Inde-Pakistan
L’ONU rapatrie son personnel
En ordonnant aux familles de son personnel de quitter l’Inde et le Pakistan, les Nations Unies ont emboîté le pas aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne, les premiers pays à avoir appelé leurs ressortissants à quitter une région dont la situation est de plus en plus préoccupante. Cette mesure a également été adoptée par plusieurs autres Etats et pourrait avoir des conséquences non négligeables sur l’économie des deux frères ennemis engagés depuis plusieurs mois dans une escalade des plus inquiétantes.
Ce n’est pas une «recommandation» de quitter l’Inde et le Pakistan qui a été donnée samedi aux familles du personnel de l’ONU en poste dans la région mais bien un «ordre». Cette mesure, qui concerne des centaines de personnes, affecte également les proches des agents de l’organisation internationale travaillant en Afghanistan. Elle a été suivie notamment au Pakistan d’une ruée vers les agences de voyages dans ce pays où la plupart des compagnies d’aviations internationales ont suspendu leur vols depuis le conflit afghan. Le départ de ces familles est toutefois à relativiser car il intervient à un moment où la plupart des écoles ont fermé leurs portes pour les vacances et où les expatriés ont l’habitude de quitter leur pays d’accueil pour rentrer chez eux.
La décision de l’ONU d’évacuer les familles de son personnel au Pakistan et en Afghanistan n’est pas une conséquence des attentats qui ont notamment visé ces dernières semaines les intérêts occidentaux dans la région. Elle est directement liée à la crise indo-pakistanaise. Au delà d’un aspect pratique -si les familles ont déjà quitté la région, il sera en effet beaucoup plus facile d’envisager des évacuations d’urgence du personnel onusien en cas de conflit- les Nations Unies ont également voulu à leur manière faire pression sur les deux frères ennemis pour qu’ils s’engagent sur la voie des négociations. Par cette mesure, l’organisation insiste également sur la vive préoccupation de la communauté internationale devant la tension croissante entre les deux rivaux.
Le personnel de l’ONU a d’autre part été surpris par la décision de Kofi Annan de faire rapatrier les familles. Pour la plupart, cette mesure «n’avait aucun caractère d’urgence» et certains estiment que la pression des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne n’est pas étrangère à la décision du secrétaire général des Nations Unies. Cette mesure, qui a également été adoptée par d’autres pays comme la France –qui demande à ses ressortissant de quitter non seulement l’Inde et le Pakistan mais de ne pas se rendre au Népal et au Bouthan-, l’Arabie saoudite, le Canada ou encore les Philippines, laissent penser, selon certains diplomates, qu’il s’agirait d’une «pression concertée». Une pression qui en les isolant pousseraient les deux pays rivaux à s’asseoir à la table des négociations.
Un départ aux conséquences non négligeables
Le départ de nombreux ressortissants étrangers suivi de celui des familles du personnel de l’ONU pourraient avoir des conséquences non négligeables sur l’économie de ces deux pays rivaux. Au Pakistan, l’effet s’en fait déjà ressentir avec un taux d’occupation des hôtels en chute libre depuis quelques jours. Le tourisme, déjà malmené depuis le conflit afghan, traverse une crise difficile dont il semble peu probable qu’il puisse rapidement se remettre.
Islamabad s’inquiète par ailleurs de «l’image négative» de ce départ des étrangers, alors qu’il espérait que son ralliement à la coalition internationale contre le terrorisme lui permettrait d’attirer des investisseurs. L’Inde, qui a une vocation touristique beaucoup plus importante que son voisin, risque également de souffrir de ces départs. Certains pays ont déja mis cette destination sur une liste noire et découragent vivement leurs ressortissants de s’y rendre pour les vacances d'été.
La décision de l’ONU d’évacuer les familles de son personnel au Pakistan et en Afghanistan n’est pas une conséquence des attentats qui ont notamment visé ces dernières semaines les intérêts occidentaux dans la région. Elle est directement liée à la crise indo-pakistanaise. Au delà d’un aspect pratique -si les familles ont déjà quitté la région, il sera en effet beaucoup plus facile d’envisager des évacuations d’urgence du personnel onusien en cas de conflit- les Nations Unies ont également voulu à leur manière faire pression sur les deux frères ennemis pour qu’ils s’engagent sur la voie des négociations. Par cette mesure, l’organisation insiste également sur la vive préoccupation de la communauté internationale devant la tension croissante entre les deux rivaux.
Le personnel de l’ONU a d’autre part été surpris par la décision de Kofi Annan de faire rapatrier les familles. Pour la plupart, cette mesure «n’avait aucun caractère d’urgence» et certains estiment que la pression des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne n’est pas étrangère à la décision du secrétaire général des Nations Unies. Cette mesure, qui a également été adoptée par d’autres pays comme la France –qui demande à ses ressortissant de quitter non seulement l’Inde et le Pakistan mais de ne pas se rendre au Népal et au Bouthan-, l’Arabie saoudite, le Canada ou encore les Philippines, laissent penser, selon certains diplomates, qu’il s’agirait d’une «pression concertée». Une pression qui en les isolant pousseraient les deux pays rivaux à s’asseoir à la table des négociations.
Un départ aux conséquences non négligeables
Le départ de nombreux ressortissants étrangers suivi de celui des familles du personnel de l’ONU pourraient avoir des conséquences non négligeables sur l’économie de ces deux pays rivaux. Au Pakistan, l’effet s’en fait déjà ressentir avec un taux d’occupation des hôtels en chute libre depuis quelques jours. Le tourisme, déjà malmené depuis le conflit afghan, traverse une crise difficile dont il semble peu probable qu’il puisse rapidement se remettre.
Islamabad s’inquiète par ailleurs de «l’image négative» de ce départ des étrangers, alors qu’il espérait que son ralliement à la coalition internationale contre le terrorisme lui permettrait d’attirer des investisseurs. L’Inde, qui a une vocation touristique beaucoup plus importante que son voisin, risque également de souffrir de ces départs. Certains pays ont déja mis cette destination sur une liste noire et découragent vivement leurs ressortissants de s’y rendre pour les vacances d'été.
par Mounia Daoudi
Article publié le 03/06/2002