Iran
L'Iran meurtri par un nouveau tremblement de terre
Plus de deux cent personnes ont été tuées et un millier d’autres blessées dans le séisme qui a frappé dans la matinée de samedi le nord-ouest de l’Iran, a annoncé dimanche le ministère de l’Intérieur, revoyant nettement à la baisse le bilan précédent de 500 morts. La secousse d’une magnitude de 6 degrés sur l'échelle de Richter a principalement touché la région de Qazvin. Plus de vingt répliques l'ont suivi, laissant plusieurs milliers de personnes sans abri. Reportage.
Avant le séisme, Changoureh comptait 1500 habitants. Beaucoup de monde était venus de Téhéran pour y passer leurs vacances d’été. «Il y a trois jours, je j’ai emmené ici ma femme et mes trois filles pour qu’elles passent l’été chez mes parents. Dès que j’ai entendu la nouvelle, je suis venu de Téhéran», affirme Saïd, un homme d’une trentaine d’années, qui s’effondre en larme. Zahra, sa petite fille de six ans qu’il enlace dans ses bras est tout ce qui lui reste de sa famille. Les corps de ses parents, de sa femme et de ses deux autres filles n’ont toujours pas été retirés des décombres. «Papa, je peux jeter ça. Je n’en veux plus», demande les yeux remplis de larmes Zahra en montrant un gameboy qu’elle tenait à la main. En tout cas, beaucoup de monde ont succombé sous les décombres faute moyens sophistiqués. D’ailleurs, seulement quatre cinq heures après le séisme, les bulldozers sont entrés en action pour déblayer les décombres et sortir les corps et d’éventuels survivant. Une précipitation dénoncée par la presse. «Les spécialistes affirment qu’à ce stade il ne faut utiliser des bulldozers car environ 200 survivants pourraient être sous les décombres», affirme le quotidien gouvernemental Iran.
Dans les campagnes iraniennes, la plupart des maisons sont construite en terre. Lorsque la maison s’écroule, il ne reste qu’un tas de gravas. Dans ces conditions, il suffit d’un tremblement de terre moyen pour tout détruire. «Au moins cinq milles maisons ont été détruites ou sérieusement endommagés», a affirmé un responsable du Croissant rouge iranien. Si les sauveteurs iraniens de possèdent pas de chiens, ni de moyens sophistiqués pour localiser les survivants sous les décombres, en revanche l’aide aux populations sinistrées s’est organisée très rapidement. A peine quatre ou cinq heures après le séisme, les équipes du Croissant rouge se sont installées un peu partout dans la région pour distribuer de l’eau, de la nourriture et des tentes. L’armée, la gendarmerie, les Gardiens de la révolution (les fameux Pasdarans) sont également venus en renforts. Des hélicoptères de l’armée ont évacué les blessés les plus graves vers la ville de Qazvin, située à une centaine de kilomètres. De même, des dizaines d’ambulances ont fait la navette continuellement pour évacuer les blessés. Selon un ambulancier, les six hôpitaux de Qazvin sont remplis de blessés.
Reste maintenant à reconstruire les villages. Si les villageois peuvent passer l’été et l’automne sous des tentes, en revanche, l’hiver est très rude dans cette région. Ce qui pourrait pousser les autorités iraniennes à accepter l’aide de certains pays européens, notamment la France et l’Italie, pour la reconstruction des zones sinistrées.
