Football
Terminus à Osaka
Face à la Suède, le Sénégal s'était qualifié grâce au but en or; contre la Turquie, c'est le scenario inverse qui s'est produit.
L'aventure des Lions de la Teranga s'est achevée à Osaka, au Japon. Le dernier représentant du continent africain a égalé la performance des Lions indomptables, douze ans plus, tôt, alors qu'on lui voyait de réelles chances d'entrer dans le carré d'as. Passée la déception, force est de constater que contre la Turquie, ils ont livré leur plus mauvais match, tout autant usés physiquement que mentalement. Leur entraîneur Bruno Metsu avait, quelques jours avant le quart de finale, avertit les plus optimistes. Il sentait que ses Lions étaient au bord de la rupture. Ils ont puisé dans leurs dernières forces pour retarder le plus longtemps possible l'échéance, bénéficiant aussi de la maladresse extrême des attaquants d'en face, à l'image d'un Hakan Sukur, fantôme du buteur si efficace qu'il était avant de venir au Mondial. Les Sénégalais n'ont naturellement pas à rougir de cette défaite; ils resteront comme l'une des grandes révélations du tournoi et de merveilleux ambassadeurs du football africain
Jamais depuis le début de la Coupe les Sénégalais n'avaient donné l'impression d'aborder une rencontre aussi tendus. L'importance de l'enjeu; la perspective d'entrer dans le carré d'as et qui sait d'aller plus loin. Les Turcs, en revanche, abordaient le match en conquérants, monopolisant le ballon dans le premier quart d'heure, mais sans menacer Tony Sylva. Ils étaient toujours les premiers sur le coup, contraignant les Lions à ne pas sortir de leur tanière. Et, alors que le jeu tournait à l'avantage des rouges, les blancs allaient connaître dix minutes de grande qualité, avec en hors d'oeuvre un tir d'Henri Camara, trop écrasé, pour inquiéter l'excellent Rustu Reçber. A la 19e minute, Khalilou Fadiga mettait un ballon hors de portée du gardien, mais Henri Camara, largement hors-jeu, arrêtait le ballon avant de marquer. But refusé, bien sûr. Ce n'était pas terminé puisqu'après un tour de passe-passe dont il a le secret, Diouf ouvrait sur sa gauche vers Fadiga, malheureusement trop excentré; et puis Lamine Diatta manquait d'un cheveu une nouvelle balle de but. Dix minutes endiablées: les Lions avaient sorti leurs griffes avant de se rendormir; la fin de la première période était la réplique de son entame avec une large domination turque qui voyait le buteur-maison, Hakan Sukur gâcher au moins deux occasions toutes faites où il n'avait plus qu'à glisser le ballon au fond des filets. Une tête d'Yildiray Basturk avant le repos prenait encore le chemin de but, mais dans un repli désespéré Omar Daf dégageait sur sa ligne. La dernière occasion était sénégalaise avec une bonne balle de Camara pour Diouf qui, pris en tenaille dans un magmat de trois défenseurs, était devancé par Alpay Ozalan. Des occasions de part et d'autre, mais un 0-0 à la mi-temps.
Aucun but marqué !
Visiblement les Sénégalais n'étaient pas dans un bon jour. Et leur défense allait subir encore le poids de la partie après la pause. Mais les Turcs ne valaient pas mieux et on avait peu d'occasions de se réveiller d'une torpeur envahissante. Le danger venait essentiellement du côté droit où Omar Daf était soumis à forte pression. Les centres retombaient dans la surface sénégalaise, mais les Turcs terriblement maladroits n'arrivaient pas à se dépétrer du réseau défensif sénégalais qui, pour être aux aguets, n'en conservait pas moins un minimum de lucidité, accompagnée d'une petite dose de chance. Peut-être aurait-il fallu changer quelques joueurs pour redonner un peu de tempo aux attaques sénégalaises, comme l'avait fait Senol Gunes en sortant l'infortuné Hakan Sukur au bénéfice d'Ilhan Mansiz. Un choix judicieux puisque c'est ce dernier joueur qui marquait le but en or au début de la première prolongation. Un très bon centre du bord de la ligne de touche, côté droit, que Mansiz reprend de demi-volée au premier poteau. Tony Sylva, encore une fois exempt de tout reproche, ne pouvait rien. Le Sénégal échouait aux portes du podium et peut-être plus encore d'une rencontre historique face au Brésil, référence majeure pour tout footballeur venu d'Afrique ou d'ailleurs.
