Madagascar
L’Afrique en panne de solution pour Madagascar
L’OUA ne se prononce pas clairement en faveur de l’un ou l’autre des protagonistes malgaches. Elle préfère la politique de la chaise vide. Madagascar ne sera pas représenté le 10 juillet au sommet de Durban en Afrique du sud qui devrait entériner la mue de l’OUA en UA (Union africaine).
La crise politique à Madagascar est-elle un problème insoluble ? Pourquoi les Africains sont-ils incapables de trouver et de proposer une sortie de crise «honorable» à Madagascar ? Dans divers cercles politiques on se pose sérieusement ces questions. Dakar I, II et récemment Addis-Abeba n’ont rien apporté au fond et au traitement du problème. Les premiers rounds de négociation avaient débouché sur un accord mais qu’il fallait savoir interpréter. Didier Ratsiraka, vieux routard de la politique en Afrique avait, lui comprit le langage codé de Dakar I qui prévoyait un référendum pour départager les deux candidats si une majorité absolue ne se dégageait pas dès le premier tour. Marc Ravalomanana, jeune politicien aux oreilles et à l’esprit non préparés aux sous-entendus de la politique en Afrique avait, lui, comprit qu’un décompte validé par la Haute cour constitutionnelle pourrait rassurer tout le monde. Erreur ! Tout compte fait, il fallait malgré tout ce «second tour».
Et voilà des chefs d’Etat africains et l’organe politique qui les rassemble, l’OUA, inviter implicitement au mensonge. Il aurait donc fallu que Marc Ravalomanana, quels que soit les résultats des urnes, accepte d’aller au second tour. L’accord signé est une chose mais il fallait surtout comprendre que les termes utilisés sont d’abord choisis pour ménager certaines susceptibilités et pour sauver quelques apparences. La prime aux anciens, habilement défendus par les présidents Bongo et Eyadema conforte Didier Ratsiraka dans son entêtement à se considérer encore comme le président de Madagascar. Il était présent le 22 juin à Addis-Abeba au sommet des chefs d’Etats membres de l’organe central de l’OUA chargé des conflits qui a officiellement refusé de choisir entre les deux camps. L’OUA réitère sa confiance dans l’accord de Dakar, faute de ne pouvoir rien proposer à la place. Elle renvoie à un nouvel examen de ce dossier au mois de juillet lors du lancement de l’UA, l’Union africaine à Durban en Afrique du sud. Elle précise dans un communiqué que le siège de Madagascar lors de ce sommet restera «vacant».
Antananarivo en quête reconnaissance
Ces tergiversations africaines ont aussi bloqué la communauté internationale qui tarde à reconnaître le pouvoir de Marc Ravalomanana. Mais à Antananarivo, on contourne ces difficultés en faisant valider des programmes économiques par les institutions financières internationales comme le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale. Le pouvoir de Marc Ravalomanana attend aussi beaucoup de la France, dont la reconnaissance pourrait servir de facteur déclenchant à la marginalisation du pouvoir parallèle de Didier Ratsiraka. Mais le gouvernement de Marc Ravalomanana ne se fait guère d’illusions depuis le troublant épisode de tentative de débarquement de mercenaires. Alors que tout le monde attendait l’avion les transportant à l’aéroport du Bourget, en région parisienne, les autorités françaises les ont «détournés» à Lyon. Loin de tout regard ils ont pu disparaître tranquillement dans la nature, sans suites.
Le ministère français des Affaires étrangères se prononce tout de même dans ce conflit en demandant «aux protagonistes malgaches de tout mettre en œuvre pour constituer sans préalable un gouvernement de réconciliation nationale et pour préparer une consultation populaire avec et sous le contrôle de la communauté internationale».