De notre envoyé spécial à Changoureh
«Ça a duré moins de trente secondes. Tout s’est écroulé en suite». Agé d’environ 70 ans, Mohammad et sa femme Sakineh font partis des rares survivants du village d’Abdareh, qui comptait 180 habitants avant le séisme. Assis sous un arbre, entouré de sa famille, venue de Téhéran, Mohammad a le regard fixe. Paisiblement, il raconte comment tout le village, juché sur la pente d’une colline, s’est effondré en quelques minutes. «Quand nous sommes sortis, il n’y avait plus rien», soupire-t-il. Plus loin, par groupe de dix ou quinze, les familles entourent des corps enveloppés avec ce que les sauveteurs ont réussi à trouver. Les femmes pleurent, gémissent et se frappent la tête. Dans un coin, deux jeunes filles couvertes de poussière sont assises côte à côté. «Nous dormions lorsque le tremblement de terre a frappé. Mon bras sortait des décombres, alors les sauveteurs m’ont sortie. Ma sœur était à côté de moi. Mais ma mère et ma seconde sœur sont toujours sous les gravas», raconte-t-elle. Abdareh a été détruit à 100%. Tout en haut de la colline, les bulldozers s’activent pour creuser les tombes. En moins de sept heures, une cinquantaine de corps ont été sortis des décombres et enterrés par leurs familles.
A quelques kilomètres de là, Changareh offre un visage encore plus désastreux. Dans la rue principale, devant chaque maison où plutôt ce qu’il en reste, deux, trois voire même quatre ou cinq corps enveloppés dans un drap ou une simple couverture ont été entreposés. Autour, les familles pleurent leurs morts. «Nous avons demandé de l’aide depuis neuf heures du matin, mais les premières équipes sont arrivées seulement à midi», affirme Mohammad Ami, membre du Conseil du village. Moins de deux heures après le séisme, des centaines de volontaires ont accourus des villages moins touchés pour tenter de sauver les survivants restés sous les décombres. «Nous avons besoins de chiens. Il y a beaucoup de monde sous les décombres. Avec des chiens, nous pouvons les localiser et tenter de les sauver», crie Hassan, un homme d’une cinquantaine d’année, entièrement couvert de poussière. Mais les chiens ne viendront pas car, pendant longtemps, les autorités ne voulaient pas utiliser les chiens considérés comme un animal «impur» par les musulmans. Même dans la lutte contre le trafic de la drogue, il aura fallu plusieurs fatwa de grands religieux pour que la police utilise ces animaux.
b>Au moins 5 000 maisons détruites
Avant le séisme, Changoureh comptait 1500 habitants. Beaucoup de monde était venus de Téhéran pour y passer leurs vacances d’été. «Il y a trois jours, je j’ai emmené ici ma femme et mes trois filles pour qu’elles passent l’été chez mes parents. Dès que j’ai entendu la nouvelle, je suis venu de Téhéran», affirme Saïd, un homme d’une trentaine d’années, qui s’effondre en larme. Zahra, sa petite fille de six ans qu’il enlace dans ses bras est tout ce qui lui reste de sa famille. Les corps de ses parents, de sa femme et de ses deux autres filles n’ont toujours pas été retirés des décombres. «Papa, je peux jeter ça. Je n’en veux plus», demande les yeux remplis de larmes Zahra en montrant un gameboy qu’elle tenait à la main. En tout cas, beaucoup de monde ont succombé sous les décombres faute moyens sophistiqués. D’ailleurs, seulement quatre cinq heures après le séisme, les bulldozers sont entrés en action pour déblayer les décombres et sortir les corps et d’éventuels survivant. Une précipitation dénoncée par la presse. «Les spécialistes affirment qu’à ce stade il ne faut utiliser des bulldozers car environ 200 survivants pourraient être sous les décombres», affirme le quotidien gouvernemental Iran.
Dans les campagnes iraniennes, la plupart des maisons sont construite en terre. Lorsque la maison s’écroule, il ne reste qu’un tas de gravas. Dans ces conditions, il suffit d’un tremblement de terre moyen pour tout détruire. «Au moins cinq milles maisons ont été détruites ou sérieusement endommagés», a affirmé un responsable du Croissant rouge iranien. Si les sauveteurs iraniens de possèdent pas de chiens, ni de moyens sophistiqués pour localiser les survivants sous les décombres, en revanche l’aide aux populations sinistrées s’est organisée très rapidement. A peine quatre ou cinq heures après le séisme, les équipes du Croissant rouge se sont installées un peu partout dans la région pour distribuer de l’eau, de la nourriture et des tentes. L’armée, la gendarmerie, les Gardiens de la révolution (les fameux Pasdarans) sont également venus en renforts. Des hélicoptères de l’armée ont évacué les blessés les plus graves vers la ville de Qazvin, située à une centaine de kilomètres. De même, des dizaines d’ambulances ont fait la navette continuellement pour évacuer les blessés. Selon un ambulancier, les six hôpitaux de Qazvin sont remplis de blessés.
