Ghana
Les victimes du stade d’Accra dédommagées
Le gouvernement ghanéen a commencé le 17 juillet dernier le dédommagement des familles des victimes de la catastrophe du stade d’Accra qui avait fait 126 morts et des centaines de blessés le 9 mai 2001. Ce drame est survenu à la suite d’une bousculade lors du choc entre les deux plus grands clubs de football du pays, l’Ashanti Kotoko de Kumasi et les Hearts of oak d’Accra.
De notre envoyé spécial à Accra
Depuis le 17 juillet 2002, les familles des victimes défilent au ministère de l’Information et des Affaires présidentielles pour retirer leurs chèques. Pour chaque disparu, une somme de 10 millions de cédis (environ 1500 euros) est allouée aux familles endeuillées. Les enfants des victimes percevront chacun 1million (environ 150 euros) de cédis à compter de 2001. Et, l’Etat s’engage à supporter les frais de leur scolarité jusqu’à l’âge de la majorité. Les mères ou nourrices des enfants concernés reçoivent, elles, une somme forfaitaire d’un million de cédis. Pour ce qui est des blessés qui se comptent par centaines, les montants des indemnités varient de 8 à 10 millions de cédis selon la gravité des blessures.
Tout cet argent a été mobilisé grâce à un Fonds de solidarité mis en place par le gouvernement au lendemain du drame. Entreprises, institutions, églises, partis politiques, gouvernements étrangers ou simples citoyens ont répondu à l’appel du Fonds dont le montant total reçu s’élève à 2,85 milliards de cédis. La direction du Fonds a récemment publié dans la presse la liste des donateurs ainsi que celle des disparus et des représentants de leurs familles. Cette dernière liste comprend 114 noms. Les familles des 12 autres disparus n’ont pas, pour certains, complété les dossiers d’indemnisation ou ne se sont pas, pour les autres, signalés. Un communiqué les invite à le faire. Le gouvernement, lui, avait déjà débloqué la somme de 2,5 millions de cédis pour supporter les funérailles des disparus.
Une longue attente
Il aura fallu 14 mois pour voir se concrétiser les promesses du gouvernement de dédommager les victimes du stade d’Accra. C’est donc un sentiment de joie qui animait les représentants des familles endeuillées venus pour la plupart en groupes les 17, 18 et 19 juillet au ministère de l’information et des affaires présidentielles pour percevoir leurs indemnités. «Je suis très content parce que mon frère cadet que j’ai perdu avait un enfant et le gouvernement va prendre soin de ce dernier jusqu’à l’âge de 18 ans», déclare Ata Boateng venu de Kumasi (la deuxième ville à 253 km) en compagnie de sa sœur pour retirer son chèque de dix millions de cédis. L’attente a paru trop longue pour de nombreuses victimes et parents de victimes. Certains blessés regroupés notamment au sein de l’Association des survivants du drame du stade avaient même commencé à grincer les dents. Ils ont critiqué dans la presse le manque de clarté dans les modalités et critères du Fonds. «Si on a mis du temps à débloquer l’argent, c’est parce que les donations sont venues de façon disparate, explique à RFI Kofi Amponsah-Bediako, porte-parole du gouvernement ghanéen au ministère de l’information et des affaires présidentielles. L’argent collecté a été placé en banque. Et les intérêts produits ont permis d’obtenir un montant de 3,6 milliards de cédis contre une somme initiale de 2,85 milliards». «Quand nous avons expliqué tout cela, les gens ont compris, ajoute le porte-parole. Mais, il y a quelques uns qui veulent plutôt provoquer encore des troubles. De toutes les façons, nous, nous espérons payer tout le monde d’ici quelques jours»
Hasard de calendrier ou calcul du gouvernement, le processus d’indemnisation a commencé à la veille d’un nouveau choc en championnat national dans le même stade entre les deux clubs rivaux par qui, le drame de l’année dernière est arrivé. On se souvient que tout est parti après que des supporters du club de Kumasi mécontents de l’arbitrage, qui selon eux a causé la défaite de leur équipe, se sont mis à détruire les sièges des gradins. La police tire alors des bombes lacrymogènes. Il s’en suit une immense bousculade vers les portes de sorties. Cent vingt six personnes meurent piétinées ou asphyxiées. Mais comme si le 9 mai n’avait pas existé pour eux, les supporters de Hearts et de Kotoko se sont défiés dimanche dernier dans une ambiance électrique. Les autorités, elles, ont pris des mesures pour parer à tout débordement. Des dizaines de policiers sans arme ont été déployés dans l’enceinte du stade. Dehors, des militaires en tenue de combat, armés jusqu’aux dents étaient postés aux entrées. Tous les supporters ont été fouillés avant de pénétrer dans le stade. Plusieurs véhicules de secours étaient stationnés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du stade.
La rencontre s’est terminée par la victoire des Hearts of Oak: 3 buts à 0. A la fin de la partie, les supporters du club d’Accra ont envahi en masse le terrain. Ce qu’ils n’auraient pas pu faire il y a un an en raison des fils de fers barbelés qui coiffaient les grilles du stades et qui ont été enlevés par la suite. Pendant une bonne demi-heure, les fans de «Phobia», l’autre nom du club de la capitale, ont dansé devant les géants hauts parleurs placés là, à l’occasion du match. La police, accusée l’année dernière d’avoir chargé abusivement les supporters mécontents, a laissé faire. Finalement, tout s’est terminée dans une ambiance de fête sans le moindre incident.
