Italie
Berlusconi à la pointe du combat contre l’immigration
Longtemps, l'immigration en Italie s’est faite du sud du pays vers le nord. Aujourd’hui, la Péninsule découvre l’immigration massive. Le gouvernement Berlusconi a adopté des mesures drastiques.
De notre correspondante à Rome
Chaque année, depuis plus de dix ans, ce sont les mêmes scènes qui se reproduisent, en toute saison et surtout l’été, sur les cotes du sud de l’Italie, en Sicile, dans les Pouilles et en Calabre.
Jetés à l’eau par leurs passeurs dans la nuit, les vêtements trempés, le visage défait par la fatigue et la peur, des candidats à un monde meilleur débarquent par centaines sur une terre qui n’est pas toujours celle qu’on leur a promise.
Chinois, Kurdes, Sri lankais, Albanais, Tunisiens, Marocains, ils sont recueillis par la police et conduits dans le centre de rétention le plus proche où ils seront pris en charge par des associations caritatives et fichés par la police. Certains seront presque immédiatement expulsés, d’autres, ceux qui effectuent une demande d’asile (politique ou humanitaire) leur permettant d’obtenir un permis de séjour temporaire, partiront en quête d’un emploi en Italie ou bien- ce sont les cas les plus fréquents, tenteront de poursuivre leur voyage vers le nord de l’Europe.
Avec ses 8 000 kilomètres de côtes, l’Italie représente la porte d’entrée idéale vers d’autres pays de l’espace Schengen pour la majorité des migrants clandestins mais le taux d’immigration officiel est néanmoins le plus bas d’Europe.
Actuellement, le pays compte un million et demi d’immigrés en situation régulière soit 2,2 % de la population. Tandis que, selon les sources, le nombre de clandestins présents sur le territoire varie de 250 000 à 350 000.
Fournir les empreintes digitales
Depuis l’arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi, l’Italie fait partie des pays de l’Union européenne qui sont les plus favorables à une lutte intransigeante contre les clandestins. Le parlement vient d’ailleurs d’ adopter une nouvelle loi sur l’immigration qui va beaucoup plus dans ce sens que dans celui d’une intégration des immigrés e pays a pourtant besoin, en particulier dans le Nord-Est opulent, toujours en quête de main-d’œuvre.
L’objectif de cette loi est de renforcer la lutte contre l’arrivée et la permanence d’illégaux, de favoriser les expulsions et les contrôles grâce à l’introduction de mesures drastiques. Ainsi, les étrangers originaires de pays situés en dehors des frontières de l’Union européenne devront fournir leurs empreintes au moment de la demande d’un permis de séjour ou de son renouvellement. Cette mesure a été fortement voulue par Umberto Bossi, numéro trois du gouvernement Berlusconi et chef de la Ligue du Nord, parti populiste aux accents racistes et xénophobes, ayant fait de la lutte contre les clandestins son cheval de bataille. Par ailleurs, les permis de séjour (sauf pour les réfugiés ayant obtenu l’asile pour des raisons politiques ou humanitaires) seront accordés uniquement si les étrangers «extra-communautaires» qui en font la demande sont en possession d’un contrat de travail. En cas de licenciement la nouvelle loi ne leur donne qu’un délai de six mois pour retrouver un emploi au-delà duquel ils pourront être expulsés.
Au cours du sommet des Quinze qui se déroulera à Séville, il est donc clair que la droite italienne au pouvoir souhaitera faire passer la ligne dure en matière de lutte contre les migrants clandestins.
Avec le Danemark et la Grande Bretagne, l’Italie est un des plus fervents souteneurs du projet préparé par l’Espagne qui propose aux pays de l’Union Européenne d’appliquer des sanctions économiques et politiques (suspension des accords de coopération ou réduction des aides au développement) aux pays de provenance ou de transit de l’immigration clandestine qui ne collaborent pas efficacement dans la lutte contre le trafic de clandestins et dans les procédures de rapatriement.
En outre, l’Italie qui a déjà prévu la possibilité de bloquer en mer les navires chargés de clandestins entend demander l’aide de ses partenaires à travers le renforcement des patrouilles frontalières.
Au fond, ce que souhaite l’Italie qui, en raison de sa situation géographique, se trouve sur la ligne de front de tous les clandestins en provenance d’Afrique, du Proche-Orient et des Balkans, c’est de ne plus passer pour l’éternelle passoire à clandestins.