Reste maintenant à reconstruire les villages. Si les villageois peuvent passer l’été et l’automne sous des tentes, en revanche, l’hiver est très rude dans cette région. Ce qui pourrait pousser les autorités iraniennes à accepter l’aide de certains pays européens, notamment la France et l’Italie, pour la reconstruction des zones sinistrées.
Dans les campagnes iraniennes, la plupart des maisons sont construite en terre. Lorsque la maison s’écroule, il ne reste qu’un tas de gravas. Dans ces conditions, il suffit d’un tremblement de terre moyen pour tout détruire. «Au moins cinq milles maisons ont été détruites ou sérieusement endommagés», a affirmé un responsable du Croissant rouge iranien. Si les sauveteurs iraniens de possèdent pas de chiens, ni de moyens sophistiqués pour localiser les survivants sous les décombres, en revanche l’aide aux populations sinistrées s’est organisée très rapidement. A peine quatre ou cinq heures après le séisme, les équipes du Croissant rouge se sont installées un peu partout dans la région pour distribuer de l’eau, de la nourriture et des tentes. L’armée, la gendarmerie, les Gardiens de la révolution (les fameux Pasdarans) sont également venus en renforts. Des hélicoptères de l’armée ont évacué les blessés les plus graves vers la ville de Qazvin, située à une centaine de kilomètres. De même, des dizaines d’ambulances ont fait la navette continuellement pour évacuer les blessés. Selon un ambulancier, les six hôpitaux de Qazvin sont remplis de blessés.
Reste maintenant à reconstruire les villages. Si les villageois peuvent passer l’été et l’automne sous des tentes, en revanche, l’hiver est très rude dans cette région. Ce qui pourrait pousser les autorités iraniennes à accepter l’aide de certains pays européens, notamment la France et l’Italie, pour la reconstruction des zones sinistrées.
De notre envoyé spécial à Changoureh
«Ça a duré moins de trente secondes. Tout s’est écroulé en suite». Agé d’environ 70 ans, Mohammad et sa femme Sakineh font partis des rares survivants du village d’Abdareh, qui comptait 180 habitants avant le séisme. Assis sous un arbre, entouré de sa famille, venue de Téhéran, Mohammad a le regard fixe. Paisiblement, il raconte comment tout le village, juché sur la pente d’une colline, s’est effondré en quelques minutes. «Quand nous sommes sortis, il n’y avait plus rien», soupire-t-il. Plus loin, par groupe de dix ou quinze, les familles entourent des corps enveloppés avec ce que les sauveteurs ont réussi à trouver. Les femmes pleurent, gémissent et se frappent la tête. Dans un coin, deux jeunes filles couvertes de poussière sont assises côte à côté. «Nous dormions lorsque le tremblement de terre a frappé. Mon bras sortait des décombres, alors les sauveteurs m’ont sortie. Ma sœur était à côté de moi. Mais ma mère et ma seconde sœur sont toujours sous les gravas», raconte-t-elle. Abdareh a été détruit à 100%. Tout en haut de la colline, les bulldozers s’activent pour creuser les tombes. En moins de sept heures, une cinquantaine de corps ont été sortis des décombres et enterrés par leurs familles.
