Proche-Orient
Israël critiqué de toutes parts
Le raid mené par l’armée israélienne au cœur d’un quartier populaire de Gaza qui a fait lundi soir quinze morts, dont neuf enfants, a été unanimement condamné par la communauté internationale. Et Washington, pourtant principal allié de l’Etat hébreu, n’a pas hésité à dénoncer «une attaque qui n’apportait rien à la cause de la paix». Cette opération, qualifiée par le Premier ministre Ariel Sharon «des plus réussies», a également déclenché une violente polémique au sein même de la société israélienne et certains ténors de l’opposition s’en sont violemment pris au «terrorisme d’Etat du gouvernement» Sharon. Un gouvernement qui tente depuis de jouer la carte de l’apaisement en faisant quelques concessions.
Pas moins de quarante délégués se sont succédés mercredi à l’ONU pour condamner violemment le raid mené lundi par l’armée israélienne dans un quartier populaire de Gaza, une des régions les plus peuplées du monde. Et une fois n’est pas coutume, les Etats-Unis ont participé à cette réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient, alors que dans le passé ils se sont toujours opposés à de tels débats, estimant que ce genre de questions devait être traité par les parties sur le terrain. Il est vrai que l’administration Bush semble excédée de l’utilisation israélienne, lors du raid sur Gaza, d’un avion de combat F16. Or selon la législation sur le contrôle de l’exportation des armes américaines, le département d’Etat doit alerter le Congrès s’il estime qu’il y a eu violation de la réglementation qui interdit leur utilisation pour tout autre raison que «la légitime défense ou la sécurité intérieure». L’administration Bush a d’ailleurs affirmé avoir vivement mis en garde l’Etat hébreu contre «les conséquences de ses actes».
L’attaque de Gaza a également déclenché une violente polémique en Israël. Les médias, journaux et télévisions confondus, ont en effet vivement mis en doute les justifications du gouvernement israélien selon lesquelles l’armée ignorait que des civils étaient présents au moment de son intervention. La télévision israélienne, qui a longuement diffusé les images des enfants blessés ou tués par la bombe d’une tonne larguée par le F16, a d’ailleurs largement alimenté la polémique en affirmant que «des photos aériennes prises avant le raid auraient révélé la présence de civils dans les cabanes attenantes au bâtiment» bombardé. L’armée israélienne a annoncé qu’une «enquête interne» était en cours pour déterminer les conditions du raid sur Gaza. Et les excuses répétées des autorités pour la mort de civils n’ont pas réussi à calmer la colère des Israéliens et pour la première fois Yossi Sarid, le chef de fil de l’opposition, n’a pas hésité à accuser le gouvernement de pratiquer «un terrorisme d’Etat». >«Ce n’est pas assez de s’excuser», a-t-il affirmé. «Quand des enfants et des femmes sont victimes, c’est une forme de terreur».
Isolé, Israël fait des concessions
Sur la défensive après l’attaque meurtrière de Gaza, les autorités israéliennes tentent vaille que vaille d’apaiser les critiques qui fusent de toute part. L’Etat hébreu a en effet annoncé dès jeudi matin qu’il débloquerait la semaine prochaine une première tranche des fonds dus à l’Autorité palestinienne, soit l’équivalent de 14 millions de dollars. Jusqu’à présent, Ariel Sharon exigeait la mise en place d’un mécanisme de contrôle international avant de rembourser aux Palestiniens les 430 millions de dollars correspondant essentiellement à la TVA et aux droits de douanes prélevés sur les produits importés dans les territoires palestiniens. Un tel mécanisme était censé empêcher que cet argent serve à payer des membres des services de sécurité palestiniens que l’Etat hébreu accuse d’être impliqués dans «le terrorisme».
Israël s’est également déclaré prêt à faire une autre concession de taille en se retirant des villes autonomes de Hébron et Betlhéem et en levant l’encerclement sur Jéricho. «Nous avons dit à nos interlocuteurs palestiniens, a ainsi affirmé le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres, que nous étions prêts à normaliser la situation dans ces localités». Il a également souligné que l’Etat hébreu souhaitait poursuivre les pourparlers sur les questions humanitaires et sécuritaires. L’armée israélienne a réoccupé depuis le 19 juin la quasi-totalité de la Cisjordanie en représailles à des attentats suicide, asphyxiant du même coup l’économie déjà très fragile dans les territoires palestiniens.
