Football
La fin d’un rêve
Avec l'élimination des Lions de la Teranga en quarts de finale, c'est la mort des espoirs de plusieurs millions de supporteurs, non seulement sénégalais mais de l'ensemble du continent africain.
Ils y avaient cru, ils en avaient rêvé, et ils s’étaient préparé à une grande fête dans les rues de la capitale, Dakar, ainsi que dans toutes les villes, villages et bourgades du pays. Jusqu'au coup de massue à la deuxième minute de la première prolongation : le but en or reprenait son véritable nom : le but de la mort. La mort des espoirs de plusieurs millions de supporteurs, non seulement sénégalais mais de l'ensemble du continent africain.
L’incrédulité d’abord, le choc ensuite. Silence de mort dans les quartiers de Dakar et non plus les clameurs d’après victoire des Lions lors des trois dernières semaines. Sous la canicule poisseuse d’un hivernage proche mais qui hésite encore à s’installer, Dakar ressemblait à une ville fantôme d’un décor de cinéma aux rues vides comme si aucune âme n’y habitait. Le temps suspendu dans des cœurs meurtris, soudain, se délitait : comme un boxeur qui peine à se relever d’un monumental K.O., Dakar groggy, commençait à se réveiller. A s’éveiller.
Cela commençait d’abord par de timides coups de klaxons de voitures et de mobylettes. Comme honteux. Puis, après le choc premier choc psychologique, la raison peu à peu reprenait le dessus : «tout compte fait, les Lions de la Teranga , ont été grands, ont sauvé l’honneur de tout un continent qui s’y accrochait comme à une bouée de sauvetage». La torpeur faisait alors place à des manifestations de joie plus audacieuses. Les rues s’animaient, autos, taxis et mobylettes, venus des quartiers populaires de la Médina et d’ailleurs, prenaient d’assaut les différentes artères de la capitale. Direction, le terminus habituel de toutes les manifestations de joie depuis le début de ce Mondial : les grilles du Palais présidentiel.
«Ils ont défendu l'honneur de l'Afrique»
Bien sûr, la foule était moins nombreuse que d’habitude, mais on compensait par des concerts de klaxons plus bruyants, par des regards de défi plus perçants, par des visages plus…fermés. Une sorte de défi, comme pour dire : «Osez dire qu’on a perdu, que les Lions n’ont pas mérité notre reconnaissance, celle du continent». Sur la grande avenue du Général De Gaulle qui mène vers les grilles de la télévision nationale et de la grande mosquée de Dakar, ils étaient déjà des centaines, garçons et filles juchés sur tout ce qui peut rouler ou simples piétons, tous habillés de vêtements aux couleurs du drapeau national (vert-jaune-rouge).
Devant le Palais présidentiel, même si ce n’était pas la foules des grands jours, ils étaient quand même plusieurs centaines criant, chantant, réclamant que le maître des lieux sorte. Il ne le fera pas, mais s’adressera à eux par l'intermédiaire de la presse, la radio notamment, que l’on écoutait religieusement depuis le matin, notamment l’émission spéciale de Rfi depuis la mairie de Paris. Moins radieux que d’habitude, mais conscient du choc psychologique produit par l’élimination des Lions sur ses concitoyens, le président Wade lançait : «Je suis fier d’eux (Ndlr : les Lions), ils ont défendu le Sénégal, ils ont défendu l’honneur de l’Afrique. Pour leur première participation, c’est extraordinaire. Je demande qu’on leur réserve un accueil sans précédent».
Dès lors, la foule galvanisée par le premier supporteur de l’équipe nationale, reprenait du poil de la bête, s’animait, prenait d’assaut les artères de la capitale, sans destination précise. Les radios privées qui commençaient, avec des invités tout aussi déboussolés, à dévorer du lion et du «sorcier blanc», sur le mode de : «il (coach) aurait dû procéder à des changements dès le début de la deuxième mi-temps…», infléchissaient un peu leurs critiques. La Fondation du «Sénégal qui gagne», annonçait en direct à la télévision, que son grand concert du soir au stade Demba Diop était maintenu «pour préparer l’accueil des Lions». Dans la nuit, plusieurs concerts étaient organisés dans différents quartiers de Dakar. Que se serait-il passé si les Lions s'étaient qualifiés pour les demi-finales. Ce sera pour une autre fois. Ou à la prochaine Coupe d’Afrique en 2004. Quoi qu'il en soi,t le retour des Lions promet d'être grandiose.
