Attentats
Moussaoui plaide non coupable <i>«au nom d’Allah»</i>
Une semaine après avoir affirmé qu’il plaiderait coupable devant le tribunal d’Alexandria chargé de le juger pour son implication dans les attentats du 11 septembre, le Français Zacarias Moussaoui s’est finalement rétracté jeudi pour «sauver et défendre sa vie». Soupçonné par l’administration américaine d’être le 20ème homme des commandos suicide à l’origine de la mort de plus de trois mille personnes, cet islamiste de trente-quatre ans d’origine marocaine, est, à ce jour, le seul inculpé en liaison avec les attentats du 11 septembre. Il a récusé tous ses avocats affirmant vouloir assurer seul sa défense.
«En tant que musulman, je ne peux pas souscrire à quoi que ce soit qui mène à la mort». C’est pour cette raison, et parce que l’islam interdit le suicide, que Zacarias Moussaoui a choisi jeudi de se rétracter et de plaider non coupable devant la juge Leonie Brinkema qui préside les audiences préliminaires à son procès. «Je ne peux pas accepter rationnellement, lui a-t-il déclaré, les conditions que vous mettez à mon intention de plaider coupable car cela signifierait la mort pour moi». Le jeune Franco-marocain a tenté d’expliquer qu’il existait un fondement factuel qui lui permettait de plaider coupable mais que cela ne voulait pas dire qu’il entérinait l’acte d’accusation tout entier. «Je plaide coupable, a-t-il souligné, mais cela ne me met pas dans l’avion».
Un argumentaire que la juge Leonie Brinkema a réfuté en lui rappelant que s’il plaidait coupable, sa culpabilité sera établie. «Vous pourrez faire valoir des circonstances atténuantes mais vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas pris part au complot», lui a-t-elle martelé. «Etes-vous prêt à dire que vous êtes tombés d’accord avec des membres d’al-Qaïda pour prendre le contrôle des avions ?», a-t-elle même insisté en colère, affirmant qu’elle ne pouvait pas accepter un aveu de culpabilité s’il était soumis à des conditions. Après avoir demandé une suspension d’audience, Zacarias Moussaoui a donc finalement choisi de plaider non coupable pour, a-t-il affirmé, «sauver et défendre sa vie».
Après avoir nié pendant des mois sa participation aux attentats du 11 septembre, le jeune Franco-marocain avait créé la semaine dernière la surprise en déclarant à la juge chargée de lui lire un troisième acte d’accusation qu’il plaiderait coupable. Une décision lourde de conséquences puisque quatre des six chefs d’accusation retenus contre lui sont passibles de la peine de mort. Consciente de la portée de la décision de l’accusé, la juge Leonie Brinkema lui avait donc imposé une semaine de réflexion. Une semaine de réflexion capitale puisque Zacarias Moussaoui a finalement choisi, au cours d’une audience riche en rebondissements, de revenir sur sa décision de plaider coupable.
Soulagement chez les avocats
Les anciens avocats de Zacarias Moussaoui ont accueilli avec soulagement la décision de leur client de plaider non coupable. Me François Roux, qui dit ignorer les causes d’un tel revirement, a estimé que le jeune Français avait «peut-être sauvé sa défense». Il a toutefois souligné que les déclarations la semaine dernière du jeune homme sur son «allégeance à Oussama ben Laden», l’ennemi public numéro un des Etats-Unis, risquaient de jouer très certainement contre lui. Frank Dunham, avocat commis d’office et également récusé par Moussaoui, a pour sa part estimé que le revirement de l’accusé démontrait qu’il ne comprenait pas bien les arcanes du droit anglo-saxon. «Je crois qu’il n’a pas saisi que, pour être en mesure de plaider coupable, il devait reconnaître sa participation aux attentats du 11 septembre», a-t-il souligné.
