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Madagascar

Ratsiraka à Paris

Didier Ratsiraka est en France. Il est parti de la grande île alors les forces de son adversaire progressent sur le terrain. Plusieurs provinces sont tombées aux mains du pouvoir d’Antananarivo.
Après la rencontre de Dakar 2, les 8 et 9 juin, entre Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana qui s’est soldée par un échec, une confrontation militaire sur le terrain était devenue inévitable. «Les défections dans le camp du président sortant sont massives et il en a tiré les conséquences». C’est ainsi que ses adversaires expliquent son départ impromptu de Toamasina.

Didier Ratsiraka s'est retiré dans son appartement de Neuilly, une banlieue chic de l'ouest parisien. Il serait fatigué selon son service de sécurité et ne souhaite donc pas s'exprimer.

Arrivé ce vendredi au petit matin à l'aéroport du Bourget avec son épouse et sa fille, le président sortant malgache a pu bénéficier pour se rendre en France d'un avion que Paris avait mis à disposition de l'Organisation de l'unité africaine pour le transporter à Dakar. Cet avion, après l'avoir ramené dans son fief de Toamasina, devait rentrer sur la capitale française et il a souhaité «l'emprunter», a-t-on indiqué jeudi soir au ministère des Affaires étrangères.

«Je vais revenir»

Difficile pour l'heure de spéculer sur les intentions du président sortant. Avant d'embarquer, Didier Ratsiraka déclarait «Je pars pour travailler à la recherche du bien du peuple malgache et je vais revenir». L'une de ses conseillères, joint par l'AFP, affirmait dans la matinée qu'il est parti à Paris pour aller voir ses partenaires européens et qu'il n'a pas abandonné le pays.

La réponse appartient à Didier Ratsiraka. Après l'accession au pouvoir d'Albert Zafy en 1993, l'amiral avait pris le large. Il était venu s'installer dans la capitale française avant de revenir par les urnes sur la grande île trois ans plus tard. Seulement Didier Ratsiraka est désormais dans une position de plus en plus délicate. Les troupes de son rival ne cessent de progresser sur le terrain. L'armée fidèle à Marc Ravalomanana est entrée ce matin, sans résistance et sous les acclamations de la foule, dans la ville de Mahajanga, le 2ème port du pays, puis dans celui de Toliara. Si le départ du président n'est pas une fuite, son retour parait des plus compromis.



par Cyril  Bensimon

Article publié le 14/06/2002