Développement durable
Les nouvelles stratégies de la coopération française
La mondialisation et le développement durable sont les deux versions de l’avenir, jugent les artisans de la coopération française. Ils ont eu à définir de nouvelles stratégies pour une politique d’aide au développement qui soit à la fois respectueuse des anciens engagements et mieux accordée au nouvel ordre international.
Si l’action en matière de développement est une donnée historique pour un pays comme la France, on assiste, et le sommet de Johannesburg doit en apporter la confirmation, à un changement d’optique avec le développement durable. D’abord celui-ci propose une «conception globale du développement, où sont intégrés bien sûr l’économie, mais aussi le social, l’environnement, voire la gestion politique…», signale ainsi un expert français. «Mais c’est aussi une problématique qui concerne les pays développés, ceux-ci étant les premiers à puiser dans les ressources naturelles de la planète et à en menacer la conservation.» Cette approche globalisée a bien sûr pour effet une interdépendance de tous les phénomènes, et amène à repenser le développement tel qu’il était conçu verticalement dans un rapport, essentiellement fondé sur l’aide, entre les pays du Nord et du Sud.
Conséquence directe: les interlocuteurs français se montrent dorénavant très soucieux de prouver qu’ils pratiquent chez eux aussi le développement durable, avant de projeter vers les pays du Sud leur vision du... développement, et Johannesburg doit être l’occasion de présenter un plan d’action en ce sens. Reste que le discours sur le développement, fût-il durable, ne naît pas du vide, et qu’il se fonde ici sur un vieil engagement français en matière d’aide au développement. Cet héritage, lié notamment à la colonisation, se traduit par le volume d’APD (aide publique au développement) consentie (4105 millions de dollars en 2000, soit 0,32% du Produit intérieur brut -PIB). Cette APD française, en recul depuis plusieurs années (le nouveau ministre délégué à la Coopération, André Wiltzer, parle d’une «dramatique érosion») a commencé à remonter depuis l’an passé, l’actuel Premier ministre ayant promis de la porter d’ici cinq ans à 0,5% du PIB. Telle quelle, son APD place en volume la France au cinquième rang mondial et, en proportion du PNB, en tête des 7 pays les plus industrialisés avec la Grande-Bretagne. Quelles que soient les insuffisances de ce critère de l’APD, il situe, parmi d’autres facteurs, la France dans le cercle des pays ayant une expertise et une réflexion poussée sur le développement. Une position du reste hautement revendiquée, lorsque la coopération internationale française inscrit parmi ses priorités la reprise d’une «initiative conceptuelle et pratique en matière de développement» couplée aux efforts ces dernières années vers une «refondation de sa doctrine en matière d’aide au développement».
L'accent mis sur la lutte contre la pauvreté
Dans ces conditions, l’attitude française face au développement durable semble sollicitée par deux pôles: l’un, traditionnel, tend à réaffirmer un certain nombre d’ orientations qui s’appuient sur les politiques de coopération pour le développement déjà menées. Ainsi en est-il de la priorité accordée à la lutte contre la pauvreté, voire l’extrême pauvreté, visant notamment l’Afrique dans un dispositif aujourd’hui élargi, celui d’une «zone de solidarité prioritaire» (ZSP) comprenant une cinquantaine de pays sur les différents continents. Dans ce cadre entrent certains axes majeurs d’intervention comme les questions de sécurité alimentaire et d’accès aux infrastructures de base (eau, électricité, transports, télécommunications etc.), avec un accent mis sur l’éducation et la santé (spécialement la lutte contre le sida). A un autre niveau, la coopération française met l’accent sur la notion de développement social– on parle de manière significative de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales–, notamment en matière de promotion féminine, et retrouve un champ plus politique d’intervention dans ses actions diversifiées en faveur de la paix et de la sécurité, en matière de promotion de l’État de droit et de la démocratisation.
Telle est l' approche globale, mais les priorités de l’actuel gouvernement ont été précisées par le ministre délégué à la Coopération, qui définit ainsi trois grands axes d’intervention: la promotion de la culture et de l’éducation (notamment dans un souci de renforcement de la francophonie); le renforcement de la démocratie et de l’État de droit; enfin le développement durable. Ceci avec une nette réaffirmation de l’importance accordée à l’Afrique.
Si la coopération française entend donc cultiver ses spécificités, il reste que toutes ses actions sont désormais inscrites dans la perspective du développement durable. Il s’agit, note-t-on à la direction générale de la coopération internationale (DGCID), d’«axer nos interventions sur des projets qui favorisent des activités économiques durables, des activités qui sont structurantes, que ce soit sur le plan de l’emploi ou au plan social…» Ainsi peut-on dégager un second pôle faisant apparaître l’ effort continu, ces dernières années, d’adaptation de la politique française aux nouvelles stratégies internationales de l’aide au développement. Très concrètement, et sous l’égide du développement durable, la question de l’environnement a ainsi été mise au premier plan de la plupart des programmes, notamment en Afrique. Elle est présente dans l’appui au développement rural, transparaît dans l’importance accordée à la gestion de l’eau, de l’énergie et de l’ensemble des ressources naturelles.
