Irak
L’ONU ouverte au dialogue proposé par Bagdad
Il aura fallu cinq jours au secrétaire général des Nations unies pour répondre aux autorités de Bagdad qui avaient invité le chef des inspecteurs en désarmement de l’ONU à se rendre en Irak pour discuter d’une éventuelle reprise des inspections, interrompues il y a trois ans et demi. Après des consultations avec un Conseil de sécurité très divisé sur la question, Kofi Annan a finalement demandé au gouvernement irakien d’accepter sans condition le retour des experts de l’ONU, conformément à la résolution 1284 du Conseil de sécurité.
Le Secrétaire général de l’ONU n’entend pas se faire dicter ses décisions par l’Irak. Jeudi dernier, les autorités de Bagdad avaient invité le responsable Hans Blix à venir discuter d’un éventuel retour des inspecteurs de l’Unmovic, la commission de surveillance des Nations unies chargée du désarmement. Pourquoi pas, leur a répondu en substance Kofi Annan, mais vous devez tout d’abord confirmer votre accord pour la reprise de ces inspections. Celles-ci ont été interrompues en décembre 1998, à la veille d’une campagne de frappes américano-britanniques sur l’Irak. Ce départ des experts de l’ONU avait été suivi, un an plus tard, par la résolution 1284 votée par les Nations unies qui proposait une suspension des sanctions imposées, à l’Irak en échange d’un retour des inspecteurs de l’Unmovic. Conditions jugées insuffisantes par l’Irak, qui a toujours exigé la fin de l’embargo, en vigueur depuis 12 ans.
Le Secrétaire général de l’ONU a donc choisi de laisser la porte entrouverte mais il attend en retour des gages supplémentaires de la part du régime de Saddam Hussein. Cette prudence observée par Kofi Annan est partagée par certains pays membres permanents du Conseil de sécurité, à commencer par la France qui prône la «poursuite du dialogue». La Russie quant à elle, parle d’un «pas important en direction d’un règlement de la crise», tout comme la Chine. En revanche, la Grande-Bretagne s’est montrée très sceptique sur les réelles intentions de dialogue exprimées par Bagdad, et n’a pas manqué de rappeler que Saddam Hussein était «un habitué des manœuvres de diversion».
Les Américains veulent la guerre
Mais le cinquième membre permanent du Conseil de sécurité ne veut pas transiger avec celui qu’il considère comme «l’un des pires dirigeants de la planète». Les Etats-Unis pensent donc que Saddam Hussein ne cherche qu’à gagner du temps. D’ailleurs, un déplacement de Hans Blix en Irak ne semble guère susceptible de modifier les plans de Washington. Le secrétaire d’Etat adjoint chargé du désarmement, John Bolton a encore répété cette semaine que l’objectif principal des Américains était «d’obtenir un changement de régime à Bagdad… que les inspecteurs de l’Onu retournent ou non ». Quant à la Maison Blanche, celle-ci a fait savoir lundi qu’elle jugeait «inutile» tout dialogue avec Bagdad, alors que l’Irak venait de proposer au Congrès américain de dépêcher une mission pour enquêter sur les armes prohibées qu’il est accusé de détenir.
L’attitude belliqueuse des Américains provoque une inquiétude croissante parmi les alliés de Washington, y compris les plus fidèles, comme la Grande-Bretagne où l’opinion publique se déclare opposée à 52% à une participation à la guerre. En Allemagne, le chancelier Gerhard Schröder estime qu’une attaque contre l’Irak pourrait «détruire l’alliance internationale contre le terrorisme», instaurée après les attentats du 11 septembre dernier. Même réserve du côté des alliés turc et jordanien qui ont exprimé leur opposition à un engagement militaire américain. Mais c’est avec l’Arabie Saoudite que la tension est à son comble. Traditionnellement aux côtés de l’Amérique, les autorités de Riyad ne veulent pas non plus d’une guerre et se montrent plus virulentes qu’à l’accoutumée. D’autant plus qu’elles n’ont pas apprécié les récentes révélations du Washington Post qui affirme que le Pentagone soupçonne les Saoudiens d’être «actifs à tous les niveaux de la chaîne terroriste». Face à leur volonté d’en finir avec le régime de Saddam Hussein, les Etats-Unis semblent aujourd’hui de plus en plus isolés.
Le Secrétaire général de l’ONU a donc choisi de laisser la porte entrouverte mais il attend en retour des gages supplémentaires de la part du régime de Saddam Hussein. Cette prudence observée par Kofi Annan est partagée par certains pays membres permanents du Conseil de sécurité, à commencer par la France qui prône la «poursuite du dialogue». La Russie quant à elle, parle d’un «pas important en direction d’un règlement de la crise», tout comme la Chine. En revanche, la Grande-Bretagne s’est montrée très sceptique sur les réelles intentions de dialogue exprimées par Bagdad, et n’a pas manqué de rappeler que Saddam Hussein était «un habitué des manœuvres de diversion».
Les Américains veulent la guerre
Mais le cinquième membre permanent du Conseil de sécurité ne veut pas transiger avec celui qu’il considère comme «l’un des pires dirigeants de la planète». Les Etats-Unis pensent donc que Saddam Hussein ne cherche qu’à gagner du temps. D’ailleurs, un déplacement de Hans Blix en Irak ne semble guère susceptible de modifier les plans de Washington. Le secrétaire d’Etat adjoint chargé du désarmement, John Bolton a encore répété cette semaine que l’objectif principal des Américains était «d’obtenir un changement de régime à Bagdad… que les inspecteurs de l’Onu retournent ou non ». Quant à la Maison Blanche, celle-ci a fait savoir lundi qu’elle jugeait «inutile» tout dialogue avec Bagdad, alors que l’Irak venait de proposer au Congrès américain de dépêcher une mission pour enquêter sur les armes prohibées qu’il est accusé de détenir.
L’attitude belliqueuse des Américains provoque une inquiétude croissante parmi les alliés de Washington, y compris les plus fidèles, comme la Grande-Bretagne où l’opinion publique se déclare opposée à 52% à une participation à la guerre. En Allemagne, le chancelier Gerhard Schröder estime qu’une attaque contre l’Irak pourrait «détruire l’alliance internationale contre le terrorisme», instaurée après les attentats du 11 septembre dernier. Même réserve du côté des alliés turc et jordanien qui ont exprimé leur opposition à un engagement militaire américain. Mais c’est avec l’Arabie Saoudite que la tension est à son comble. Traditionnellement aux côtés de l’Amérique, les autorités de Riyad ne veulent pas non plus d’une guerre et se montrent plus virulentes qu’à l’accoutumée. D’autant plus qu’elles n’ont pas apprécié les récentes révélations du Washington Post qui affirme que le Pentagone soupçonne les Saoudiens d’être «actifs à tous les niveaux de la chaîne terroriste». Face à leur volonté d’en finir avec le régime de Saddam Hussein, les Etats-Unis semblent aujourd’hui de plus en plus isolés.
par Caroline Olive
Article publié le 07/08/2002