Sur le terrain les avancées des troupes gouvernementales se concrétise par le contrôle presque total de toutes les six provinces du pays. Seules deux villes, Toamasina et Antsiranana, sont encore tenues les fidèles de Didier Ratsiraka, revenu dans son fief de Toamasina. Les forces gouvernementales projètent de prendre le contrôle d’Antsiranana, la grande métropole du nord avant le 26 juin, jour de la fête nationale malgache. Mais elles ne pourront conquérir à cette date le fief du président sortant qui tient autour de lui les unités les mieux équipées de l’armée malgache. Par ailleurs, les unités pro-Ratsiraka, après avoir détruit sept ponts à travers le pays, sur des voies qui conduisent à la capitale, engagent une autre forme de résistance qui consiste en des actes de sabotage d’installations électriques ou d’adduction d’eau. Aux yeux des observateurs, la prochaine grande étape dans le conflit malgache est le jour anniversaire de l’indépendance. Chaque camp aura le souci de se monter comme victime, mais le pouvoir de Marc Ravalomana cherche à imposer son autorité et forcer sa reconnaissance.
Et voilà des chefs d’Etat africains et l’organe politique qui les rassemble, l’OUA, inviter implicitement au mensonge. Il aurait donc fallu que Marc Ravalomanana, quels que soit les résultats des urnes, accepte d’aller au second tour. L’accord signé est une chose mais il fallait surtout comprendre que les termes utilisés sont d’abord choisis pour ménager certaines susceptibilités et pour sauver quelques apparences. La prime aux anciens, habilement défendus par les présidents Bongo et Eyadema conforte Didier Ratsiraka dans son entêtement à se considérer encore comme le président de Madagascar. Il était présent le 22 juin à Addis-Abeba au sommet des chefs d’Etats membres de l’organe central de l’OUA chargé des conflits qui a officiellement refusé de choisir entre les deux camps. L’OUA réitère sa confiance dans l’accord de Dakar, faute de ne pouvoir rien proposer à la place. Elle renvoie à un nouvel examen de ce dossier au mois de juillet lors du lancement de l’UA, l’Union africaine à Durban en Afrique du sud. Elle précise dans un communiqué que le siège de Madagascar lors de ce sommet restera «vacant».
Antananarivo en quête reconnaissance
Ces tergiversations africaines ont aussi bloqué la communauté internationale qui tarde à reconnaître le pouvoir de Marc Ravalomanana. Mais à Antananarivo, on contourne ces difficultés en faisant valider des programmes économiques par les institutions financières internationales comme le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale. Le pouvoir de Marc Ravalomanana attend aussi beaucoup de la France, dont la reconnaissance pourrait servir de facteur déclenchant à la marginalisation du pouvoir parallèle de Didier Ratsiraka. Mais le gouvernement de Marc Ravalomanana ne se fait guère d’illusions depuis le troublant épisode de tentative de débarquement de mercenaires. Alors que tout le monde attendait l’avion les transportant à l’aéroport du Bourget, en région parisienne, les autorités françaises les ont «détournés» à Lyon. Loin de tout regard ils ont pu disparaître tranquillement dans la nature, sans suites.
Le ministère français des Affaires étrangères se prononce tout de même dans ce conflit en demandant «aux protagonistes malgaches de tout mettre en œuvre pour constituer sans préalable un gouvernement de réconciliation nationale et pour préparer une consultation populaire avec et sous le contrôle de la communauté internationale».
Sur le terrain les avancées des troupes gouvernementales se concrétise par le contrôle presque total de toutes les six provinces du pays. Seules deux villes, Toamasina et Antsiranana, sont encore tenues les fidèles de Didier Ratsiraka, revenu dans son fief de Toamasina. Les forces gouvernementales projètent de prendre le contrôle d’Antsiranana, la grande métropole du nord avant le 26 juin, jour de la fête nationale malgache. Mais elles ne pourront conquérir à cette date le fief du président sortant qui tient autour de lui les unités les mieux équipées de l’armée malgache. Par ailleurs, les unités pro-Ratsiraka, après avoir détruit sept ponts à travers le pays, sur des voies qui conduisent à la capitale, engagent une autre forme de résistance qui consiste en des actes de sabotage d’installations électriques ou d’adduction d’eau. Aux yeux des observateurs, la prochaine grande étape dans le conflit malgache est le jour anniversaire de l’indépendance. Chaque camp aura le souci de se monter comme victime, mais le pouvoir de Marc Ravalomana cherche à imposer son autorité et forcer sa reconnaissance.
par Didier Samson
Article publié le 24/06/2002