Tunisie
Radhia Nasraoui déterminée à poursuivre sa grève en France
L’avocate tunisienne Radhia Nasraoui est arrivée lundi en France où elle compte poursuivre sa grève de la faim entamée il y a plus d’un mois pour réclamer la libération «immédiate et sans condition» de son mari, l’opposant Hamma Hammami. Ses médecins, très inquiets de la dégradation de son état de santé, l’ont placée la semaine dernière sous perfusion. Mais malgré l’appel de nombreux opposants et militants de droits de l’homme tunisiens et étrangers, l’avocate n’entend pas renoncer à son mouvement. Sa protestation agace au plus haut point les autorités tunisiennes qui se disent déterminées à ne pas céder «au chantage» exercé, selon elles, par Radhia Nasraoui dont elles dénoncent notamment le «comportement injustifiable et immoral».
C’est un véritable bras de fer qu’a engagé depuis plus d’un mois Radhia Nasraoui avec le régime du président Ben Ali. L’avocate tunisienne, connue pour son engagement pour les libertés et sa défense des prisonniers d’opinion, a en effet entamé le 26 juin dernier une grève de la faim illimitée pour réclamer la libération «immédiate et sans condition» de son mari, l’opposant Hamma Hammami. Une grève justifiée, selon elle, par les conditions déplorables dans lesquelles est détenu le porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit par les autorités). Après plus de quatre ans passés dans la clandestinité, ce dernier avait assisté à son procès en appel en mars dernier. Un procès qualifié de parodie de justice par les observateurs présents sur place et à l’issue duquel il avait été condamné à trois ans de prison.
Radhia Nasraoui a également entamé sa grève de la faim pour protester contre «les actes de harcèlement» dont ses filles font l’objet de la part des autorités tunisiennes. La plus jeune, Sarra, âgée de trois ans, avait été empêchée la semaine dernière de quitter la Tunisie et l’avocate a affirmé lundi s’être rendue en France dans le seul but de l’accompagner. «J’ai envie que mes enfants soient loin des provocations policières», a-t-elle notamment déclaré à son arrivée à Paris. Ses deux autres filles, Nadia, 19 ans et Oussaïma,14 ans, sont déjà en France. Radhia Nasraoui a par ailleurs affirmé qu’elle souhaitait retourner en Tunisie le plus tôt possible. «Je fais juste un aller-retour et si je peux, je rentrerai dès mardi», a-t-elle souligné. En grève de la faim depuis déjà trente-quatre jours, Radhia Nasraoui est aujourd’hui très affaiblie. Elle a dû être placée la semaine dernière sous perfusion et ses médecins craignent désormais «des séquelles irréversibles». Mais l’avocate, qui a du mal à s’exprimer, a affirmé vouloir continuer son mouvement. «Je n’ai pas envie de me suicider, a-t-elle déclaré, mais je veux continuer pour mon mari et pour tous les opposant politiques emprisonnés». L’avocate doit être examinée par des médecins qui pourraient l’hospitaliser vu son état d’extrême faiblesse. «Je me sens très forte malgré la faiblesse de mon corps», a-t-elle toutefois affirmé.
Intransigeance du régime tunisien
Alors que l’information était, depuis plusieurs semaines déjà, à la une de la presse internationale, les autorités tunisiennes ont sciemment choisi d’ignorer la grève de la faim de Radhia Nasraoui. Elles ont en effet attendu plus d’un mois avant de réagir officiellement au mouvement de l’avocate tunisienne et dénoncer «une manipulation médiatique» et «une propagande hostile» destinées à porter atteinte à l’image et aux intérêts de la Tunisie. Elles ont également très vivement critiqué le «comportement injustifiable et immoral» de la militante des droits de l’homme qu’ils accusent de vouloir «prendre en otage la justice». Cette attitude, selon Tunis, est «vaine et dangereuse car si chaque citoyen décidait, sous un prétexte ou un autre, de se livrer au chantage de la grève de la faim pour faire libérer un proche, il n’y aurait plus un seul condamné dans les prisons» tunisiennes.
