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Football

La France KO

«Le jour de gloire est arrivé» titrait vendredi matin un quotidien dakarois à quelques heures du premier match de son équipe en Coupe du monde. Il ignorait que son titre pourrait resservir le lendemain. Pas pour la France, mais bel et bien pour le Sénégal et les Lions de la Teranga.
«La France tombe de haut» s'écrient dans une belle unanimité «L’Equipe» et «Le Figaro» au lendemain de l’échec initial de l’équipe de France. «A moins d’un sursaut d’une grandeur phénoménale, on craint d’avoir vu hier la vérité de la quinzaine à venir», écrit le quotidien sportif. Il nous dit que l’équipe de France n’a pas eu l’allant, la fraîcheur, la verve indispensables pour prendre le meilleur sur une équipe du Sénégal qui disposait, elle, de ces trois vertus. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts en espérant que, comme l’Argentine en 1990, les Bleus parviendront à gommer cet énorme faux pas pour prolonger leur aventure (battue par le Cameroun, l’Argentine était néanmoins parvenue jusqu’en finale).

Quel que soit le quotidien ouvert, ce samedi, les commentaires sont à peu près identiques. Tout le monde a vu le même match. «Le Parisien» n’hésite pas à parler d’un coup de tonnerre sur le foot mondial. Les entraîneurs du Brésil et de l’Italie l’ont dit avant lui. Pour le Brésilien Luiz Felipe Scolari : «tous les favoris vont rencontrer des difficultés comparables à celles de la France. Sans attention et sans sérieux, on ne réussit pas». La leçon de ce match, pour Giovanni Trapattoni est de ne traiter aucun adversaire à la légère.

Tous les journaux reconnaissent que le Sénégal n’a pas volé sa victoire. «Les challengers incarnaient, ce vendredi le mieux la dynamique du football et de la fête qu’est la Coupe du monde», écrit par exemple «La Presse de la Manche». Pour «L’Eclair des Pyrénées», cette défaite est une bonne chose, parce qu’elle rabat notre caquet, à nous qui croyions être devenus les maîtres du monde footbalistique. «L’Equipe» prolonge ce thème : «La France est redevenue ordinaire. Il n’y a plus de meilleure équipe du monde. Juste un qualifié parmi trente-deux dont le destin tient à peu de choses».

Vendredi 31 mai, le Cororico n’était en fait qu’un énorme Cocoricouac…





par Gérard  Dreyfus

Article publié le 01/06/2002