Côte d''Ivoire
Le RDR au gouvernement ?
Alassane Dramane Ouattara a reçu un mandat des membres du comité central de son parti, le Rassemblement des républicains (RDR) pour négocier une éventuelle participation au gouvernement du président Laurent Gbagbo.
Le 27 juillet 2002, les cadres du RDR, réunis en comité central pour évoquer la restructuration de leur mouvement, ont prêté une grande attention à l’intervention de leur leader, Alassane Dramane Ouattara. Il a abordé dans le détail sa rencontre avec le président de la République, Laurent Gbagbo, qui lui a surtout fait la proposition d’offrir des postes ministériels au RDR. Très sensibles à cette reconnaissance, de nombreux militants ont, tout de même, exprimé leurs sérieuses réserves sur l’opportunité d’une participation au gouvernement dirigé et contrôlé par le Front populaire ivoirien (FPI). Ils entendent, plutôt, animer une opposition radicale sans compromis avec le pouvoir actuel. Mais une autre tendance, probablement majoritaire, ne souhaite pas refuser la main tendue.
Après l’exclusion d’Alassane Dramane Ouattara de la course à la l’élection présidentielle en octobre 2002, pour cause de nationalité douteuse, le boycott des législatives de décembre par le RDR, les militants du RDR s’opposent à la logique «contestataire» de certains leurs dirigeants et qui met le parti hors des instances politiques de la république. Aux municipales de mars 2001 on enregistre le retour du RDR dans un scrutin national. Il remporte d’ailleurs une majorité de communes devant le PDCI et le FPI, ce qui fait dire à de nombreux observateurs politiques que le RDR est le principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire. A cette occasion de nombreux cadres du parti ont aussi reproché à Alassane Dramane Ouattara d’ériger ses démêlés avec la justice ivoirienne en «cause nationale du RDR».
L’opposition constructive selon le RDR
L’implantation du RDR au niveau national contribue également à une certaine ouverture de l’appareil dirigeant qui prête une oreille attentive à la fronde qui s’exprime dans les rangs du mouvement. La logique n’est plus au boycott mais à la participation active au débat politique national. Cette nouvelle orientation du RDR coïncide avec la délivrance, par un juge, d’un certificat de nationalité ivoirienne à Alassane Dramane Ouattara. Pour le RDR,ce certificat a valeur de réhabilitation de tout le parti. Le bon score à l’élection aux conseils départementaux, de juillet 2002, confirme l’implantation locale et nationale du RDR qui donne des signes de vouloir rattraper, ailleurs, ce qu’il a perdu aux législatives. Au nombre des voix le RDR arrive en tête des autres partis, lors de la dernière consultation, mais ne peut être proclamé vainqueur parce qu’au nombre des départements gagnés, le FPI et le PDCI, seul et ensemble, passent devant.
Tous ces éléments donnent aujourd’hui une certaine notoriété au RDR qui revient par la grande porte sur la scène politique ivoirienne. Ces différents succès ont l’air de surprendre les dirigeants qui se désolidarisent des différentes manifestations communes de l’opposition. Elle dénonçait, dans son ensemble, la manière dont la Commission électorale nationale (CEI) organisait les scrutins. La CEI était accusée d’intelligence en faveur du parti au pouvoir, le FPI. Et, l’opposition anticipant sur les « tricheries évidentes » envisageait une grande marche de protestation le 9 juillet. Mais à la veille de la manifestation, les jeunes du RDR, (Rassemblement des jeunes républicains, RJR), tout en maintenant leurs accusations, prétextent néanmoins d’un manque d’objectif clairement défini de la «marche» pour se désister. La manifestation reportée au 30 juillet enregistre à nouveau la défection du RJR, dont le secrétaire, Joseph Odjé Tiacoré annonce que le «mouvement n’est pas prêt pour une telle manifestation». Il est vrai que cette marche de protestation contre les méthodes de la CEI ne changerait pas la face de la politique en Côte d’Ivoire. Les militants du RDR préfèrent mobiliser leur force autour des réflexions sur une prochaine participation au gouvernement. Selon le comité central du RDR, la proposition émanant du pouvoir, pour une participation au gouvernement est «conforme aux résolutions du Forum pour la réconciliation nationale et aux décisions des rencontres de Yamoussoukro»
Le RDR n’a aucun élu à l’Assemblée nationale, mais espère, quand même, influer sur la législation en Côte d’Ivoire. Une participation au gouvernement permettrait, par exemple, à un ministre d’introduire un projet de loi pour une révision constitutionnelle. Par exemple, l’article 35, dont un alinéa précise qu’un candidat à l’élection présidentielle ne doit jamais «s’être prévalu d’une autre nationalité».
