Attentats
Al Qaïda : la menace persiste
Souleiman Abou Ghaïth, le porte-parole d’Al Qaïda, le réseau terroriste d’Oussama Ben Laden, a proféré dimanche de nouvelles menaces contre les Etats-Unis dans une déclaration diffusée par la chaîne de télévision du Qatar, Al-Jazira. Selon lui, Oussama Ben Laden est bien vivant et ses troupes préparent de nouveaux attentats.
«Cheikh Oussama Ben Laden, Ayman Zawahiri [son bras droit] et le Mollah Omar sont en vie. J'annonce la bonne nouvelle aux musulmans… Le monde entier et les amis des Moudjahidine dans le monde musulman vont bientôt avoir le plaisir de voir Ben Laden sur les chaînes de télévision.» Cette promesse de Souleiman Abou Ghaïth a été assortie d’un certain nombre de menaces à destination des Etats-Unis qui ont engagé, il y a huit mois, une intervention militaire en Afghanistan pour décapiter Al Qaïda dont les têtes pensantes avaient trouvé refuge auprès du régime des Taliban.
Dans son message, le porte-parole d’Al Qaïda reprend les thèmes porteurs développés par Oussama Ben Laden dans ses différentes interventions télévisées. «Le combat entre nous et les Américains est une guerre entre le bien et le mal. L’Amérique représente la tête du mal». L’avertissement est direct : «L’Amérique doit se préparer et serrer les ceintures de sécurité. Nous allons frapper là où les Américains ne l’attendent pas… La guerre contre les Etats-Unis ne fait que commencer».
«Nous allons frapper là où les Américains ne l’attendent pas»
Les cibles sont d’ores et déjà désignées : «Nos éléments sont fin prêts pour mener des opérations contre des objectifs américains et juifs». D’ailleurs Souleiman Abou Ghaïth revendique l’attentat contre la synagogue de Djerba, le 11 avril dernier, qui a fait 19 morts. «Cette opération a été menée par un jeune de l’organisation Al Qaïda, qui n’a pas supporté de voir ses frères en Palestine se faire tuer, alors que les juifs se promènent, s’amusent et accomplissent librement leurs rites».
En intervenant par le canal d’Al-Jazira, la chaîne qui a déjà diffusé à plusieurs reprises les enregistrements des messages de Ben Laden, Souleiman Abou Ghaïth remet la pression sur les Etats-Unis et tente d’apporter un démenti aux rumeurs qui ont pu circuler sur la mort du chef d’Al Qaïda et surtout, sur le démantèlement de son organisation. Selon lui, le réseau terroriste est toujours opérationnel. «Je peux affirmer que 98 % des dirigeants d’Al Qaïda sont sortis indemnes… Nos capacités militaires, sécuritaires, économiques et médiatiques sont intactes. Notre appareil surveille de nouveaux objectifs américains, autres que ceux fixés auparavant. Les musulmans vont se réjouir… Le monde entier verra qu’il ne s’agit pas simplement de menaces. Les prochains jours et mois montreront au monde entier la vérité de ce que nous disons.»
La réponse américaine ne s’est pas faite attendre. Dès lundi, l’un des porte-parole de l’armée a démenti la véracité des affirmations de Souleiman Abou Ghaïth concernant l’état des forces du réseau de Ben Laden. Le lieutenant-colonel Roger King a déclaré qu’il ne s’agissait que «d’optimisme béat» et a réaffirmé que les opérations menées par les militaires américains en Afghanistan contre Al Qaïda avaient eu «un impact significatif» sur les capacités de commandement de l’organisation.
Pourtant, un certain nombre de responsables politiques américains ont fait part de leurs interrogations concernant la stratégie militaire adoptée par les Etats-Unis. Le sénateur démocrate John Kerry a, par exemple, parlé «d’opération militaire ratée» à propos de la tentative d’encerclement des forces d’Al Qaïda dans les montagnes de Tora Bora, en décembre, à la suite de laquelle de nombreux membres du réseau terroriste auraient pu s’échapper.
La menace semble donc être toujours présente. Les attentats qui ont frappé, au Pakistan, le consulat américain et le car qui transportait des employés de la direction de la construction navale française en mission dans le pays, semblent bel et bien liés à Al Qaïda. L’arrestation de plusieurs terroristes qui préparaient des attentats, comme Jose Padilla qui envisageait de faire sauter une bombe «radiologique» sur Washington, ou le démantèlement de cellules terroristes dans plusieurs pays (Maroc, Pakistan, Italie), montrent aussi que des opérations terroristes étaient en cours de préparation.
