Immigration
Fermeture prochaine du centre de Sangatte
L’annonce de la fermeture d’ici quelques mois du centre de la Croix-Rouge à Sangatte ne règle pas pour autant la question de l’afflux de candidats à l’asile en Grande-Bretagne. Londres a promis de revoir son dispositif juridique concernant l’immigration et l’asile et les responsables du tunnel sous la Manche renforcent les mesures permanentes de lutte contre le passage de clandestins.
Les ministres français et britanniques de l’Intérieur ont eu beau annoncer la fermeture du centre de Sangatte (Nord de la France) dans lequel s’entassent les candidats au passage frauduleux en Angleterre, élus locaux, en France, et commentateurs, Outre-Manche, attendent de juger sur les résultats.
Actuellement 1 500 personnes sont réfugiées au centre de la Croix–Rouge, en bordure de l’entrée du tunnel sous la Manche, alors que la capacité est de 800 personnes. Depuis l’ouverture du centre en 1999 on estime à 53 000 le nombre d’hommes femmes et enfants qui y ont séjourné plus ou moins longuement entre deux tentatives de passage nocturne et clandestin. Les gestionnaires de la Croix-Rouge avouaient ne plus maîtriser une situation dans laquelle les deux communautés les plus représentées, Afghans (plus de 50% des effectifs) et Kurdes (un tiers des réfugiés) en venaient parfois à des heurts violents. Outre l’aspect humanitaire des conditions de vie précaires offertes à ces personnes la sécurité n’y était plus assurée et les incidents ont fait à ce jour deux morts et une trentaine de blessés.
Retours volontaires
Nicolas Sarkozy et David Blunkett ont donc annoncé que le centre serait fermé entre décembre 2002 et mars 2003 quand sera entré en vigueur le nouveau dispositif juridique en Grande-Bretagne, seul moyen de tarir à la source le flot des clandestins. En effet, selon Jacky Hénin, le maire communiste de Calais, ville proche de Sangatte, si la Grande-Bretagne ne change pas ses conditions d’accueil à l’immigration elle continuera d’apparaître comme un Eldorado, aux yeux des candidats à une autre vie, au grand bénéfice des réseaux mafieux de «passeurs».
Cette fermeture s’accompagne d’un plan d’aide au retour volontaire des réfugiés afghans, sous la houlette du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés. Le HCR considère que la situation en Afghanistan permet désormais aux exilés de rentrer chez eux, ce que plusieurs organisations humanitaires contestent. Et, pour ceux qui ne seraient pas volontaires et «ne saisiraient pas cette chance» Nicolas Sarkozy évoque la possibilité d’expulsion. Les personnes qui ont fui l’Afghanistan déposent des demandes d’asile majoritairement pour la Grande-Bretagne, l’Autriche et l’Allemagne mais très peu pour la France, 250 par an environ et la France ne constitue dans ce cas qu’un pays de transit. En ce qui concerne les Kurdes, dont la communauté internationale reconnaît la persécution en Irak, la France et la Grande-Bretagne ont prévu de se répartir la charge de les accueillir.
Les transporteurs transmanche Eurotunnel et la SNCF qui militent depuis longtemps pour la fermeture de Sangatte n’en poursuivent pas moins de s’équiper contre l’immigration clandestine qui persistera après la fermeture du centre de Sangatte. La SNCF consacre 7,5 millions d’euros à la sécurisation de son terminal ferroviaire du Pas-de-Calais où les gendarmes continueront de patrouiller la nuit. De son côté Eurotunnel a investi 10 millions d’euros dans le renforcement des dispositifs de sécurité et d’alerte à l’entrée du tunnel.
Ecoutez également :
Patrick Delouvin, l'un des responsables d'Amnesty international au micro de Catherine Potet. (49")
Actuellement 1 500 personnes sont réfugiées au centre de la Croix–Rouge, en bordure de l’entrée du tunnel sous la Manche, alors que la capacité est de 800 personnes. Depuis l’ouverture du centre en 1999 on estime à 53 000 le nombre d’hommes femmes et enfants qui y ont séjourné plus ou moins longuement entre deux tentatives de passage nocturne et clandestin. Les gestionnaires de la Croix-Rouge avouaient ne plus maîtriser une situation dans laquelle les deux communautés les plus représentées, Afghans (plus de 50% des effectifs) et Kurdes (un tiers des réfugiés) en venaient parfois à des heurts violents. Outre l’aspect humanitaire des conditions de vie précaires offertes à ces personnes la sécurité n’y était plus assurée et les incidents ont fait à ce jour deux morts et une trentaine de blessés.
Retours volontaires
Nicolas Sarkozy et David Blunkett ont donc annoncé que le centre serait fermé entre décembre 2002 et mars 2003 quand sera entré en vigueur le nouveau dispositif juridique en Grande-Bretagne, seul moyen de tarir à la source le flot des clandestins. En effet, selon Jacky Hénin, le maire communiste de Calais, ville proche de Sangatte, si la Grande-Bretagne ne change pas ses conditions d’accueil à l’immigration elle continuera d’apparaître comme un Eldorado, aux yeux des candidats à une autre vie, au grand bénéfice des réseaux mafieux de «passeurs».
Cette fermeture s’accompagne d’un plan d’aide au retour volontaire des réfugiés afghans, sous la houlette du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés. Le HCR considère que la situation en Afghanistan permet désormais aux exilés de rentrer chez eux, ce que plusieurs organisations humanitaires contestent. Et, pour ceux qui ne seraient pas volontaires et «ne saisiraient pas cette chance» Nicolas Sarkozy évoque la possibilité d’expulsion. Les personnes qui ont fui l’Afghanistan déposent des demandes d’asile majoritairement pour la Grande-Bretagne, l’Autriche et l’Allemagne mais très peu pour la France, 250 par an environ et la France ne constitue dans ce cas qu’un pays de transit. En ce qui concerne les Kurdes, dont la communauté internationale reconnaît la persécution en Irak, la France et la Grande-Bretagne ont prévu de se répartir la charge de les accueillir.
Les transporteurs transmanche Eurotunnel et la SNCF qui militent depuis longtemps pour la fermeture de Sangatte n’en poursuivent pas moins de s’équiper contre l’immigration clandestine qui persistera après la fermeture du centre de Sangatte. La SNCF consacre 7,5 millions d’euros à la sécurisation de son terminal ferroviaire du Pas-de-Calais où les gendarmes continueront de patrouiller la nuit. De son côté Eurotunnel a investi 10 millions d’euros dans le renforcement des dispositifs de sécurité et d’alerte à l’entrée du tunnel.
Ecoutez également :
Patrick Delouvin, l'un des responsables d'Amnesty international au micro de Catherine Potet. (49")
par Francine Quentin
Article publié le 13/07/2002