L’incrédulité d’abord, le choc ensuite. Silence de mort dans les quartiers de Dakar et non plus les clameurs d’après victoire des Lions lors des trois dernières semaines. Sous la canicule poisseuse d’un hivernage proche mais qui hésite encore à s’installer, Dakar ressemblait à une ville fantôme d’un décor de cinéma aux rues vides comme si aucune âme n’y habitait. Le temps suspendu dans des cœurs meurtris, soudain, se délitait : comme un boxeur qui peine à se relever d’un monumental K.O., Dakar groggy, commençait à se réveiller. A s’éveiller.
Cela commençait d’abord par de timides coups de klaxons de voitures et de mobylettes. Comme honteux. Puis, après le choc premier choc psychologique, la raison peu à peu reprenait le dessus : «tout compte fait, les Lions de la Teranga , ont été grands, ont sauvé l’honneur de tout un continent qui s’y accrochait comme à une bouée de sauvetage». La torpeur faisait alors place à des manifestations de joie plus audacieuses. Les rues s’animaient, autos, taxis et mobylettes, venus des quartiers populaires de la Médina et d’ailleurs, prenaient d’assaut les différentes artères de la capitale. Direction, le terminus habituel de toutes les manifestations de joie depuis le début de ce Mondial : les grilles du Palais présidentiel.
«Ils ont défendu l'honneur de l'Afrique»
Bien sûr, la foule était moins nombreuse que d’habitude, mais on compensait par des concerts de klaxons plus bruyants, par des regards de défi plus perçants, par des visages plus…fermés. Une sorte de défi, comme pour dire : «Osez dire qu’on a perdu, que les Lions n’ont pas mérité notre reconnaissance, celle du continent». Sur la grande avenue du Général De Gaulle qui mène vers les grilles de la télévision nationale et de la grande mosquée de Dakar, ils étaient déjà des centaines, garçons et filles juchés sur tout ce qui peut rouler ou simples piétons, tous habillés de vêtements aux couleurs du drapeau national (vert-jaune-rouge).
Devant le Palais présidentiel, même si ce n’était pas la foules des grands jours, ils étaient quand même plusieurs centaines criant, chantant, réclamant que le maître des lieux sorte. Il ne le fera pas, mais s’adressera à eux par l'intermédiaire de la presse, la radio notamment, que l’on écoutait religieusement depuis le matin, notamment l’émission spéciale de Rfi depuis la mairie de Paris. Moins radieux que d’habitude, mais conscient du choc psychologique produit par l’élimination des Lions sur ses concitoyens, le président Wade lançait : «Je suis fier d’eux (Ndlr : les Lions), ils ont défendu le Sénégal, ils ont défendu l’honneur de l’Afrique. Pour leur première participation, c’est extraordinaire. Je demande qu’on leur réserve un accueil sans précédent».
Dès lors, la foule galvanisée par le premier supporteur de l’équipe nationale, reprenait du poil de la bête, s’animait, prenait d’assaut les artères de la capitale, sans destination précise. Les radios privées qui commençaient, avec des invités tout aussi déboussolés, à dévorer du lion et du «sorcier blanc», sur le mode de : «il (coach) aurait dû procéder à des changements dès le début de la deuxième mi-temps…», infléchissaient un peu leurs critiques. La Fondation du «Sénégal qui gagne», annonçait en direct à la télévision, que son grand concert du soir au stade Demba Diop était maintenu «pour préparer l’accueil des Lions». Dans la nuit, plusieurs concerts étaient organisés dans différents quartiers de Dakar. Que se serait-il passé si les Lions s'étaient qualifiés pour les demi-finales. Ce sera pour une autre fois. Ou à la prochaine Coupe d’Afrique en 2004. Quoi qu'il en soi,t le retour des Lions promet d'être grandiose.
par Demba Ndiaye
Article publié le 24/06/2002