Le régime tunisien a, par ailleurs, opposé une fin de non recevoir à la libération de Hamma Hammami, le mari de l’avocate tunisienne emprisonné depuis le mois de mars dernier. Les autorités judiciaires ont en effet estimé que l’opposant ne pouvait être gracié «avant l’épuisement de tous les recours prévus par la loi», et dans le cas du porte-parole du PCOT, après un arrêt de la cour de cassation. Elles ont également affirmé que Hamma Hammami était détenu dans des conditions «parfaitement réglementaires et convenables» et qu’il «recevait régulièrement des membres de sa famille». Elle ont même assuré qu’il était «en bonne santé et que les soins médicaux adéquats lui sont prodigués». Ces informations ont été formellement démenties par Radhia Nasraoui qui a assuré de son côté que son mari souffrait de «problèmes de santé sérieux» et que l’administration pénitentiaire lui avait une nouvelle fois refusé d’être hospitalisé. L’avocate affirme également que sont mari «ne reçoit toujours ni lettres, ni livres, ni journaux».
Radhia Nasraoui a également entamé sa grève de la faim pour protester contre «les actes de harcèlement» dont ses filles font l’objet de la part des autorités tunisiennes. La plus jeune, Sarra, âgée de trois ans, avait été empêchée la semaine dernière de quitter la Tunisie et l’avocate a affirmé lundi s’être rendue en France dans le seul but de l’accompagner. «J’ai envie que mes enfants soient loin des provocations policières», a-t-elle notamment déclaré à son arrivée à Paris. Ses deux autres filles, Nadia, 19 ans et Oussaïma,14 ans, sont déjà en France. Radhia Nasraoui a par ailleurs affirmé qu’elle souhaitait retourner en Tunisie le plus tôt possible. «Je fais juste un aller-retour et si je peux, je rentrerai dès mardi», a-t-elle souligné. En grève de la faim depuis déjà trente-quatre jours, Radhia Nasraoui est aujourd’hui très affaiblie. Elle a dû être placée la semaine dernière sous perfusion et ses médecins craignent désormais «des séquelles irréversibles». Mais l’avocate, qui a du mal à s’exprimer, a affirmé vouloir continuer son mouvement. «Je n’ai pas envie de me suicider, a-t-elle déclaré, mais je veux continuer pour mon mari et pour tous les opposant politiques emprisonnés». L’avocate doit être examinée par des médecins qui pourraient l’hospitaliser vu son état d’extrême faiblesse. «Je me sens très forte malgré la faiblesse de mon corps», a-t-elle toutefois affirmé.
Intransigeance du régime tunisien
Alors que l’information était, depuis plusieurs semaines déjà, à la une de la presse internationale, les autorités tunisiennes ont sciemment choisi d’ignorer la grève de la faim de Radhia Nasraoui. Elles ont en effet attendu plus d’un mois avant de réagir officiellement au mouvement de l’avocate tunisienne et dénoncer «une manipulation médiatique» et «une propagande hostile» destinées à porter atteinte à l’image et aux intérêts de la Tunisie. Elles ont également très vivement critiqué le «comportement injustifiable et immoral» de la militante des droits de l’homme qu’ils accusent de vouloir «prendre en otage la justice». Cette attitude, selon Tunis, est «vaine et dangereuse car si chaque citoyen décidait, sous un prétexte ou un autre, de se livrer au chantage de la grève de la faim pour faire libérer un proche, il n’y aurait plus un seul condamné dans les prisons» tunisiennes.
Le régime tunisien a, par ailleurs, opposé une fin de non recevoir à la libération de Hamma Hammami, le mari de l’avocate tunisienne emprisonné depuis le mois de mars dernier. Les autorités judiciaires ont en effet estimé que l’opposant ne pouvait être gracié «avant l’épuisement de tous les recours prévus par la loi», et dans le cas du porte-parole du PCOT, après un arrêt de la cour de cassation. Elles ont également affirmé que Hamma Hammami était détenu dans des conditions «parfaitement réglementaires et convenables» et qu’il «recevait régulièrement des membres de sa famille». Elle ont même assuré qu’il était «en bonne santé et que les soins médicaux adéquats lui sont prodigués». Ces informations ont été formellement démenties par Radhia Nasraoui qui a assuré de son côté que son mari souffrait de «problèmes de santé sérieux» et que l’administration pénitentiaire lui avait une nouvelle fois refusé d’être hospitalisé. L’avocate affirme également que sont mari «ne reçoit toujours ni lettres, ni livres, ni journaux».
par Mounia Daoudi
Article publié le 29/07/2002