyen de présenter une pétition devant l’assemblée nationale, à condition qu’elle rassemble au moins 10000 signatures» a commencé Jimmy Carter devant une assemblée médusée, «le projet Varela a reçu suffisamment de signatures pour demander des élections libres» a-t-il dévoilé dans un silence pesant.
Présenté la semaine dernière devant l’Assemblée nationale populaire, à l’initiative d’Oswaldo Paya, président du mouvement chrétien de libération (illégal mais toléré) le projet Varela était jusqu’alors inconnu de la majorité des Cubains. Granma, le journal du Parti communiste et seul quotidien de l’île, comme les autres médias, n’avait bien évidement pas diffusé l’information. Aujourd’hui, les Cubains savent que plus de 10000 citoyens ont surmonté la peur de la répression et ont choisi de s’engager pacifiquement pour un changement démocratique.
Abordant la question des droits de l’homme, Jimmy Carter a invité Fidel castro a ouvrir les portes des prisons cubaines aux observateurs internationaux tels le Comité international de la Croix rouge et l’a prié de recevoir Mary Robinson, le Haut commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme.
A la fin du discours, seul Fidel Castro osa sourire. Puis des étudiants politiquement corrects ont interrogé Jimmy Carter: «croyez-vous que Cuba veuille d’une démocratie à la latino américaine, dominé par la drogue et la corruption?». «Le mieux est de demander l’avis au peuple cubain» a répondu l’ancien président des Etats-Unis.
C’est depuis la magnifique salle de conférence de l’université de La Havane, l’une des plus anciennes d’Amérique latine, que Jimmy Carter s’est adressé en espagnol au peuple cubain. «Je ne suis pas venu ici pour m’immiscer dans les affaires internes de Cuba» a commencé Jimmy Carter, «mais pour offrir une vision du futur à nos deux pays et à l’Amérique tout entière».
L’ancien président des Etats-Unis a espéré que l’embargo américain serait bientôt levé, même si il ne le rend pas responsable de la situation économique de Cuba, «L’île commerce avec une centaine de pays et peut, par exemple acheter des médicaments au Mexique à des prix inférieurs à ceux pratiqués aux Etats-Unis».
Il a ensuite proposé la création d’une commission de citoyens des deux pays, chargée de régler les problèmes de propriété. «Beaucoup de sociétés américaines ont tout perdu à la révolution» a-t-il dénoncé, «et certains Cubains ayant fui l’île, restent très attachés à leur maisons qui ont été confisquées par le gouvernement révolutionnaire. Il serait temps de régler ces différends, comme je l’ai fait avec la Chine lors de mon mandat.
«Cuba sera bienvenue dans la communauté des Etats américains si...»
Puis, l’ex-président des Etats-Unis a abordé le thème de la démocratie. «Le monde à beaucoup changé ces 20 dernière années. Lorsque j’ai été élu président en 1977 il n’y avait que deux Etats démocratiques en Amérique du sud...aujourd’hui, la tendance c’est inversée». Jimmy Carter a appelé Cuba à suivre l’exemple des démocraties d’Amérique latine pour pouvoir enfin intégrer l’Organisation des Etats américains et le marché commun qui se concrétise sur le continent. «Cuba a signé la déclaration universelle des droits de l’homme» a-t-il rappelé, «si elle accepte de respecter le droit de tout citoyen à élire son propre leader, à s’exprimer et à s’organiser librement, Cuba sera la bienvenue dans la communauté des Etats américains».
Mais l’ancien président des Etats-Unis ne s’est pas arrêté un simple appel en direction des autorités cubaines, il a osé donner au peuple cubain la clef pour une transition démocratique pacifique en rendant public le projet Varela. «La constitution cubaine permet à tout citoyen de présenter une pétition devant l’assemblée nationale, à condition qu’elle rassemble au moins 10000 signatures» a commencé Jimmy Carter devant une assemblée médusée, «le projet Varela a reçu suffisamment de signatures pour demander des élections libres» a-t-il dévoilé dans un silence pesant.
Présenté la semaine dernière devant l’Assemblée nationale populaire, à l’initiative d’Oswaldo Paya, président du mouvement chrétien de libération (illégal mais toléré) le projet Varela était jusqu’alors inconnu de la majorité des Cubains. Granma, le journal du Parti communiste et seul quotidien de l’île, comme les autres médias, n’avait bien évidement pas diffusé l’information. Aujourd’hui, les Cubains savent que plus de 10000 citoyens ont surmonté la peur de la répression et ont choisi de s’engager pacifiquement pour un changement démocratique.
Abordant la question des droits de l’homme, Jimmy Carter a invité Fidel castro a ouvrir les portes des prisons cubaines aux observateurs internationaux tels le Comité international de la Croix rouge et l’a prié de recevoir Mary Robinson, le Haut commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme.
A la fin du discours, seul Fidel Castro osa sourire. Puis des étudiants politiquement corrects ont interrogé Jimmy Carter: «croyez-vous que Cuba veuille d’une démocratie à la latino américaine, dominé par la drogue et la corruption?». «Le mieux est de demander l’avis au peuple cubain» a répondu l’ancien président des Etats-Unis.
par Karen DONADEL
Article publié le 15/05/2002