Irak
L’opposition chiite attend une attaque américaine
Dans une interview à RFI, le leader de l’opposition chiite irakienne s’attend à une intervention militaire américaine contre le régime de Saddam Hussein mais «pas avant l’hiver».
De notre correspondant à Téhéran
«Nous sommes ni avec Saddam Hussein, ni avec les Américains. Nous ne savons pas quand les Américains vont attaquer l’Irak, mais cette attaque n’interviendra pas avant cet hiver. Elle peut avoir lieu en hiver ou un peu plus tard. Nous n’avons pas d’informations sur les détails des opérations». Celui qui tient ces propos est un vieil ennemi de Saddam Hussein. L’ayatollah Bagher Hakim dirige depuis une dizaine d’année le Conseil suprême de la révolution islamique d’Irak (SCIRI), une organisation qui se veut le représentant des chiites, majoritaires en Irak.
L’ayatollah Hakim a fui l’Irak en 1979 et vit depuis en Iran. Le régime de Saddam Hussein a tué 50 membres de sa famille. Son bureau dans le centre de Téhéran ressemble à un bunker. Des Irakiens habillés en treillis militaires le protègent et contrôlent l’entrée. «Nous disposons de forces dans la partie sud de l’Irak et dans le centre du pays. Nous avons aussi des militaires qui sont basés en Iran», affirme l’ayatollah Hakim. Il s’agit de Sepah Badr, une armée de combattants révolutionnaire, dont les effectifs sont secrets. Mais selon un accord avec les autorités iraniennes, ces hommes ne peuvent entrer en action contre l’Irak sans l’accord de Téhéran. «Nos forces utiliserons toutes les opportunités pour entrer en Irak et agir contre le régime de Saddam Hussein», précise l’ayatollah Hakim.
«Les Irakiens devront choisir le régime qui remplacera Saddam Hussein»
«Ces derniers mois, nos représentants en Europe ont eu des contacts avec les Américains, mais nous n’avons pas discuté avec eux à propos du futur régime irakien. C’est à la population irakienne de décider quel type de régime doit remplacer celui de Saddam Hussein. Nous avons seulement demander aux Américains de préserver la vie des civils s’il y a une attaque contre l’Irak et de protéger les civils irakiens contre une attaque de l’armée irakienne», affirme l’ayatollah Hakim. Principal parti chiite, le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak ne demande pas l’instauration d’une République islamique. «Ce sont les Irakiens de toutes les religions et de toutes les ethnies qui doivent décider», ajoute l’ayatollah Hakim.
Les chiites irakiens sont en contact avec les autres groupes de l’opposition irakienne, notamment l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talebani et le Parti démocratique du Kurdistan d’Irak (PDKI) de Massoud Barzani et le Conseil National Irakien (CNI) d’Ahmed Chalabi, qui a le soutien des Etats-Unis, pour décider de l’avenir politique de l’Irak. Les différends groupes doivent se mettre d’accord pour organiser une conférence nationale dans un avenir proche dans un pays européen, mais pour le moment, aucune date n’a été fixée. Quant à la récente conférence de Londres, qui a réuni d’anciens militaires irakiens, en présence de représentants américains, l’ayatollah Hakim estime que l’histoire de l’Irak montre que les militaires ne doivent pas intervenir directement dans les affaires politiques pour éviter les dérapages.
En tout cas, l’ayatollah Hakim comme les autres partis de l’opposition irakienne, en particulier les deux principales formations kurdes, craignent la répétition de l’expérience de 1991. Pas question de s’engager dans un combat contre Saddam Hussein si les Américains ne présentent pas un plan clair pour le renverser. Les Kurdes comme les chiites se rappellent la féroce répression de l’armée irakienne en 1991 lorsque les Américains n’ont pas soutenu les soulèvements populaires des régions chiites et kurdes en 1991.
En tout cas, pour l’ayatollah Hakim, si les Américains interviennent en Irak pour déloger Saddam Hussein, «il n’est pas question que des militaires américains ou des militaires étrangers s’installent durablement en Irak». «Notre réaction à une telle présence dépendra de la situation politique du moment», affirme l’ayatollah Hakim. Une manière de dire que les chiites irakiens pourront s’accommoder d’une telle présence, si les Américains le décident.