Depuis le 17 juillet 2002, les familles des victimes défilent au ministère de l’Information et des Affaires présidentielles pour retirer leurs chèques. Pour chaque disparu, une somme de 10 millions de cédis (environ 1500 euros) est allouée aux familles endeuillées. Les enfants des victimes percevront chacun 1million (environ 150 euros) de cédis à compter de 2001. Et, l’Etat s’engage à supporter les frais de leur scolarité jusqu’à l’âge de la majorité. Les mères ou nourrices des enfants concernés reçoivent, elles, une somme forfaitaire d’un million de cédis. Pour ce qui est des blessés qui se comptent par centaines, les montants des indemnités varient de 8 à 10 millions de cédis selon la gravité des blessures.
Tout cet argent a été mobilisé grâce à un Fonds de solidarité mis en place par le gouvernement au lendemain du drame. Entreprises, institutions, églises, partis politiques, gouvernements étrangers ou simples citoyens ont répondu à l’appel du Fonds dont le montant total reçu s’élève à 2,85 milliards de cédis. La direction du Fonds a récemment publié dans la presse la liste des donateurs ainsi que celle des disparus et des représentants de leurs familles. Cette dernière liste comprend 114 noms. Les familles des 12 autres disparus n’ont pas, pour certains, complété les dossiers d’indemnisation ou ne se sont pas, pour les autres, signalés. Un communiqué les invite à le faire. Le gouvernement, lui, avait déjà débloqué la somme de 2,5 millions de cédis pour supporter les funérailles des disparus.
Une longue attente
Il aura fallu 14 mois pour voir se concrétiser les promesses du gouvernement de dédommager les victimes du stade d’Accra. C’est donc un sentiment de joie qui animait les représentants des familles endeuillées venus pour la plupart en groupes les 17, 18 et 19 juillet au ministère de l’information et des affaires présidentielles pour percevoir leurs indemnités. «Je suis très content parce que mon frère cadet que j’ai perdu avait un enfant et le gouvernement va prendre soin de ce dernier jusqu’à l’âge de 18 ans», déclare Ata Boateng venu de Kumasi (la deuxième ville à 253 km) en compagnie de sa sœur pour retirer son chèque de dix millions de cédis. L’attente a paru trop longue pour de nombreuses victimes et parents de victimes. Certains blessés regroupés notamment au sein de l’Association des survivants du drame du stade avaient même commencé à grincer les dents. Ils ont critiqué dans la presse le manque de clarté dans les modalités et critères du Fonds. «Si on a mis du temps à débloquer l’argent, c’est parce que les donations sont venues de façon disparate, explique à RFI Kofi Amponsah-Bediako, porte-parole du gouvernement ghanéen au ministère de l’information et des affaires présidentielles. L’argent collecté a été placé en banque. Et les intérêts produits ont permis d’obtenir un montant de 3,6 milliards de cédis contre une somme initiale de 2,85 milliards». «Quand nous avons expliqué tout cela, les gens ont compris, ajoute le porte-parole. Mais, il y a quelques uns qui veulent plutôt provoquer encore des troubles. De toutes les façons, nous, nous espérons payer tout le monde d’ici quelques jours»
Hasard de calendrier ou calcul du gouvernement, le processus d’indemnisation a commencé à la veille d’un nouveau choc en championnat national dans le même stade entre les deux clubs rivaux par qui, le drame de l’année dernière est arrivé. On se souvient que tout est parti après que des supporters du club de Kumasi mécontents de l’arbitrage, qui selon eux a causé la défaite de leur équipe, se sont mis à détruire les sièges des gradins. La police tire alors des bombes lacrymogènes. Il s’en suit une immense bousculade vers les portes de sorties. Cent vingt six personnes meurent piétinées ou asphyxiées. Mais comme si le 9 mai n’avait pas existé pour eux, les supporters de Hearts et de Kotoko se sont défiés dimanche dernier dans une ambiance électrique. Les autorités, elles, ont pris des mesures pour parer à tout débordement. Des dizaines de policiers sans arme ont été déployés dans l’enceinte du stade. Dehors, des militaires en tenue de combat, armés jusqu’aux dents étaient postés aux entrées. Tous les supporters ont été fouillés avant de pénétrer dans le stade. Plusieurs véhicules de secours étaient stationnés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du stade.
La rencontre s’est terminée par la victoire des Hearts of Oak: 3 buts à 0. A la fin de la partie, les supporters du club d’Accra ont envahi en masse le terrain. Ce qu’ils n’auraient pas pu faire il y a un an en raison des fils de fers barbelés qui coiffaient les grilles du stades et qui ont été enlevés par la suite. Pendant une bonne demi-heure, les fans de «Phobia», l’autre nom du club de la capitale, ont dansé devant les géants hauts parleurs placés là, à l’occasion du match. La police, accusée l’année dernière d’avoir chargé abusivement les supporters mécontents, a laissé faire. Finalement, tout s’est terminée dans une ambiance de fête sans le moindre incident.
par Alpha Barry
Article publié le 24/07/2002