A quelques kilomètres de là, Changareh offre un visage encore plus désastreux. Dans la rue principale, devant chaque maison où plutôt ce qu’il en reste, deux, trois voire même quatre ou cinq corps enveloppés dans un drap ou une simple couverture ont été entreposés. Autour, les familles pleurent leurs morts. «Nous avons demandé de l’aide depuis neuf heures du matin, mais les premières équipes sont arrivées seulement à midi», affirme Mohammad Ami, membre du Conseil du village. Moins de deux heures après le séisme, des centaines de volontaires ont accourus des villages moins touchés pour tenter de sauver les survivants restés sous les décombres. «Nous avons besoins de chiens. Il y a beaucoup de monde sous les décombres. Avec des chiens, nous pouvons les localiser et tenter de les sauver», crie Hassan, un homme d’une cinquantaine d’année, entièrement couvert de poussière. Mais les chiens ne viendront pas car, pendant longtemps, les autorités ne voulaient pas utiliser les chiens considérés comme un animal «impur» par les musulmans. Même dans la lutte contre le trafic de la drogue, il aura fallu plusieurs fatwa de grands religieux pour que la police utilise ces animaux.
b>Au moins 5 000 maisons détruites
Avant le séisme, Changoureh comptait 1500 habitants. Beaucoup de monde était venus de Téhéran pour y passer leurs vacances d’été. «Il y a trois jours, je j’ai emmené ici ma femme et mes trois filles pour qu’elles passent l’été chez mes parents. Dès que j’ai entendu la nouvelle, je suis venu de Téhéran», affirme Saïd, un homme d’une trentaine d’années, qui s’effondre en larme. Zahra, sa petite fille de six ans qu’il enlace dans ses bras est tout ce qui lui reste de sa famille. Les corps de ses parents, de sa femme et de ses deux autres filles n’ont toujours pas été retirés des décombres. «Papa, je peux jeter ça. Je n’en veux plus», demande les yeux remplis de larmes Zahra en montrant un gameboy qu’elle tenait à la main. En tout cas, beaucoup de monde ont succombé sous les décombres faute moyens sophistiqués. D’ailleurs, seulement quatre cinq heures après le séisme, les bulldozers sont entrés en action pour déblayer les décombres et sortir les corps et d’éventuels survivant. Une précipitation dénoncée par la presse. «Les spécialistes affirment qu’à ce stade il ne faut utiliser des bulldozers car environ 200 survivants pourraient être sous les décombres», affirme le quotidien gouvernemental Iran.
Dans les campagnes iraniennes, la plupart des maisons sont construite en terre. Lorsque la maison s’écroule, il ne reste qu’un tas de gravas. Dans ces conditions, il suffit d’un tremblement de terre moyen pour tout détruire. «Au moins cinq milles maisons ont été détruites ou sérieusement endommagés», a affirmé un responsable du Croissant rouge iranien. Si les sauveteurs iraniens de possèdent pas de chiens, ni de moyens sophistiqués pour localiser les survivants sous les décombres, en revanche l’aide aux populations sinistrées s’est organisée très rapidement. A peine quatre ou cinq heures après le séisme, les équipes du Croissant rouge se sont installées un peu partout dans la région pour distribuer de l’eau, de la nourriture et des tentes. L’armée, la gendarmerie, les Gardiens de la révolution (les fameux Pasdarans) sont également venus en renforts. Des hélicoptères de l’armée ont évacué les blessés les plus graves vers la ville de Qazvin, située à une centaine de kilomètres. De même, des dizaines d’ambulances ont fait la navette continuellement pour évacuer les blessés. Selon un ambulancier, les six hôpitaux de Qazvin sont remplis de blessés.
Reste maintenant à reconstruire les villages. Si les villageois peuvent passer l’été et l’automne sous des tentes, en revanche, l’hiver est très rude dans cette région. Ce qui pourrait pousser les autorités iraniennes à accepter l’aide de certains pays européens, notamment la France et l’Italie, pour la reconstruction des zones sinistrées.
par Siavosh Ghazi
Article publié le 23/06/2002