Corée
Tensions entre Pyongyang et Séoul
L'affrontement qui a opposé, samedi, des bâtiments nord et sud-coréens à la frontière maritime des deux pays dans la mer jaune, constitue l'incident le plus grave depuis 1999. Il intervient au moment où les Etats-Unis avaient proposé d’envoyer une délégation pour engager la reprise du dialogue avec Pyongyang.
Les échanges de tirs ont duré environ vingt minutes. Côté sud-coréen, le bilan officiel fait état de la mort de quatre marins, d’un disparu, de dix-neuf blessés et de la perte d’un patrouilleur coulé. Les autorités nord-coréennes, pour leur part, n’ont pas communiqué d’informations sur les dégâts causés par l’affrontement de samedi. Mais Séoul, a estimé que ses troupes avaient fait au moins trente victimes dans le camp adverse et qu’un bateau nord-coréen avait été remorqué «en flammes».
Cette bataille navale entre les armées des deux Corées, qui a eu lieu au large de la côte ouest de la péninsule, dans la mer jaune, est le premier incident majeur depuis plus de trois ans entre les deux Etats, même si des altercations surviennent régulièrement. En 1999, en effet, un affrontement similaire avait eu lieu entre des navires de guerre qui escortaient eux aussi des bateaux de pêche dans cette zone maritime particulièrement riche. Un patrouilleur nord-coréen avait été coulé et des dizaines de marins avaient péri.
Des enjeux économiques
Pyongyang ne reconnaît pas la frontière maritime entre les deux pays qui a été déterminée, en 1953, à la fin de la guerre de Corée, par les forces alliées dirigées par les Américains, et demande un nouveau tracé plus à son avantage. En dehors de l’aspect géopolitique, cette zone représente un enjeu important pour la Corée du Nord sur le plan économique, car elle regorge de crabes dont le commerce, fort lucratif, permet de faire rentrer des devises étrangères.
Les affrontements de samedi ont fait monter la tension entre les deux pays, qui cohabitent depuis l’armistice de 1953 mais n’ont jamais signé de traité de paix. Un processus de réconciliation avait pourtant été engagé en 2000 après une rencontre historique organisée entre les deux dirigeants Kim Dae-Jong (Sud) et Kim Jong-Il (Nord). Mais depuis plusieurs mois, les relations s’étaient dégradées.
Dès l’annonce des affrontements, les deux pays ont immédiatement placé leurs armées en état d’alerte. Chaque capitale a rejeté la responsabilité des échanges de tirs sur l’autre. Pour Séoul qui demande des «excuses» pour cette «provocation», c’est un bâtiment nord-coréen qui a ouvert le feu. Alors que pour Pyongyang, ce sont les navires sud-coréens qui ont pénétré dans leurs eaux territoriales et ont commencé à tirer.
Cette bataille navale, qui s’est déroulée en pleine Coupe du monde de football co-organisée par la Corée du Sud, le jour même où l’équipe nationale disputait la finale pour la troisième place, a donné lieu à des réactions immédiates de la part de nombreuses capitales. Moscou, Pékin, Tokyo et Washington ont fait part de leur inquiétude. Le chef des forces armées américaines stationnées en Corée du Sud, le général Leon LaPorte, a quant à lui accusé la Corée du Nord d’avoir mené «une action provocatrice» qui représente «une violation de l’armistice et pourrait avoir de graves conséquences».
Les Etats-Unis avaient gelé les négociations avec la Corée du Nord depuis l’élection de George W. Bush à la présidence. Ce dernier a, en effet, placé le régime de Pyongyang sur sa liste noire des pays infréquentables. Mais après 18 mois d’absence de dialogue, la Maison Blanche venait de reprendre l’initiative et de proposer l’envoi, mi-juillet, d’une délégation en Corée du Nord pour rouvrir les négociations.
