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France

Mobilisation budgétaire pour la sécurité

Nicolas Sarkozy, le ministre français de l'Intérieur, présente ce mercredi son projet de loi sur la sécurité au conseil des ministres. Il a obtenu un budget plus important que prévu qui sera utilisé notamment pour recruter des policiers et des gendarmes supplémentaires.
Le gouvernement a décidé de ne pas lésiner avec la sécurité, qui est devenue le domaine sur lequel les Français attendent des résultats. En octroyant une enveloppe supplémentaire de 5,6 milliards d’euros sur cinq ans pour la sécurité au ministère de l’Intérieur, auxquels il faut ajouter 3,65 milliards alloués au ministère de la Justice, il marque son engagement à agir pour rétablir la confiance des citoyens. Ces crédits sont, en effet, supérieurs à ceux qui avaient été annoncés jusqu’ici. Plus de neuf milliards au lieu de six, soit de quoi, selon Nicolas Sarkozy, permettre «une augmentation de 25 % des crédits d’équipement et de fonctionnement de la police et de la gendarmerie».

Le projet de loi d’orientation et de programmation sur la sécurité intérieure, qui doit être examiné le 16 juillet à l’Assemblée nationale, prévoit de créer d'ici 2007, 13 500 emplois supplémentaires (7000 pour la gendarmerie et 6500 pour la police), mais aussi de rendre définitifs plus de 2000 postes temporaires pour compenser les départs à la retraite. Six cents postes d’officiers de police judiciaire doivent ainsi être créés dans les cinq prochaines années pour renforcer «les moyens d’investigation». Les renforts iront aussi vers les services qui s’occupent de la lutte contre le terrorisme, la sécurité routière, la police de proximité, la protection des frontières.

13 500 emplois supplémentaires

Cette augmentation des effectifs de la police et de la gendarmerie, désormais placée sous l'autorité du ministère de l'Intérieur et non plus de la Défense, va de pair avec un rapprochement des deux forces et une révision de leurs zones de compétences. Face aux changements inhérents à cette modification du fonctionnement des deux corps, Nicolas Sarkozy a appelé les policiers et les gendarmes à éviter «les querelles de boutons» et à s’engager «ensemble et sans arrière-pensées corporatistes» dans leurs nouvelles missions.

Les crédits supplémentaires serviront aussi à financer des programmes de construction et d'équipement des locaux. Les commissariats et les casernes en mauvais état seront rénovés, tout comme les parcs automobiles.

Un certain nombre de mesures sont destinées à améliorer le fonctionnement de la police de proximité. Les «zones périurbaines et rurales» dans lesquelles interviennent les gendarmes vont être revues. Les petites unités, qui dans certains cantons ne comptent que quelques hommes, vont être regroupées en «communautés de brigades» et placées sous un commandement commun pour limiter la dispersion des forces et permettre d’obtenir une meilleure efficacité, notamment la nuit. Les déplacements hors de leur zone de cantonnement des forces mobiles, CRS (compagnies républicaines de sécurité) et gendarmes mobiles à l’occasion de missions de maintien de l’ordre, seront dorénavant très limitées. Elles devraient au contraire intervenir en priorité sur les lieux de leur affectation. Le rôle des maires sera aussi renforcé pour permettre une meilleure coordination avec les polices municipales dans la lutte contre l'insécurité. Un office central pour la recherche des personnes en fuite sera créé. Et le ministre de l’Intérieur préconise encore la création d’un corps de réservistes de la police. Pendant cinq ans, après leur départ à la retraite, qui intervient à 55 ans, les anciens policiers pourraient ainsi être appelés en renfort en cas «d’événements exceptionnels ou de situations de crise».

Nicolas Sarkozy qui a déjà plusieurs fois fait part de son désir de voir policiers et gendarmes adhérer à la culture du «résultat», propose une publication mensuelle des statistiques sur la délinquance pour pouvoir évaluer en permanence les progrès réalisés grâce à la mise en place de ce nouveau dispositif de lutte contre l’insécurité.



par Valérie  Gas

Article publié le 10/07/2002