Chaque année, depuis plus de dix ans, ce sont les mêmes scènes qui se reproduisent, en toute saison et surtout l’été, sur les cotes du sud de l’Italie, en Sicile, dans les Pouilles et en Calabre.
Jetés à l’eau par leurs passeurs dans la nuit, les vêtements trempés, le visage défait par la fatigue et la peur, des candidats à un monde meilleur débarquent par centaines sur une terre qui n’est pas toujours celle qu’on leur a promise.
Chinois, Kurdes, Sri lankais, Albanais, Tunisiens, Marocains, ils sont recueillis par la police et conduits dans le centre de rétention le plus proche où ils seront pris en charge par des associations caritatives et fichés par la police. Certains seront presque immédiatement expulsés, d’autres, ceux qui effectuent une demande d’asile (politique ou humanitaire) leur permettant d’obtenir un permis de séjour temporaire, partiront en quête d’un emploi en Italie ou bien- ce sont les cas les plus fréquents, tenteront de poursuivre leur voyage vers le nord de l’Europe.
Avec ses 8 000 kilomètres de côtes, l’Italie représente la porte d’entrée idéale vers d’autres pays de l’espace Schengen pour la majorité des migrants clandestins mais le taux d’immigration officiel est néanmoins le plus bas d’Europe.
Actuellement, le pays compte un million et demi d’immigrés en situation régulière soit 2,2 % de la population. Tandis que, selon les sources, le nombre de clandestins présents sur le territoire varie de 250 000 à 350 000.
Fournir les empreintes digitales
Depuis l’arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi, l’Italie fait partie des pays de l’Union européenne qui sont les plus favorables à une lutte intransigeante contre les clandestins. Le parlement vient d’ailleurs d’ adopter une nouvelle loi sur l’immigration qui va beaucoup plus dans ce sens que dans celui d’une intégration des immigrés e pays a pourtant besoin, en particulier dans le Nord-Est opulent, toujours en quête de main-d’œuvre.
L’objectif de cette loi est de renforcer la lutte contre l’arrivée et la permanence d’illégaux, de favoriser les expulsions et les contrôles grâce à l’introduction de mesures drastiques. Ainsi, les étrangers originaires de pays situés en dehors des frontières de l’Union européenne devront fournir leurs empreintes au moment de la demande d’un permis de séjour ou de son renouvellement. Cette mesure a été fortement voulue par Umberto Bossi, numéro trois du gouvernement Berlusconi et chef de la Ligue du Nord, parti populiste aux accents racistes et xénophobes, ayant fait de la lutte contre les clandestins son cheval de bataille. Par ailleurs, les permis de séjour (sauf pour les réfugiés ayant obtenu l’asile pour des raisons politiques ou humanitaires) seront accordés uniquement si les étrangers «extra-communautaires» qui en font la demande sont en possession d’un contrat de travail. En cas de licenciement la nouvelle loi ne leur donne qu’un délai de six mois pour retrouver un emploi au-delà duquel ils pourront être expulsés.
Au cours du sommet des Quinze qui se déroulera à Séville, il est donc clair que la droite italienne au pouvoir souhaitera faire passer la ligne dure en matière de lutte contre les migrants clandestins.
Avec le Danemark et la Grande Bretagne, l’Italie est un des plus fervents souteneurs du projet préparé par l’Espagne qui propose aux pays de l’Union Européenne d’appliquer des sanctions économiques et politiques (suspension des accords de coopération ou réduction des aides au développement) aux pays de provenance ou de transit de l’immigration clandestine qui ne collaborent pas efficacement dans la lutte contre le trafic de clandestins et dans les procédures de rapatriement.
En outre, l’Italie qui a déjà prévu la possibilité de bloquer en mer les navires chargés de clandestins entend demander l’aide de ses partenaires à travers le renforcement des patrouilles frontalières.
Au fond, ce que souhaite l’Italie qui, en raison de sa situation géographique, se trouve sur la ligne de front de tous les clandestins en provenance d’Afrique, du Proche-Orient et des Balkans, c’est de ne plus passer pour l’éternelle passoire à clandestins.
par Anne Le Nir
Article publié le 20/06/2002