D’ailleurs, les responsables américains ont clairement fait état de leur préoccupation et informé l’opinion de la persistance du danger. Le sénateur Richard Shelby a ainsi affirmé que, selon les informations dont il disposait, les membres d’Al Qaïda continuaient leurs activités. «Ils sont partout dans le monde… Ils peuvent nous frapper à n’importe quel moment». Même son de cloche chez Bob Graham, chef de la commission du renseignement au Sénat, qui a confirmé qu’il était fort probable qu’Oussama Ben Laden, dont la dernière intervention télévisée (enregistrée en octobre 2001) a été diffusée en janvier par CNN, soit vivant et se trouve dans les «zones tribales» du Pakistan.
Dans son message, le porte-parole d’Al Qaïda reprend les thèmes porteurs développés par Oussama Ben Laden dans ses différentes interventions télévisées. «Le combat entre nous et les Américains est une guerre entre le bien et le mal. L’Amérique représente la tête du mal». L’avertissement est direct : «L’Amérique doit se préparer et serrer les ceintures de sécurité. Nous allons frapper là où les Américains ne l’attendent pas… La guerre contre les Etats-Unis ne fait que commencer».
«Nous allons frapper là où les Américains ne l’attendent pas»
Les cibles sont d’ores et déjà désignées : «Nos éléments sont fin prêts pour mener des opérations contre des objectifs américains et juifs». D’ailleurs Souleiman Abou Ghaïth revendique l’attentat contre la synagogue de Djerba, le 11 avril dernier, qui a fait 19 morts. «Cette opération a été menée par un jeune de l’organisation Al Qaïda, qui n’a pas supporté de voir ses frères en Palestine se faire tuer, alors que les juifs se promènent, s’amusent et accomplissent librement leurs rites».
En intervenant par le canal d’Al-Jazira, la chaîne qui a déjà diffusé à plusieurs reprises les enregistrements des messages de Ben Laden, Souleiman Abou Ghaïth remet la pression sur les Etats-Unis et tente d’apporter un démenti aux rumeurs qui ont pu circuler sur la mort du chef d’Al Qaïda et surtout, sur le démantèlement de son organisation. Selon lui, le réseau terroriste est toujours opérationnel. «Je peux affirmer que 98 % des dirigeants d’Al Qaïda sont sortis indemnes… Nos capacités militaires, sécuritaires, économiques et médiatiques sont intactes. Notre appareil surveille de nouveaux objectifs américains, autres que ceux fixés auparavant. Les musulmans vont se réjouir… Le monde entier verra qu’il ne s’agit pas simplement de menaces. Les prochains jours et mois montreront au monde entier la vérité de ce que nous disons.»
La réponse américaine ne s’est pas faite attendre. Dès lundi, l’un des porte-parole de l’armée a démenti la véracité des affirmations de Souleiman Abou Ghaïth concernant l’état des forces du réseau de Ben Laden. Le lieutenant-colonel Roger King a déclaré qu’il ne s’agissait que «d’optimisme béat» et a réaffirmé que les opérations menées par les militaires américains en Afghanistan contre Al Qaïda avaient eu «un impact significatif» sur les capacités de commandement de l’organisation.
Pourtant, un certain nombre de responsables politiques américains ont fait part de leurs interrogations concernant la stratégie militaire adoptée par les Etats-Unis. Le sénateur démocrate John Kerry a, par exemple, parlé «d’opération militaire ratée» à propos de la tentative d’encerclement des forces d’Al Qaïda dans les montagnes de Tora Bora, en décembre, à la suite de laquelle de nombreux membres du réseau terroriste auraient pu s’échapper.
La menace semble donc être toujours présente. Les attentats qui ont frappé, au Pakistan, le consulat américain et le car qui transportait des employés de la direction de la construction navale française en mission dans le pays, semblent bel et bien liés à Al Qaïda. L’arrestation de plusieurs terroristes qui préparaient des attentats, comme Jose Padilla qui envisageait de faire sauter une bombe «radiologique» sur Washington, ou le démantèlement de cellules terroristes dans plusieurs pays (Maroc, Pakistan, Italie), montrent aussi que des opérations terroristes étaient en cours de préparation.
D’ailleurs, les responsables américains ont clairement fait état de leur préoccupation et informé l’opinion de la persistance du danger. Le sénateur Richard Shelby a ainsi affirmé que, selon les informations dont il disposait, les membres d’Al Qaïda continuaient leurs activités. «Ils sont partout dans le monde… Ils peuvent nous frapper à n’importe quel moment». Même son de cloche chez Bob Graham, chef de la commission du renseignement au Sénat, qui a confirmé qu’il était fort probable qu’Oussama Ben Laden, dont la dernière intervention télévisée (enregistrée en octobre 2001) a été diffusée en janvier par CNN, soit vivant et se trouve dans les «zones tribales» du Pakistan.
par Valérie Gas
Article publié le 24/06/2002