Savourer son bonheur d'être entré en quarts de finale est aujourd'hui la récompense légitime d'un football sénégalais qui n'avait jamais été à pareille fête. Finaliste de la dernière Coupe d'Afrique des nations, le Sénégal a su hausser le niveau de son jeu à celui d'une Coupe du monde, en terminant parmi les meilleurs. Ses joueurs ont confirmé leur talent individuel et collectif. Beaucoup vont quitter la France pour aller en Angleterre. Les Lions de la Teranga ont inscrit une page en or de leur histoire et une page en or du football africain. Rendez-vous dans quatre ans. Les demi-finales voire la finale et le titre n'ont jamais paru si accessibles qu'après cette aventure asiatique. Pour le Sénégal ou pour d'autres. L'Afrique continue de creuser le sillon qui finira par devenir, un jour ou l'autre, sentier de la gloire.
Jamais depuis le début de la Coupe les Sénégalais n'avaient donné l'impression d'aborder une rencontre aussi tendus. L'importance de l'enjeu; la perspective d'entrer dans le carré d'as et qui sait d'aller plus loin. Les Turcs, en revanche, abordaient le match en conquérants, monopolisant le ballon dans le premier quart d'heure, mais sans menacer Tony Sylva. Ils étaient toujours les premiers sur le coup, contraignant les Lions à ne pas sortir de leur tanière. Et, alors que le jeu tournait à l'avantage des rouges, les blancs allaient connaître dix minutes de grande qualité, avec en hors d'oeuvre un tir d'Henri Camara, trop écrasé, pour inquiéter l'excellent Rustu Reçber. A la 19e minute, Khalilou Fadiga mettait un ballon hors de portée du gardien, mais Henri Camara, largement hors-jeu, arrêtait le ballon avant de marquer. But refusé, bien sûr. Ce n'était pas terminé puisqu'après un tour de passe-passe dont il a le secret, Diouf ouvrait sur sa gauche vers Fadiga, malheureusement trop excentré; et puis Lamine Diatta manquait d'un cheveu une nouvelle balle de but. Dix minutes endiablées: les Lions avaient sorti leurs griffes avant de se rendormir; la fin de la première période était la réplique de son entame avec une large domination turque qui voyait le buteur-maison, Hakan Sukur gâcher au moins deux occasions toutes faites où il n'avait plus qu'à glisser le ballon au fond des filets. Une tête d'Yildiray Basturk avant le repos prenait encore le chemin de but, mais dans un repli désespéré Omar Daf dégageait sur sa ligne. La dernière occasion était sénégalaise avec une bonne balle de Camara pour Diouf qui, pris en tenaille dans un magmat de trois défenseurs, était devancé par Alpay Ozalan. Des occasions de part et d'autre, mais un 0-0 à la mi-temps.
Aucun but marqué !
Visiblement les Sénégalais n'étaient pas dans un bon jour. Et leur défense allait subir encore le poids de la partie après la pause. Mais les Turcs ne valaient pas mieux et on avait peu d'occasions de se réveiller d'une torpeur envahissante. Le danger venait essentiellement du côté droit où Omar Daf était soumis à forte pression. Les centres retombaient dans la surface sénégalaise, mais les Turcs terriblement maladroits n'arrivaient pas à se dépétrer du réseau défensif sénégalais qui, pour être aux aguets, n'en conservait pas moins un minimum de lucidité, accompagnée d'une petite dose de chance. Peut-être aurait-il fallu changer quelques joueurs pour redonner un peu de tempo aux attaques sénégalaises, comme l'avait fait Senol Gunes en sortant l'infortuné Hakan Sukur au bénéfice d'Ilhan Mansiz. Un choix judicieux puisque c'est ce dernier joueur qui marquait le but en or au début de la première prolongation. Un très bon centre du bord de la ligne de touche, côté droit, que Mansiz reprend de demi-volée au premier poteau. Tony Sylva, encore une fois exempt de tout reproche, ne pouvait rien. Le Sénégal échouait aux portes du podium et peut-être plus encore d'une rencontre historique face au Brésil, référence majeure pour tout footballeur venu d'Afrique ou d'ailleurs.
Savourer son bonheur d'être entré en quarts de finale est aujourd'hui la récompense légitime d'un football sénégalais qui n'avait jamais été à pareille fête. Finaliste de la dernière Coupe d'Afrique des nations, le Sénégal a su hausser le niveau de son jeu à celui d'une Coupe du monde, en terminant parmi les meilleurs. Ses joueurs ont confirmé leur talent individuel et collectif. Beaucoup vont quitter la France pour aller en Angleterre. Les Lions de la Teranga ont inscrit une page en or de leur histoire et une page en or du football africain. Rendez-vous dans quatre ans. Les demi-finales voire la finale et le titre n'ont jamais paru si accessibles qu'après cette aventure asiatique. Pour le Sénégal ou pour d'autres. L'Afrique continue de creuser le sillon qui finira par devenir, un jour ou l'autre, sentier de la gloire.
par Gérard Dreyfus
Article publié le 22/06/2002