«Nous sommes ni avec Saddam Hussein, ni avec les Américains. Nous ne savons pas quand les Américains vont attaquer l’Irak, mais cette attaque n’interviendra pas avant cet hiver. Elle peut avoir lieu en hiver ou un peu plus tard. Nous n’avons pas d’informations sur les détails des opérations». Celui qui tient ces propos est un vieil ennemi de Saddam Hussein. L’ayatollah Bagher Hakim dirige depuis une dizaine d’année le Conseil suprême de la révolution islamique d’Irak (SCIRI), une organisation qui se veut le représentant des chiites, majoritaires en Irak.
L’ayatollah Hakim a fui l’Irak en 1979 et vit depuis en Iran. Le régime de Saddam Hussein a tué 50 membres de sa famille. Son bureau dans le centre de Téhéran ressemble à un bunker. Des Irakiens habillés en treillis militaires le protègent et contrôlent l’entrée. «Nous disposons de forces dans la partie sud de l’Irak et dans le centre du pays. Nous avons aussi des militaires qui sont basés en Iran», affirme l’ayatollah Hakim. Il s’agit de Sepah Badr, une armée de combattants révolutionnaire, dont les effectifs sont secrets. Mais selon un accord avec les autorités iraniennes, ces hommes ne peuvent entrer en action contre l’Irak sans l’accord de Téhéran. «Nos forces utiliserons toutes les opportunités pour entrer en Irak et agir contre le régime de Saddam Hussein», précise l’ayatollah Hakim.
«Les Irakiens devront choisir le régime qui remplacera Saddam Hussein»
«Ces derniers mois, nos représentants en Europe ont eu des contacts avec les Américains, mais nous n’avons pas discuté avec eux à propos du futur régime irakien. C’est à la population irakienne de décider quel type de régime doit remplacer celui de Saddam Hussein. Nous avons seulement demander aux Américains de préserver la vie des civils s’il y a une attaque contre l’Irak et de protéger les civils irakiens contre une attaque de l’armée irakienne», affirme l’ayatollah Hakim. Principal parti chiite, le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak ne demande pas l’instauration d’une République islamique. «Ce sont les Irakiens de toutes les religions et de toutes les ethnies qui doivent décider», ajoute l’ayatollah Hakim.
Les chiites irakiens sont en contact avec les autres groupes de l’opposition irakienne, notamment l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talebani et le Parti démocratique du Kurdistan d’Irak (PDKI) de Massoud Barzani et le Conseil National Irakien (CNI) d’Ahmed Chalabi, qui a le soutien des Etats-Unis, pour décider de l’avenir politique de l’Irak. Les différends groupes doivent se mettre d’accord pour organiser une conférence nationale dans un avenir proche dans un pays européen, mais pour le moment, aucune date n’a été fixée. Quant à la récente conférence de Londres, qui a réuni d’anciens militaires irakiens, en présence de représentants américains, l’ayatollah Hakim estime que l’histoire de l’Irak montre que les militaires ne doivent pas intervenir directement dans les affaires politiques pour éviter les dérapages.
En tout cas, l’ayatollah Hakim comme les autres partis de l’opposition irakienne, en particulier les deux principales formations kurdes, craignent la répétition de l’expérience de 1991. Pas question de s’engager dans un combat contre Saddam Hussein si les Américains ne présentent pas un plan clair pour le renverser. Les Kurdes comme les chiites se rappellent la féroce répression de l’armée irakienne en 1991 lorsque les Américains n’ont pas soutenu les soulèvements populaires des régions chiites et kurdes en 1991.
En tout cas, pour l’ayatollah Hakim, si les Américains interviennent en Irak pour déloger Saddam Hussein, «il n’est pas question que des militaires américains ou des militaires étrangers s’installent durablement en Irak». «Notre réaction à une telle présence dépendra de la situation politique du moment», affirme l’ayatollah Hakim. Une manière de dire que les chiites irakiens pourront s’accommoder d’une telle présence, si les Américains le décident.
par Siavosh Ghazi
Article publié le 24/07/2002