Balkans
Sommet historique à Sarajevo
Les présidents des républiques de Bosnie-Herzégovine, de Croatie et de Yougoslavie se sont réunis lundi à Sarajevo pour un sommet historique – la première rencontre trilatérale depuis le début des guerres yougoslaves, il y a plus d’une décennie. Ironie de l’histoire, la rencontre a eu lieu au «Konak», la résidence d’honneur de la Présidence bosniaque, là même où descendait le maréchal Tito lorsqu’il se rendait à Sarajevo.
De notre correspondant dans les Balkans
Le Serbe Vojislav Kostunica, le Croate Stipe Mesic et le Bosniaque Beriz Belkic s’étaient déjà rencontrés, notamment à l’occasion de réunions du Pacte de Stabilité de l’Europe du Sud-Est. Cette fois ci, la communauté internationale n’était pas invitée, les chefs d’Etat se retrouvant entre eux, même s’ils ont rencontré dans l’après-midi, de manière informelle, le haut représentant international en Bosnie, Paddy Ashdown.
Sarajevo avait été mis en quasi-état de siège, les soldats internationaux de la Sfor multipliant dès dimanche les contrôles routiers aux abords de la ville. La rencontre n’a pourtant pas suscité de réactions hostiles, hormis quelques affiches reprenant une photographie de Vojislav Kostunica brandissant un fusil automatique. Dans la nuit de dimanche à lundi, les services municipaux de Sarajevo avaient fait disparaître toutes ces affiches. La population, toujours traumatisée par quatre année de guerre, affichaient plus d’indifférence que d’hostilité, même si beaucoup de Sarajéviens confiaient qu’ils auraient bien aimé entendre le Président yougoslave prononcer des mots d’excuse pour les crimes commis par les Serbes de Bosnie.
Une coopération régionale nécessaire
Il y a deux ans, peu après son élection, le Président croate était venu à Sarajevo et il avait su prononcer ces mots de demande de pardon. Depuis, Stipe Mesic peut se vanter d’être devenu l’une des personnalités les plus populaires à Sarajevo. Il ne fallait rien attendre de tel de la part de Vojislav Kostunica. La veille de la rencontre, le Président en exercice de la Présidence collégiale bosniaque, Beriz Belkic, avait confié à la presse de Sarajevo «qu’il faudrait encore attendre avant que vienne le temps d’une telle demande de pardon».
Les trois chefs d’Etat ont affirmé leur attachement au principe de respect des frontières, le président croate Stipe Mesic soulignant avec force qu’il était temps de rompre avec toutes les illusions de Grande Serbie ou de Grande Croatie. Stipe Mesic et Vojislav Kostunica se sont notamment engagés à favoriser l’application de toutes les dispositions des accords de Dayton. Les trois présidents ont évoqué la nécessité d’une coopération régionale, notamment dans la lutte contre le terrorisme international et le crime organisé. Ils ont aussi lancé un appel à la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, ouvrant la voie un allègement des régimes des visas pour les ressortissants des trois Etats. Ils ont surtout insisté sur le caractère prioritaire du retour de tous les réfugiés dans l’espace ex-yougoslave, qu’il s’agisse des réfugiés serbes de Croatie, ou des réfugiés serbes ou musulmans de Bosnie. Au bout de quelques heures d’entretiens, les trois chefs d’Etat ont signé une déclaration commune reprenant ces engagements, mais le sommet n’a pas débouché sur la création de structures nouvelles de coopération. Les relations entre les trois Etats devraient cependant se développer, notamment dans le domaine économique : des rencontres des chambres de commerce ont ainsi été évoquées. Si aucune mesure symbolique forte n’a pu être adoptée, ce sommet contribuera pourtant à tourner un peu plus la page de la guerre.
Le Serbe Vojislav Kostunica, le Croate Stipe Mesic et le Bosniaque Beriz Belkic s’étaient déjà rencontrés, notamment à l’occasion de réunions du Pacte de Stabilité de l’Europe du Sud-Est. Cette fois ci, la communauté internationale n’était pas invitée, les chefs d’Etat se retrouvant entre eux, même s’ils ont rencontré dans l’après-midi, de manière informelle, le haut représentant international en Bosnie, Paddy Ashdown.
Sarajevo avait été mis en quasi-état de siège, les soldats internationaux de la Sfor multipliant dès dimanche les contrôles routiers aux abords de la ville. La rencontre n’a pourtant pas suscité de réactions hostiles, hormis quelques affiches reprenant une photographie de Vojislav Kostunica brandissant un fusil automatique. Dans la nuit de dimanche à lundi, les services municipaux de Sarajevo avaient fait disparaître toutes ces affiches. La population, toujours traumatisée par quatre année de guerre, affichaient plus d’indifférence que d’hostilité, même si beaucoup de Sarajéviens confiaient qu’ils auraient bien aimé entendre le Président yougoslave prononcer des mots d’excuse pour les crimes commis par les Serbes de Bosnie.
Une coopération régionale nécessaire
Il y a deux ans, peu après son élection, le Président croate était venu à Sarajevo et il avait su prononcer ces mots de demande de pardon. Depuis, Stipe Mesic peut se vanter d’être devenu l’une des personnalités les plus populaires à Sarajevo. Il ne fallait rien attendre de tel de la part de Vojislav Kostunica. La veille de la rencontre, le Président en exercice de la Présidence collégiale bosniaque, Beriz Belkic, avait confié à la presse de Sarajevo «qu’il faudrait encore attendre avant que vienne le temps d’une telle demande de pardon».
Les trois chefs d’Etat ont affirmé leur attachement au principe de respect des frontières, le président croate Stipe Mesic soulignant avec force qu’il était temps de rompre avec toutes les illusions de Grande Serbie ou de Grande Croatie. Stipe Mesic et Vojislav Kostunica se sont notamment engagés à favoriser l’application de toutes les dispositions des accords de Dayton. Les trois présidents ont évoqué la nécessité d’une coopération régionale, notamment dans la lutte contre le terrorisme international et le crime organisé. Ils ont aussi lancé un appel à la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, ouvrant la voie un allègement des régimes des visas pour les ressortissants des trois Etats. Ils ont surtout insisté sur le caractère prioritaire du retour de tous les réfugiés dans l’espace ex-yougoslave, qu’il s’agisse des réfugiés serbes de Croatie, ou des réfugiés serbes ou musulmans de Bosnie. Au bout de quelques heures d’entretiens, les trois chefs d’Etat ont signé une déclaration commune reprenant ces engagements, mais le sommet n’a pas débouché sur la création de structures nouvelles de coopération. Les relations entre les trois Etats devraient cependant se développer, notamment dans le domaine économique : des rencontres des chambres de commerce ont ainsi été évoquées. Si aucune mesure symbolique forte n’a pu être adoptée, ce sommet contribuera pourtant à tourner un peu plus la page de la guerre.
par Jean-Arnault Dérens
Article publié le 15/07/2002