Tunisie
Prison ferme pour un internaute satirique
Partis politiques tunisiens, organisations nationales et internationales des droits de l'homme dénoncent la condamnation jeudi 20 à Tunis de Zouhaïr Yahyaoui à deux ans et quatre mois de prison ferme.
Le fondateur du site internet satirique tunezine.com était accusé de «diffusion de fausses nouvelles ayant pour but d'accréditer un acte criminel» et d'«utilisation frauduleuse de moyens de communication et vol au préjudice de l'employeur». Zouhaïr Yahyaoui avait été arrêté le 4 juin dans un cybercafé de Ben Arous, dans la banlieue de la capitale.
C'est la première fois que le régime tunisien fait juger et condamner un activiste du web. Et, quoi qu'en dise la procédure pénale de droit commun utilisée dans cette affaire, c'est bel et bien un procès politique qui a été intenté à Zouhaïr Yahyaoui, 34 ans, fondateur le 2 juillet 2001 de tunézine.com. Le site, constitué d'un magazine en ligne, de deux forum de discussion et d'une lettre d'information quotidienne, avait rapidement fait de lui, sous le pseudonyme d'At-Tounsi -le Tunisien, en arabe- le webmaster le plus célèbre du pays... Et pour cause: c'est lui, qui à peine le site créé, avait publié la lettre ouverte au président Ben Ali du juge Mokhtar Yahyaoui, son oncle, sur l'absence totale d'indépendance de la justice tunisienne.
Traque policière
Le magistrat avait été révoqué le 29 décembre, mais le site, lui, a poursuivi son aventure, avec At-Tounsi et son équipe signant des papiers cinglants à l'humour ravageur, prenant notamment position contre le référendum constitutionnel du 26 mai, dans une liberté de ton et d'esprit aux antipodes de la presse tunisienne.
D'où une traque informatique, contre l'accès au site (très difficile en Tunisie, sans recours à un puissant proxy) et une traque policière contre ses animateurs, qui s'est soldée par l'arrestation du cyber-dissident au soir du 4 juin, dans un café Internet où il assurait une permanence et d'où il continuait, discrètement, à alimenter son magazine.
A l'ouverture de son procès, il y a le 13 juin, Zouhaïr Yahyaoui avait vainement dénoncé les violences, gifles, coups, séances de suspension par les bras, que lui ont infligés, pendant sa garde à vue, les services spéciaux du ministère de l'Intérieur, pour lui faire avouer le code d'accès au site et les noms de ses collaborateurs... Jeudi, il a refusé de comparaître, invoquant son manque de confiance dans la justice.
C'est la première fois que le régime tunisien fait juger et condamner un activiste du web. Et, quoi qu'en dise la procédure pénale de droit commun utilisée dans cette affaire, c'est bel et bien un procès politique qui a été intenté à Zouhaïr Yahyaoui, 34 ans, fondateur le 2 juillet 2001 de tunézine.com. Le site, constitué d'un magazine en ligne, de deux forum de discussion et d'une lettre d'information quotidienne, avait rapidement fait de lui, sous le pseudonyme d'At-Tounsi -le Tunisien, en arabe- le webmaster le plus célèbre du pays... Et pour cause: c'est lui, qui à peine le site créé, avait publié la lettre ouverte au président Ben Ali du juge Mokhtar Yahyaoui, son oncle, sur l'absence totale d'indépendance de la justice tunisienne.
Traque policière
Le magistrat avait été révoqué le 29 décembre, mais le site, lui, a poursuivi son aventure, avec At-Tounsi et son équipe signant des papiers cinglants à l'humour ravageur, prenant notamment position contre le référendum constitutionnel du 26 mai, dans une liberté de ton et d'esprit aux antipodes de la presse tunisienne.
D'où une traque informatique, contre l'accès au site (très difficile en Tunisie, sans recours à un puissant proxy) et une traque policière contre ses animateurs, qui s'est soldée par l'arrestation du cyber-dissident au soir du 4 juin, dans un café Internet où il assurait une permanence et d'où il continuait, discrètement, à alimenter son magazine.
A l'ouverture de son procès, il y a le 13 juin, Zouhaïr Yahyaoui avait vainement dénoncé les violences, gifles, coups, séances de suspension par les bras, que lui ont infligés, pendant sa garde à vue, les services spéciaux du ministère de l'Intérieur, pour lui faire avouer le code d'accès au site et les noms de ses collaborateurs... Jeudi, il a refusé de comparaître, invoquant son manque de confiance dans la justice.
par Alain Renon
Article publié le 21/06/2002