Après l’exclusion d’Alassane Dramane Ouattara de la course à la l’élection présidentielle en octobre 2002, pour cause de nationalité douteuse, le boycott des législatives de décembre par le RDR, les militants du RDR s’opposent à la logique «contestataire» de certains leurs dirigeants et qui met le parti hors des instances politiques de la république. Aux municipales de mars 2001 on enregistre le retour du RDR dans un scrutin national. Il remporte d’ailleurs une majorité de communes devant le PDCI et le FPI, ce qui fait dire à de nombreux observateurs politiques que le RDR est le principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire. A cette occasion de nombreux cadres du parti ont aussi reproché à Alassane Dramane Ouattara d’ériger ses démêlés avec la justice ivoirienne en «cause nationale du RDR».
L’opposition constructive selon le RDR
L’implantation du RDR au niveau national contribue également à une certaine ouverture de l’appareil dirigeant qui prête une oreille attentive à la fronde qui s’exprime dans les rangs du mouvement. La logique n’est plus au boycott mais à la participation active au débat politique national. Cette nouvelle orientation du RDR coïncide avec la délivrance, par un juge, d’un certificat de nationalité ivoirienne à Alassane Dramane Ouattara. Pour le RDR,ce certificat a valeur de réhabilitation de tout le parti. Le bon score à l’élection aux conseils départementaux, de juillet 2002, confirme l’implantation locale et nationale du RDR qui donne des signes de vouloir rattraper, ailleurs, ce qu’il a perdu aux législatives. Au nombre des voix le RDR arrive en tête des autres partis, lors de la dernière consultation, mais ne peut être proclamé vainqueur parce qu’au nombre des départements gagnés, le FPI et le PDCI, seul et ensemble, passent devant.
Tous ces éléments donnent aujourd’hui une certaine notoriété au RDR qui revient par la grande porte sur la scène politique ivoirienne. Ces différents succès ont l’air de surprendre les dirigeants qui se désolidarisent des différentes manifestations communes de l’opposition. Elle dénonçait, dans son ensemble, la manière dont la Commission électorale nationale (CEI) organisait les scrutins. La CEI était accusée d’intelligence en faveur du parti au pouvoir, le FPI. Et, l’opposition anticipant sur les « tricheries évidentes » envisageait une grande marche de protestation le 9 juillet. Mais à la veille de la manifestation, les jeunes du RDR, (Rassemblement des jeunes républicains, RJR), tout en maintenant leurs accusations, prétextent néanmoins d’un manque d’objectif clairement défini de la «marche» pour se désister. La manifestation reportée au 30 juillet enregistre à nouveau la défection du RJR, dont le secrétaire, Joseph Odjé Tiacoré annonce que le «mouvement n’est pas prêt pour une telle manifestation». Il est vrai que cette marche de protestation contre les méthodes de la CEI ne changerait pas la face de la politique en Côte d’Ivoire. Les militants du RDR préfèrent mobiliser leur force autour des réflexions sur une prochaine participation au gouvernement. Selon le comité central du RDR, la proposition émanant du pouvoir, pour une participation au gouvernement est «conforme aux résolutions du Forum pour la réconciliation nationale et aux décisions des rencontres de Yamoussoukro»
Le RDR n’a aucun élu à l’Assemblée nationale, mais espère, quand même, influer sur la législation en Côte d’Ivoire. Une participation au gouvernement permettrait, par exemple, à un ministre d’introduire un projet de loi pour une révision constitutionnelle. Par exemple, l’article 35, dont un alinéa précise qu’un candidat à l’élection présidentielle ne doit jamais «s’être prévalu d’une autre nationalité».
par Didier Samson
Article publié le 29/07/2002