Tout en condamnant les affrontements de samedi et en mettant en cause la responsabilité des Nord-Coréens, les Américains ont maintenu leur offre de discussion et appuyé la proposition de la Commission militaire d'armistice du commandement des Nations unies (UNCMAC), chargée de surveiller le respect de la trêve entre les deux pays, d'organiser des pourparlers. Pyongyang aurait rejeté cette demande dimanche, selon l'agence sud-coréenne Yonhap. Et les médias nord-coréens, qui n’ont pas fait mention de la bataille navale de la veille, ont accusé, ce même jour, les Etats-Unis de mener une politique susceptible de mettre leurs pays «au bord de la guerre».
Cette bataille navale entre les armées des deux Corées, qui a eu lieu au large de la côte ouest de la péninsule, dans la mer jaune, est le premier incident majeur depuis plus de trois ans entre les deux Etats, même si des altercations surviennent régulièrement. En 1999, en effet, un affrontement similaire avait eu lieu entre des navires de guerre qui escortaient eux aussi des bateaux de pêche dans cette zone maritime particulièrement riche. Un patrouilleur nord-coréen avait été coulé et des dizaines de marins avaient péri.
Des enjeux économiques
Pyongyang ne reconnaît pas la frontière maritime entre les deux pays qui a été déterminée, en 1953, à la fin de la guerre de Corée, par les forces alliées dirigées par les Américains, et demande un nouveau tracé plus à son avantage. En dehors de l’aspect géopolitique, cette zone représente un enjeu important pour la Corée du Nord sur le plan économique, car elle regorge de crabes dont le commerce, fort lucratif, permet de faire rentrer des devises étrangères.
Les affrontements de samedi ont fait monter la tension entre les deux pays, qui cohabitent depuis l’armistice de 1953 mais n’ont jamais signé de traité de paix. Un processus de réconciliation avait pourtant été engagé en 2000 après une rencontre historique organisée entre les deux dirigeants Kim Dae-Jong (Sud) et Kim Jong-Il (Nord). Mais depuis plusieurs mois, les relations s’étaient dégradées.
Dès l’annonce des affrontements, les deux pays ont immédiatement placé leurs armées en état d’alerte. Chaque capitale a rejeté la responsabilité des échanges de tirs sur l’autre. Pour Séoul qui demande des «excuses» pour cette «provocation», c’est un bâtiment nord-coréen qui a ouvert le feu. Alors que pour Pyongyang, ce sont les navires sud-coréens qui ont pénétré dans leurs eaux territoriales et ont commencé à tirer.
Cette bataille navale, qui s’est déroulée en pleine Coupe du monde de football co-organisée par la Corée du Sud, le jour même où l’équipe nationale disputait la finale pour la troisième place, a donné lieu à des réactions immédiates de la part de nombreuses capitales. Moscou, Pékin, Tokyo et Washington ont fait part de leur inquiétude. Le chef des forces armées américaines stationnées en Corée du Sud, le général Leon LaPorte, a quant à lui accusé la Corée du Nord d’avoir mené «une action provocatrice» qui représente «une violation de l’armistice et pourrait avoir de graves conséquences».
Les Etats-Unis avaient gelé les négociations avec la Corée du Nord depuis l’élection de George W. Bush à la présidence. Ce dernier a, en effet, placé le régime de Pyongyang sur sa liste noire des pays infréquentables. Mais après 18 mois d’absence de dialogue, la Maison Blanche venait de reprendre l’initiative et de proposer l’envoi, mi-juillet, d’une délégation en Corée du Nord pour rouvrir les négociations.
Tout en condamnant les affrontements de samedi et en mettant en cause la responsabilité des Nord-Coréens, les Américains ont maintenu leur offre de discussion et appuyé la proposition de la Commission militaire d'armistice du commandement des Nations unies (UNCMAC), chargée de surveiller le respect de la trêve entre les deux pays, d'organiser des pourparlers. Pyongyang aurait rejeté cette demande dimanche, selon l'agence sud-coréenne Yonhap. Et les médias nord-coréens, qui n’ont pas fait mention de la bataille navale de la veille, ont accusé, ce même jour, les Etats-Unis de mener une politique susceptible de mettre leurs pays «au bord de la guerre».
par Valérie Gas
Article publié le 30/06/2002