Madagascar
Personne ne bouge
Le comité des chefs d’Etat africains pour la réconciliation à Madagascar et l’OUA ont des propositions pour le règlement du conflit qui oppose Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka. Mais faut-il encore que les deux protagonistes veuillent bien se rendre à Dakar pour en discuter ?
L’ultimatum des présidents Bongo du Gabon, Abdoulaye Wade du Sénégal et du secrétaire général de l’OUA, Amara Essy à l’endroit des frères ennemis malgaches est resté pour l’instant sans effet. Les collaborateurs de Marc Ravalomanana et de Didier Ratsiraka n’ont dévoilé aucune intention des deux présidents à se rendre de nouveau à Dakar. Ils n’ont pas, non plus, décliné l’invitation qui leur est faite. Leurs hôtes considèrent donc que le manque de réaction de leur part équivaut à une acceptation de l’invitation. Omar Bongo ne sera pas à Dakar, la présence d’Amara Essy est aussi improbable. Les autorités sénégalaises affirment toutefois que le président Abdoulaye Wade prendra personnellement part aux discussions malgré son agenda très chargé. Il participera samedi matin à la cérémonie d’investiture du nouveau président du Mali, Amadou Toumani Touré avant de reprendre l’avion pour Dakar où les protagonistes malgaches sont attendus, dans l’après-midi. Dès le lendemain matin Abdoulaye Wade reprendra un autre avion pour se rendre à Rome, au sommet de l’alimentation.
Ces multiples déplacements du principal instigateur de la rencontre de Dakar n’ont elles-pas découragé les «invités malgaches» ? Entre deux avions Abdoulaye Wade espère néanmoins trouver un peu de temps à accorder aux discussions inter-malgaches. Même s’il ne doute pas de sa propre capacité de travail, les Malgaches eux émettent quelques doutes sur sa réelle implication dans les négociations, facteur déterminant dans la signature de l’accord le 18 avril dernier. Le «ni oui ni non» des Malgaches embarrasse les autorités sénégalaises qui prennent malgré tout, les dispositions nécessaires pour les accueillir.
La commission de l’océan Indien est absente des négociations
Les initiatives africaines reçoivent un appui de la France qui encourage la tenue de la rencontre de Dakar 2. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, François Rivasseau la France a envoyé à Madagascar deux avions affectés au transport de Didier Ratsiraka et de Marc Ravalomanana pour la réunion de réconciliation qui doit se tenir samedi après-midi à Dakar. Pour faire bonne mesure et se garder de tout parti pris, les autorités françaises ont pris soin d’envoyer deux avions, l’un à Antananarivo et l’autre à Toamasina, capitales respectives des deux camps rivaux. Ces avions ont également transporté deux tonnes de médicaments chacun destinés respectivement aux hôpitaux des deux «capitales».
Madagascar, la principale île de l’Océan indien occupe une place importante dans les échanges économiques de la région. Une crise qui perdure et qui paralyse les activités économiques nationales a aussi une répercussion sur l’économie régionale. C’est le cas de l’île Maurice dont le secteur textile de son industrie se trouve aujourd’hui gravement affecté par la situation à Madagascar. Les industriels mauriciens du textile qui sous-traitent des commandes sur le marché malgache pour des raisons de rentabilité (main d’œuvre peu coûteuse), n’ont plus la possibilité depuis décembre 2001 de maintenir leurs activités avec Madagascar. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont chuté de plus de 50%. L’économie régionale, incluant, les Comores, les Seychelles, la Réunion et les pays est-africains est très fortement perturbée par les différents blocus mis en place sur la grande île. L’île Maurice, le pays le plus touché par la crise malgache souhaite un règlement rapide des différends en apportant son soutien «à toutes les initiatives visant à permettre un retour à la normale» déclare le ministre mauricien des Finances, Paul Bérenger.
En revanche sur le terrain, chaque camp rival fourbit ses armes pour consolider ses positions. Les uns et les autres n’hésitent plus à dynamiter les ponts et à rendre impraticables certaines routes nationales pour protéger leurs «acquis». Si Dakar 2 échoue la crise malgache s’enliserait et deviendrait alors un enjeu régional. Les pays de la commission de l’océan Indien (COI) devront alors s’impliquer davantage. Ils observent pour l’instant une neutralité absolue alors que la COI a des organes, par exemple la conférence des ministres des Affaires étrangères directement concernée par ce type de conflit qui devient régional, tout au moins sur le plan économique.
Ces multiples déplacements du principal instigateur de la rencontre de Dakar n’ont elles-pas découragé les «invités malgaches» ? Entre deux avions Abdoulaye Wade espère néanmoins trouver un peu de temps à accorder aux discussions inter-malgaches. Même s’il ne doute pas de sa propre capacité de travail, les Malgaches eux émettent quelques doutes sur sa réelle implication dans les négociations, facteur déterminant dans la signature de l’accord le 18 avril dernier. Le «ni oui ni non» des Malgaches embarrasse les autorités sénégalaises qui prennent malgré tout, les dispositions nécessaires pour les accueillir.
La commission de l’océan Indien est absente des négociations
Les initiatives africaines reçoivent un appui de la France qui encourage la tenue de la rencontre de Dakar 2. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, François Rivasseau la France a envoyé à Madagascar deux avions affectés au transport de Didier Ratsiraka et de Marc Ravalomanana pour la réunion de réconciliation qui doit se tenir samedi après-midi à Dakar. Pour faire bonne mesure et se garder de tout parti pris, les autorités françaises ont pris soin d’envoyer deux avions, l’un à Antananarivo et l’autre à Toamasina, capitales respectives des deux camps rivaux. Ces avions ont également transporté deux tonnes de médicaments chacun destinés respectivement aux hôpitaux des deux «capitales».
Madagascar, la principale île de l’Océan indien occupe une place importante dans les échanges économiques de la région. Une crise qui perdure et qui paralyse les activités économiques nationales a aussi une répercussion sur l’économie régionale. C’est le cas de l’île Maurice dont le secteur textile de son industrie se trouve aujourd’hui gravement affecté par la situation à Madagascar. Les industriels mauriciens du textile qui sous-traitent des commandes sur le marché malgache pour des raisons de rentabilité (main d’œuvre peu coûteuse), n’ont plus la possibilité depuis décembre 2001 de maintenir leurs activités avec Madagascar. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont chuté de plus de 50%. L’économie régionale, incluant, les Comores, les Seychelles, la Réunion et les pays est-africains est très fortement perturbée par les différents blocus mis en place sur la grande île. L’île Maurice, le pays le plus touché par la crise malgache souhaite un règlement rapide des différends en apportant son soutien «à toutes les initiatives visant à permettre un retour à la normale» déclare le ministre mauricien des Finances, Paul Bérenger.
En revanche sur le terrain, chaque camp rival fourbit ses armes pour consolider ses positions. Les uns et les autres n’hésitent plus à dynamiter les ponts et à rendre impraticables certaines routes nationales pour protéger leurs «acquis». Si Dakar 2 échoue la crise malgache s’enliserait et deviendrait alors un enjeu régional. Les pays de la commission de l’océan Indien (COI) devront alors s’impliquer davantage. Ils observent pour l’instant une neutralité absolue alors que la COI a des organes, par exemple la conférence des ministres des Affaires étrangères directement concernée par ce type de conflit qui devient régional, tout au moins sur le plan économique.
par Didier Samson
Article publié le 07/06/2002