Inde-Pakistan
Dialogue improbable au Kazakhstan
Alors que les deux pays sont au bord d'un conflit ouvert, les dirigeants indien et pakistanais doivent participer ce lundi à un sommet régional. Une rencontre pourrait avoir lieu mais le dialogue semble impossible entre les deux pays.
La conférence qui s’ouvre ce lundi à Almaty, et qui va réunir seize pays de la région, tombe à pic. Non seulement en raison du thème retenu (la sécurité en Asie), mais également pour la qualité des participants puisque les chefs d’Etat indien et pakistanais y participeront. Mais, en dehors de ces deux éléments, on recherchera vainement une lueur d’espoir, une volonté partagée de discuter sérieusement, en tout cas de la part de premier ministre Vajpayee puisque le président Musharraf, lui, a indiqué qu’il était prêt à le faire. Mais pour quoi faire ?
Les signaux en provenance de New Delhi, notamment, n’augurent rien de bon, mis à part la réaffirmation que l’Inde n’agira pas de manière impulsive et irresponsable, en particulier en matière d’utilisation de l’arme nucléaire. En revanche, le ministre indien de la Défense a clairement souligné que le gouvernement était «soumis à une pression intense» de son opinion publique pour en découdre, suggérant toute la difficulté qu’il éprouvait à retenir ses troupes. Pour sa part, le chef du gouvernement indien justifie son refus d’un dialogue direct avec le président pakistanais en privilégiant les indications données par le «terrain». En substance : de l'arrêt des infiltrations aux frontières, conformément aux promesses d’Islamabad, dépend la reprise du dialogue. Mais, prenant pour hypothèse que la direction pakistanaise est de bonne foi, Islamabad ne semble justement pas en mesure de contrôler ces va-et-vient frontaliers de commandos séparatistes dans cette région contestée du Cachemire.
New Delhi joue sur du velours : la croisade américaine contre le terrorisme a créé aux frontières de l’Afghanistan les conditions d’un désordre dont elle veut tirer partie. Selon elle, les combattants d’Al Qaïda sont déjà déployés le long de la fameuse ligne de contrôle qui sépare les deux armées et s’apprêtent à renforcer l'activité au Cachemire. Almaty va donc lui offrir une tribune idéale pour diaboliser son adversaire sur la scène régionale. L’argument est déjà prêt : «(…) la guerre que nous menons et continuerons de mener est dirigée contre le terrorisme, le même terrorisme qui a frappé le World Trade Center et le Pentagone», a déclaré le ministre indien de la défense.
Situation inchangée sur les fronts diplomatique et militaire
Si les Indiens parviennent à convaincre leurs interlocuteurs et à les entraîner dans leur logique, ils n’ont aucun intérêt à manifester la moindre souplesse à l’égard du Pakistan et devraient manifester la même attitude que lors du précédent sommet régional, il y a six mois à Katmandou. La courtoisie n’avait pas empêché la fermeté et messieurs Musharraf et Vajpayee n’avaient fini par admettre que du bout des lèvres qu’ils s’étaient bel et bien rencontrés. Pour un résultat nul, car il ne suffit pas de se rencontrer, comme pour sacrifier au protocole télévisuel, encore faut-il avoir quelque chose à se dire. En tout cas les deux hommes n’échapperont pas à la pression de leurs homologues, et notamment du Chinois Jiang Zemin et du Russe Vladimir Poutine. Prenant acte de l’opposition du n° 1 indien à rencontrer le général pakistanais, le président russe a déjà manifesté son intention de mener des entretiens séparés. En cas d’échec, le renoncement n’est pas à l’ordre du jour. De retour chacun chez soi, les deux protagonistes verront arriver dans la semaine deux hauts responsables américains, le secrétaire d’Etat adjoint et le secrétaire à la défense.
Pendant ce temps, les ressortissants étrangers continuent d’évacuer les lieux en bon ordre. Sans panique ni même précipitation, les diplomates et personnels expatriés non-essentiels suivent les directives de leurs capitales et organisations respectives et bouclent leurs valises. Sur la «ligne de contrôle», qui sert de frontière entre les deux Etats, pas un jour ne passe sans attentats ou duels d’artillerie.
Les signaux en provenance de New Delhi, notamment, n’augurent rien de bon, mis à part la réaffirmation que l’Inde n’agira pas de manière impulsive et irresponsable, en particulier en matière d’utilisation de l’arme nucléaire. En revanche, le ministre indien de la Défense a clairement souligné que le gouvernement était «soumis à une pression intense» de son opinion publique pour en découdre, suggérant toute la difficulté qu’il éprouvait à retenir ses troupes. Pour sa part, le chef du gouvernement indien justifie son refus d’un dialogue direct avec le président pakistanais en privilégiant les indications données par le «terrain». En substance : de l'arrêt des infiltrations aux frontières, conformément aux promesses d’Islamabad, dépend la reprise du dialogue. Mais, prenant pour hypothèse que la direction pakistanaise est de bonne foi, Islamabad ne semble justement pas en mesure de contrôler ces va-et-vient frontaliers de commandos séparatistes dans cette région contestée du Cachemire.
New Delhi joue sur du velours : la croisade américaine contre le terrorisme a créé aux frontières de l’Afghanistan les conditions d’un désordre dont elle veut tirer partie. Selon elle, les combattants d’Al Qaïda sont déjà déployés le long de la fameuse ligne de contrôle qui sépare les deux armées et s’apprêtent à renforcer l'activité au Cachemire. Almaty va donc lui offrir une tribune idéale pour diaboliser son adversaire sur la scène régionale. L’argument est déjà prêt : «(…) la guerre que nous menons et continuerons de mener est dirigée contre le terrorisme, le même terrorisme qui a frappé le World Trade Center et le Pentagone», a déclaré le ministre indien de la défense.
Situation inchangée sur les fronts diplomatique et militaire
Si les Indiens parviennent à convaincre leurs interlocuteurs et à les entraîner dans leur logique, ils n’ont aucun intérêt à manifester la moindre souplesse à l’égard du Pakistan et devraient manifester la même attitude que lors du précédent sommet régional, il y a six mois à Katmandou. La courtoisie n’avait pas empêché la fermeté et messieurs Musharraf et Vajpayee n’avaient fini par admettre que du bout des lèvres qu’ils s’étaient bel et bien rencontrés. Pour un résultat nul, car il ne suffit pas de se rencontrer, comme pour sacrifier au protocole télévisuel, encore faut-il avoir quelque chose à se dire. En tout cas les deux hommes n’échapperont pas à la pression de leurs homologues, et notamment du Chinois Jiang Zemin et du Russe Vladimir Poutine. Prenant acte de l’opposition du n° 1 indien à rencontrer le général pakistanais, le président russe a déjà manifesté son intention de mener des entretiens séparés. En cas d’échec, le renoncement n’est pas à l’ordre du jour. De retour chacun chez soi, les deux protagonistes verront arriver dans la semaine deux hauts responsables américains, le secrétaire d’Etat adjoint et le secrétaire à la défense.
Pendant ce temps, les ressortissants étrangers continuent d’évacuer les lieux en bon ordre. Sans panique ni même précipitation, les diplomates et personnels expatriés non-essentiels suivent les directives de leurs capitales et organisations respectives et bouclent leurs valises. Sur la «ligne de contrôle», qui sert de frontière entre les deux Etats, pas un jour ne passe sans attentats ou duels d’artillerie.
par Georges Abou
Article publié le 02/06/2002