Mais malgré ces gestes d’ouverture, les Palestiniens restent très sceptiques sur la réelle volonté des Israéliens de reprendre des négociations de paix. Ils estiment en effet que les quelques mesures prises par l’Etat hébreu ne visent qu’à tenter d’étouffer la violente polémique déclenchée par le raid sanglant sur Gaza. En visite à Paris, le président égyptien a pour sa part affirmé qu’«Ariel Sharon veut torpiller la paix». Hosni Moubarak a en effet rappelé que «des efforts étaient en cours du côté de la direction palestiniennes et du Hamas pour parvenir à un arrêt des violences». Selon lui, le raid de Gaza a démontré que les dirigeants israéliens «ne veulent ni règlement, ni paix».
L’attaque de Gaza a également déclenché une violente polémique en Israël. Les médias, journaux et télévisions confondus, ont en effet vivement mis en doute les justifications du gouvernement israélien selon lesquelles l’armée ignorait que des civils étaient présents au moment de son intervention. La télévision israélienne, qui a longuement diffusé les images des enfants blessés ou tués par la bombe d’une tonne larguée par le F16, a d’ailleurs largement alimenté la polémique en affirmant que «des photos aériennes prises avant le raid auraient révélé la présence de civils dans les cabanes attenantes au bâtiment» bombardé. L’armée israélienne a annoncé qu’une «enquête interne» était en cours pour déterminer les conditions du raid sur Gaza. Et les excuses répétées des autorités pour la mort de civils n’ont pas réussi à calmer la colère des Israéliens et pour la première fois Yossi Sarid, le chef de fil de l’opposition, n’a pas hésité à accuser le gouvernement de pratiquer «un terrorisme d’Etat». >«Ce n’est pas assez de s’excuser», a-t-il affirmé. «Quand des enfants et des femmes sont victimes, c’est une forme de terreur».
Isolé, Israël fait des concessions
Sur la défensive après l’attaque meurtrière de Gaza, les autorités israéliennes tentent vaille que vaille d’apaiser les critiques qui fusent de toute part. L’Etat hébreu a en effet annoncé dès jeudi matin qu’il débloquerait la semaine prochaine une première tranche des fonds dus à l’Autorité palestinienne, soit l’équivalent de 14 millions de dollars. Jusqu’à présent, Ariel Sharon exigeait la mise en place d’un mécanisme de contrôle international avant de rembourser aux Palestiniens les 430 millions de dollars correspondant essentiellement à la TVA et aux droits de douanes prélevés sur les produits importés dans les territoires palestiniens. Un tel mécanisme était censé empêcher que cet argent serve à payer des membres des services de sécurité palestiniens que l’Etat hébreu accuse d’être impliqués dans «le terrorisme».
Israël s’est également déclaré prêt à faire une autre concession de taille en se retirant des villes autonomes de Hébron et Betlhéem et en levant l’encerclement sur Jéricho. «Nous avons dit à nos interlocuteurs palestiniens, a ainsi affirmé le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres, que nous étions prêts à normaliser la situation dans ces localités». Il a également souligné que l’Etat hébreu souhaitait poursuivre les pourparlers sur les questions humanitaires et sécuritaires. L’armée israélienne a réoccupé depuis le 19 juin la quasi-totalité de la Cisjordanie en représailles à des attentats suicide, asphyxiant du même coup l’économie déjà très fragile dans les territoires palestiniens.
Mais malgré ces gestes d’ouverture, les Palestiniens restent très sceptiques sur la réelle volonté des Israéliens de reprendre des négociations de paix. Ils estiment en effet que les quelques mesures prises par l’Etat hébreu ne visent qu’à tenter d’étouffer la violente polémique déclenchée par le raid sanglant sur Gaza. En visite à Paris, le président égyptien a pour sa part affirmé qu’«Ariel Sharon veut torpiller la paix». Hosni Moubarak a en effet rappelé que «des efforts étaient en cours du côté de la direction palestiniennes et du Hamas pour parvenir à un arrêt des violences». Selon lui, le raid de Gaza a démontré que les dirigeants israéliens «ne veulent ni règlement, ni paix».
par Mounia Daoudi
Article publié le 25/07/2002