Les avocats avaient introduit la veille de l’audience une requête visant à obtenir une expertise psychiatrique de l’accusé. Zacarias Moussaoui avait été reconnu sain d’esprit en avril dernier et la juge lui avait accordé de pouvoir assurer sa propre défense. Mais après sa décision la semaine dernière de plaider coupable, ses anciens avocats avaient mis en doute son équilibre mental, estimant que ses difficiles conditions d’incarcération (espace réduit, isolement quasi-total, lumière allumée 24h sur 24) avaient joué sur son psychisme. La justice a rejeté cette requête estimant que l’accusé était mentalement sain. Elle a également rejeté la demande des avocats de le rencontrer, en soulignant que l’accusé «s’est vu accorder le droit de se défendre et qu’il a rejeté sans équivoque tout contact avec ses anciens avocats». Le procès de Zacarias Moussaoui devant le tribunal d’Alexandria est fixé au 30 septembre.
Un argumentaire que la juge Leonie Brinkema a réfuté en lui rappelant que s’il plaidait coupable, sa culpabilité sera établie. «Vous pourrez faire valoir des circonstances atténuantes mais vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas pris part au complot», lui a-t-elle martelé. «Etes-vous prêt à dire que vous êtes tombés d’accord avec des membres d’al-Qaïda pour prendre le contrôle des avions ?», a-t-elle même insisté en colère, affirmant qu’elle ne pouvait pas accepter un aveu de culpabilité s’il était soumis à des conditions. Après avoir demandé une suspension d’audience, Zacarias Moussaoui a donc finalement choisi de plaider non coupable pour, a-t-il affirmé, «sauver et défendre sa vie».
Après avoir nié pendant des mois sa participation aux attentats du 11 septembre, le jeune Franco-marocain avait créé la semaine dernière la surprise en déclarant à la juge chargée de lui lire un troisième acte d’accusation qu’il plaiderait coupable. Une décision lourde de conséquences puisque quatre des six chefs d’accusation retenus contre lui sont passibles de la peine de mort. Consciente de la portée de la décision de l’accusé, la juge Leonie Brinkema lui avait donc imposé une semaine de réflexion. Une semaine de réflexion capitale puisque Zacarias Moussaoui a finalement choisi, au cours d’une audience riche en rebondissements, de revenir sur sa décision de plaider coupable.
Soulagement chez les avocats
Les anciens avocats de Zacarias Moussaoui ont accueilli avec soulagement la décision de leur client de plaider non coupable. Me François Roux, qui dit ignorer les causes d’un tel revirement, a estimé que le jeune Français avait «peut-être sauvé sa défense». Il a toutefois souligné que les déclarations la semaine dernière du jeune homme sur son «allégeance à Oussama ben Laden», l’ennemi public numéro un des Etats-Unis, risquaient de jouer très certainement contre lui. Frank Dunham, avocat commis d’office et également récusé par Moussaoui, a pour sa part estimé que le revirement de l’accusé démontrait qu’il ne comprenait pas bien les arcanes du droit anglo-saxon. «Je crois qu’il n’a pas saisi que, pour être en mesure de plaider coupable, il devait reconnaître sa participation aux attentats du 11 septembre», a-t-il souligné.
Les avocats avaient introduit la veille de l’audience une requête visant à obtenir une expertise psychiatrique de l’accusé. Zacarias Moussaoui avait été reconnu sain d’esprit en avril dernier et la juge lui avait accordé de pouvoir assurer sa propre défense. Mais après sa décision la semaine dernière de plaider coupable, ses anciens avocats avaient mis en doute son équilibre mental, estimant que ses difficiles conditions d’incarcération (espace réduit, isolement quasi-total, lumière allumée 24h sur 24) avaient joué sur son psychisme. La justice a rejeté cette requête estimant que l’accusé était mentalement sain. Elle a également rejeté la demande des avocats de le rencontrer, en soulignant que l’accusé «s’est vu accorder le droit de se défendre et qu’il a rejeté sans équivoque tout contact avec ses anciens avocats». Le procès de Zacarias Moussaoui devant le tribunal d’Alexandria est fixé au 30 septembre.
par Mounia Daoudi
Article publié le 26/07/2002