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Eglise catholique

Jean-Paul II repart en tournée

C’est l’un des voyages les plus longs jamais effectués par le Pape depuis le début de son pontificat. A 82 ans, Jean-Paul II restera dix jours sur le continent américain. A Toronto, au Canada, il assistera aux Journées mondiales de la Jeunesse qui s’ouvrent aujourd’hui puis il gagnera l’Amérique latine, la semaine prochaine, pour deux canonisations, prévues au Guatemala et au Mexique.
Cette fois encore, les jeunes catholiques venus du monde entier auront le privilège de voir le Pape pour ces Journées mondiales de la Jeunesse, les 17èmes du genre, organisées au Canada. Mais entre Toronto, cette année et Rome, il y a deux ans, la santé de Jean-Paul II s’est considérablement dégradée, du moins en apparence. A 82 ans, le souverain pontife qui a subi une opération à la hanche et qui souffre d’une arthrose au genou, ne peut pratiquement plus se déplacer sur ses deux jambes. La maladie de Parkinson a elle aussi gagné du terrain, au point de rendre les propos du Saint-père quasiment incompréhensibles.

La tournée aux Amériques de Jean-Paul II a donc été considérablement allégée, même si elle promet d’être éprouvante pour celui qui entend «porter le message jusqu’au bout de ses forces». A Exhibition place, l’immense parc des expositions de Toronto où se dérouleront les principaux rendez-vous des JMJ, le pape ne fera que deux brèves apparitions, avant la grande messe de dimanche. Il passera la plupart de son temps sur la petite «île des Fraises», lieu de villégiature située à une heure d’hélicoptère de Toronto. Après les JMJ, le Pape poursuivra son périple en se rendant en Amérique latine, au Guatemala d’abord, puis au Mexique afin de canoniser deux nouveaux saints.

Des signes d’essoufflement

Depuis le début de son pontificat, le Pape n’a jamais raté une seule de ces rencontres avec la jeunesse catholique, rassemblée tous les deux ans dans un pays différent. Mais la formule des JMJ, inventée par Jean-Paul II lui-même en 1984, semble s’essouffler et les organisateurs ont dû, cette année revoir leurs ambitions à la baisse. Ils espéraient 750 000 pèlerins, seulement 200 000 se sont finalement inscrits, alors qu’à Manille en 1995, ils étaient 4,5 millions. Les craintes d’attentats après le 11 septembre, le coût trop élevé du voyage, notamment pour les pèlerins asiatiques ou latino-américains,ou encore les scandales de pédophilie qui ont touché l’Eglise catholique aux Etats-Unis, peuvent également expliquer la faiblesse relative des troupes.

Une déception pour les organisateurs, soucieux cette année de mobiliser autour du thème porteur de la «mondialisation», C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Toronto qui signifie «lieu de rencontre» en langue indienne huronne, a été choisie. Située au bord du lac Ontario, la ville abrite 4,5 millions d’habitants originaires de 200 pays différents. Dans les rues, l’anglais et le français, les deux langues officielles au Canada, cohabitent avec le cantonais, l’italien et le portugais, une diversité qui s’applique également à la religion. «Les JMJ ont toujours eu une dimension géopolitique» explique Francis Kohn, un prêtre français responsable des JMJ au Vatican. Il est vrai qu’au début des années 90, l’Eglise catholique s’était attachée à renouer avec les pays de l’Est et à célébrer la fin de la guerre froide. C’était juste après la chute du mur de Berlin, le choix s’était alors porté sur Czestochowa, en Pologne.

Quant aux prochaines JMJ, elles devraient se tenir en Allemagne, pays où le débat autour de l’avortement provoque un bras de fer avec le Vatican. Mais dans l’immédiat, les catholiques hostiles à certaines positions du Pape ont l’intention de se faire entendre à Toronto. Les JMJ seront pour eux l’occasion de réfléchir sur les grands dossiers polémiques comme le mariage des prêtres, l’ordination des femmes, la contraception et l’avortement.



par Caroline  Olive

Article publié le 23/07/2002