Comores
L’arnaque de l’avion qui n’existait pas
Des centaines de Comoriens de France sont victimes d’une arnaque alors qu’ils pensaient avoir fait une bonne affaire dans l’achat de billets d’avion pour aller en vacances au pays. Le voyagiste a tout simplement disparu.
A Marseille et à Paris, des familles entières de Comoriens se sont rendues à l’aéroport le 15 juillet au matin, munies d’un récépissé qui devrait leur permettre de retirer un billet d’avion. Mais à leur grande surprise aucun vol pour Moroni n’est alors affiché par l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, à Paris, ni à Marseille. Les voyageurs n’ont en face d’eux aucun interlocuteur et en errance ont dû solliciter les autorités des aéroports, qui leur confirment ce qu’ils redoutent. Rien n’est prévu !
A Marseille c’est la société Masiwa Air, «compagnie aérienne française spécialiste de l’Océan Indien» qui vend directement le voyage Marseille/Moroni. Les clients ont payé en espèces leur billet à 1 150 euros. A Paris c’est une agence de voyage qui a pignon sur rue, Karibou Voyages qui a vendu le voyage proposé par la société Masiwa Air, normalement constituée par des Français et des Comoriens et reconnue par la Direction générale de l’aviation civile. Depuis le 15 juillet, plus personne ne répond au téléphone de ladite société qui a, évidemment gardé les portes closes.
L’intermédiaire parisien paie les pots cassés
Masiwa Air avait prévu et vendu des places pour quatre vols hebdomadaire de la mi-juillet jusqu’à fin août 2002. Elle avait déjà affrété deux vols charters pour Moroni ce qui a mis en confiance et l’agence de voyage parisienne et tous les candidats au voyage «à prix intéressant». Par ailleurs, dans le milieu des voyagistes, organisateurs de vols charters, une pratique qui n’est peut-être pas légale est tout de même largement admise. Elle consiste à donner des récépissés attestant que le client s’est acquitté d’une certaine somme. Ce même récépissé est présenté au bureau de l’agence, généralement improvisé à l’aéroport, quelques heures avant le départ, pour enfin obtenir le billet d’avion qui permet d’embarquer. Il était donc «normal» pour ces voyageurs de se présenter, le jour du départ, sans leur billet. Ils n’avaient aucune raison d’être inquiets. Cette pratique a malheureusement servi à Masiwa Air pour bien cacher son jeu.
A Marseille comme à Paris les voyageurs abusés se sont constitués en collectif de victimes pour défendre leurs droits. A Paris le gérant de Karibou Air, qui n’a pas non plus soupçonné l’escroquerie, a été pris à partie par ses clients qu’il a dû loger, pour une nuit au moins, dans les hôtels de l’aéroport Charles de Gaulle. Les quelque 150 malheureux voyageurs, clients de Karibou voyages, ont aussi compris que leur interlocuteur était, comme eux, embarqué dans la même galère. Ils lui ont tout simplement demandé le remboursement intégral de leur billet. L’agence parisienne s’y est engagée, alors qu’elle a déjà versée un acompte conséquent à Masiwa Air, aujourd’hui disparue. Mais pour Maître Ismaïl Benaïssa, avocat de l’agence parisienne, le préjudice subi par son client se traduit plutôt en terme de perte de clientèle, qui peut être fatale pour la poursuite de ses activités. Au même titre que les 150 voyageurs de Paris et les 300 de Marseille, Karibou Voyages a déposé une plainte. L’affaire est désormais entre les mains de la justice.
A Marseille c’est la société Masiwa Air, «compagnie aérienne française spécialiste de l’Océan Indien» qui vend directement le voyage Marseille/Moroni. Les clients ont payé en espèces leur billet à 1 150 euros. A Paris c’est une agence de voyage qui a pignon sur rue, Karibou Voyages qui a vendu le voyage proposé par la société Masiwa Air, normalement constituée par des Français et des Comoriens et reconnue par la Direction générale de l’aviation civile. Depuis le 15 juillet, plus personne ne répond au téléphone de ladite société qui a, évidemment gardé les portes closes.
L’intermédiaire parisien paie les pots cassés
Masiwa Air avait prévu et vendu des places pour quatre vols hebdomadaire de la mi-juillet jusqu’à fin août 2002. Elle avait déjà affrété deux vols charters pour Moroni ce qui a mis en confiance et l’agence de voyage parisienne et tous les candidats au voyage «à prix intéressant». Par ailleurs, dans le milieu des voyagistes, organisateurs de vols charters, une pratique qui n’est peut-être pas légale est tout de même largement admise. Elle consiste à donner des récépissés attestant que le client s’est acquitté d’une certaine somme. Ce même récépissé est présenté au bureau de l’agence, généralement improvisé à l’aéroport, quelques heures avant le départ, pour enfin obtenir le billet d’avion qui permet d’embarquer. Il était donc «normal» pour ces voyageurs de se présenter, le jour du départ, sans leur billet. Ils n’avaient aucune raison d’être inquiets. Cette pratique a malheureusement servi à Masiwa Air pour bien cacher son jeu.
A Marseille comme à Paris les voyageurs abusés se sont constitués en collectif de victimes pour défendre leurs droits. A Paris le gérant de Karibou Air, qui n’a pas non plus soupçonné l’escroquerie, a été pris à partie par ses clients qu’il a dû loger, pour une nuit au moins, dans les hôtels de l’aéroport Charles de Gaulle. Les quelque 150 malheureux voyageurs, clients de Karibou voyages, ont aussi compris que leur interlocuteur était, comme eux, embarqué dans la même galère. Ils lui ont tout simplement demandé le remboursement intégral de leur billet. L’agence parisienne s’y est engagée, alors qu’elle a déjà versée un acompte conséquent à Masiwa Air, aujourd’hui disparue. Mais pour Maître Ismaïl Benaïssa, avocat de l’agence parisienne, le préjudice subi par son client se traduit plutôt en terme de perte de clientèle, qui peut être fatale pour la poursuite de ses activités. Au même titre que les 150 voyageurs de Paris et les 300 de Marseille, Karibou Voyages a déposé une plainte. L’affaire est désormais entre les mains de la justice.
par Didier Samson
Article publié le 18/07/2002