Madagascar
Tentative d’offensive dans le Nord
A Madagascar, le camp du nouveau président élu semble bien décidé à étendre son pouvoir sur tout le pays. Après Morondava sur la côte ouest, et Majunga au nord-ouest, Marc Ravalomanana et son gouvernement se sont lancés à l’assaut de la côte nord-est, en commençant par la ville de Sambava. Mais cette nouvelle offensive armée se heurte à la résistance du camp Ratsiraka.
De notre correspondant à Madagascar
Le nord-est de Madagascar est traditionnellement réputé pour sa vanille, commercialisée dans le monde entier. Mais depuis plusieurs mois, cette région qui s’étend d’Antalaha à Vohemar, en passant par Sambava, a acquis une sinistre réputation, en raison des exactions commises par des miliciens restés fidèles à Didier Ratsiraka. Les partisans de Marc Ravalomanana dans la région ont subi des intimidations et mêmes des actes de torture, que des organisations de défense des droits de l’homme imputent notamment aux hommes du gouverneur de la province ainsi que de la députée de Sambava, madame Soaline.
C’est dans le plus grand secret que les troupes de Marc Ravalomanana ont lancé dimanche, leur opération à Sambava. Une cinquantaine de militaires a attaqué l’aéroport de la ville, libérant la piste pour l’arrivée de renforts. Un avion en provenance d’Antananarivo a atterri, avec à son bord, outre un groupe d’hommes armés, le président de la délégation spéciale (PDS), Pascal Jaosoa, nommé à ce poste par l’administration Ravalomanana. Des combats ont eu lieu entre forces des deux camps. Bilan de ces affrontements de dimanche : au moins un mort dans les rangs des militaires pro-Ratsiraka. Ces derniers ont du battre en retraite et la députée Soaline a pris la fuite. «La population est avec nous, explique un proche du PDS. Elle nous a accueilli en libérateur.» L’objectif du camp Ravalomanana est visiblement de prendre, depuis Samabava, le contrôle de toute la région du nord, jusqu’à Antsiranana, le chef-lieu de la province.
Réaction du camp du président sortant, retranché à Toamasina : Didier Ratsiraka a fait envoyer lundi des renforts de troupes d’élite, notamment du régiment des forces d’intervention, basé à Antsiranana, au nord, ainsi que des éléments militaires stationnés à Toamasina, à l’est. De son côté, le camp Ravalomanana a également dépêché des renforts militaires, par voie aérienne, depuis la capitale.
Calme relatif
Les combats de lundi se sont déroulés, non pas à Sambava, passée sous le contrôle du nouveau pouvoir, mais à quelques kilomètres au nord de la ville, en particulier au croisement des routes menant à Andapa et à Vohémar. Selon des sources concordantes, ces affrontements ont fait au moins deux morts, deux civils, tués par des balles perdues. Plusieurs personnes auraient également été blessées, dont certains sont des militaires. Mais on ignore leur nombre et le camp auquel ils appartiennent. Ce bilan est encore provisoire. Les liaisons téléphoniques sont très perturbées dans toute la région. Souvent, seuls les téléphones cellulaires permettent les communications.
A la tombée de la nuit, ce lundi, un calme relatif s’est instauré sur place. La ville est toujours sous le contrôle du camp Ravalomanana. La population a dressé des barrages à l’entrée nord de la ville pour parer à une éventuelle attaque des partisans de Didier Ratsiraka durant la nuit. Les troupes du président sortant sont encore stationnées à quelques kilomètres de Sambava. Et certains observateurs craignent une reprise des combats dans les prochaines heures.
Le nord-est de Madagascar est traditionnellement réputé pour sa vanille, commercialisée dans le monde entier. Mais depuis plusieurs mois, cette région qui s’étend d’Antalaha à Vohemar, en passant par Sambava, a acquis une sinistre réputation, en raison des exactions commises par des miliciens restés fidèles à Didier Ratsiraka. Les partisans de Marc Ravalomanana dans la région ont subi des intimidations et mêmes des actes de torture, que des organisations de défense des droits de l’homme imputent notamment aux hommes du gouverneur de la province ainsi que de la députée de Sambava, madame Soaline.
C’est dans le plus grand secret que les troupes de Marc Ravalomanana ont lancé dimanche, leur opération à Sambava. Une cinquantaine de militaires a attaqué l’aéroport de la ville, libérant la piste pour l’arrivée de renforts. Un avion en provenance d’Antananarivo a atterri, avec à son bord, outre un groupe d’hommes armés, le président de la délégation spéciale (PDS), Pascal Jaosoa, nommé à ce poste par l’administration Ravalomanana. Des combats ont eu lieu entre forces des deux camps. Bilan de ces affrontements de dimanche : au moins un mort dans les rangs des militaires pro-Ratsiraka. Ces derniers ont du battre en retraite et la députée Soaline a pris la fuite. «La population est avec nous, explique un proche du PDS. Elle nous a accueilli en libérateur.» L’objectif du camp Ravalomanana est visiblement de prendre, depuis Samabava, le contrôle de toute la région du nord, jusqu’à Antsiranana, le chef-lieu de la province.
Réaction du camp du président sortant, retranché à Toamasina : Didier Ratsiraka a fait envoyer lundi des renforts de troupes d’élite, notamment du régiment des forces d’intervention, basé à Antsiranana, au nord, ainsi que des éléments militaires stationnés à Toamasina, à l’est. De son côté, le camp Ravalomanana a également dépêché des renforts militaires, par voie aérienne, depuis la capitale.
Calme relatif
Les combats de lundi se sont déroulés, non pas à Sambava, passée sous le contrôle du nouveau pouvoir, mais à quelques kilomètres au nord de la ville, en particulier au croisement des routes menant à Andapa et à Vohémar. Selon des sources concordantes, ces affrontements ont fait au moins deux morts, deux civils, tués par des balles perdues. Plusieurs personnes auraient également été blessées, dont certains sont des militaires. Mais on ignore leur nombre et le camp auquel ils appartiennent. Ce bilan est encore provisoire. Les liaisons téléphoniques sont très perturbées dans toute la région. Souvent, seuls les téléphones cellulaires permettent les communications.
A la tombée de la nuit, ce lundi, un calme relatif s’est instauré sur place. La ville est toujours sous le contrôle du camp Ravalomanana. La population a dressé des barrages à l’entrée nord de la ville pour parer à une éventuelle attaque des partisans de Didier Ratsiraka durant la nuit. Les troupes du président sortant sont encore stationnées à quelques kilomètres de Sambava. Et certains observateurs craignent une reprise des combats dans les prochaines heures.
par Olivier Péguy
Article publié le 04/06/2002