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Défense

Paquetage : 25 kilos de haute technologie

Eric Waringhem, responsable du programme Félin (Fantassin à Equipement et Liaisons Intégrées ) à la Délégation générale pour l’armement trace le portrait du militaire français high tech de l’armée de terre, en 2025.
RFI : A quoi ressemblera le combattant de demain ?

Eric Waringhem : En tous cas, et contrairement à ce que certains pensent, pas à Robocop ! Globalement, le paquetage du fantassin gardera le même poids, environ 25 kilos, mais il bénéficiera de nombreux équipements miniaturisés qui lui permettront de collecter des informations, d’entrer en contact avec des membres de son groupe de combat voire même de piloter à distance un robot ou un drone. Le casque sera par exemple une véritable «tour de contrôle» qui comprendra le système de communication et de visionnage. Il est également prévu que le combattant soit équipé de capteurs permettant de contrôler ses fonctions vitales. Les Américains, eux, sont partis d’un poids beaucoup plus élevé : 45 kilos !

RFI : Ce combattant pourra-t-il évoluer en milieu urbain ?

E.W. : Le fantassin Félin fournit aux forces engagées une capacité unique à se projeter au coeur du tissu urbain. Un environnement dont on est sûr qu’il sera très représentatif des conflits futurs. Le combattant pourra utiliser des micro robots pour observer l’intérieur des bâtiments ou pour repérer un sniper. Il pourra également utiliser des micro drones pour déposer des caméras en hauteur et ainsi voir ce qui se passe dans une rue. Mais attention, trop d’observation tue l’observation ! On ne recueillera que les informations nécessaires à la mission.
L’idée est aussi de toujours mieux protéger les hommes. En dehors de leurs actions offensives, les robots pourront mener des missions de type défensif. Ils localiseront l’adversaire et des véhicules postés à proximité pourront dévier la menace ou riposter.

RFI : Travaillez-vous en coopération avec d’autres pays européens ?

E.W. : La recherche d’une coopération européenne est un souci constant. Mais chacun a ses propres concepts, ses propres impératifs. En ce qui concerne Félin, nous n’avons pas lancé de programme en coopération avec d’autres pays européens. Par contre, il est possible que les deux groupements industriels en lice pour le marché des futurs équipements Félin nous proposent des offres associant des partenaires étrangers. Pour les autres ensembles de BOA (Bulle opérationnelle aéroterrestre), nous discutons avec tous nos partenaires, sans exclusive. Nous venons par exemple de lancer avec les Britanniques des études communes sur l’un des armements susceptibles d’équiper l’EBRC (Engin blindé à roues de contact).



par Propos recueillis par Estelle  Nouel

Article publié le 14/07/2002