Mais surtout la philosophie du développement durable, conjuguée à la vision d’une économie de plus en plus mondialisée, oblige à repenser les modes d’intervention, et à privilégier des mécanismes multilatéraux. Se plaçant directement dans la dynamique de Rio, la France se félicite volontiers d’avoir soutenu la création du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), y contribuant en 1999-2002 à hauteur de 7%– tout en se dotant d’ailleurs au plan bilatéral de son propre Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM)– et l’on observe la même démarche en faveur du Fonds mondial de lutte contre le Sida. Une idée-pilote avancée par la France à l’approche de Johannesburg a été la mise en place d’une nouvelle instance de régulation ou, selon la terminologie en vogue, de «gouvernance mondiale» sur le sujet: l’Organisation mondiale de l’environnement, qui a déjà son sigle (OME!). L’OME viendrait à son heure, car l’adoption depuis 10ans, entre autres dispositions, d’accords multilatéraux sur l’environnement est jugée notoirement insuffisante.
Cette nécessaire «multilatéralité» des actions de développement trouve un écho dans les projets qui sont avancés en matière de développement durable par les Français au Sommet de Johannesburg. Ainsi, les programmes défendus sont tous conçus en association avec d’autres partenaires: qu’il s’agisse de projets sur l’eau et l’énergie, de programmes en faveur de la préservation de la biodiversité en Afrique centrale (dans le bassin du Congo) et de tout un ensemble de projets de recherches jugés importants - la recherche scientifique et son volet de transfert de savoir-faire aux pays partenaires figurant comme une des grandes priorités du développement durable; ou encore que l’on parle de commerce équitable, domaine qui fait l’objet d’une attention toute particulière côté français où on le juge très «porteur» pour l’instauration progressive de relations commerciales plus équilibrées entre le Nord et le Sud.
Plus largement, on observe une grande implication des Français, toutes les années écoulées, dans le débat sur la mondialisation et sur les mécanismes à mettre en œuvre pour en corriger les effets néfastes. S’il ne s’agit pas de suivre la trace des «anti-mondialisation», la France milite (et le fait savoir) pour «un développement harmonieux et maîtrisé», selon la formule employée par sa ministre du Développement durable, ceci avec une forte référence à la «solidarité» avec les pays en développement. Cette priorité aux relations Nord– Sud est constamment réaffirmée par le président français, Jacques Chirac, auprès de ses pairs des pays les plus riches, et s’est particulièrement manifestée avec le soutien apporté au programme de reconstruction économique du continent proposé par les chefs d’Etat africains: le fameux Nepad, présenté par les intéressés comme une «stratégie africaine de la mondialisation». Dans le même ordre d’idées, l’insistance mise par les Français (en concertation avec leurs partenaires de la Francophonie) sur la préservation de la diversité culturelle comme élément du développement durable est une réponse directe à la mondialisation conçue comme un facteur d’uniformisation.
Au-delà de positions qui font entendre la «différence» de leur pays, au-delà d’une solidarité réaffirmée, spécialement avec l’Afrique, les Français se sont beaucoup intéressés au concept d’une gouvernance mondiale, fondée sur des rapports plus équilibrés dans les instances internationales entre riches et pauvres, allant jusqu’à soutenir par la voix du président français, au sommet sur le financement du développement de Monterrey, la mise sur pied d’un Conseil de sécurité économique et social, qui serait comme le pendant du Conseil de sécurité actuel, avec une réelle représentativité des pays en développement. Mais en attendant qu’une telle perspective fasse son chemin, toute une réflexion est aujourd’hui à l’œuvre autour de ce qu’il est convenu d’appeler les Biens publics mondiaux (BPM).
Ces biens publics mondiaux sont encore à définir rigoureusement, l’idée est pourtant aisée à comprendre: un certain nombre de «biens», qui peuvent être des ressources naturelles, mais recouvrent aussi des notions comme la santé, l’alimentation (ou la sécurité alimentaire) etc., relèvent d’un patrimoine commun à l’humanité qu’il faut désormais garantir et gérer, sous autorité internationale, en en assurant l’accès équitable. Le concept est récent, il a été saisi par les Français et certains pays nordiques, et un groupe de travail a été formé voici quelques mois associant notamment le PNUD, la Suède et la France, aux côtés de l’Inde ou de l’Afrique du Sud.
Nul doute que les BPM ne fassent partie, à Johannesburg et au-delà, des idées-forces défendues par la France, avec cette déclinaisonpratique: la gestion des biens publics mondiaux passe par la mobilisation de nouvelles ressources financières (on évoque la taxation des échanges financiers spéculatifs, ou de productions à risques pour l’environnement comme les émissions de carbone…). Sur ces questions, et notamment l’idée de taxation, «la France est encore assez isolée» reconnaît-on à Paris, sans pourtant désespérer d’arriver à convaincre peu à peu ses partenaires.
Ainsi s’efforce de s’équilibrer la position française dans les débats sur le développement durable: d’un côté on réaffirme l’importance de l’aide publique au développement et de la nécessité de la ramener à des niveaux décents; dans le même temps on reconnaît qu’ «il y a une crise de l’APD» et des instruments traditionnels de solidarité, ce qui oblige à chercher d’autres recours, en essayant de discerner ce que la mondialisation suscite comme nouveaux défis.
Conséquence directe: les interlocuteurs français se montrent dorénavant très soucieux de prouver qu’ils pratiquent chez eux aussi le développement durable, avant de projeter vers les pays du Sud leur vision du... développement, et Johannesburg doit être l’occasion de présenter un plan d’action en ce sens. Reste que le discours sur le développement, fût-il durable, ne naît pas du vide, et qu’il se fonde ici sur un vieil engagement français en matière d’aide au développement. Cet héritage, lié notamment à la colonisation, se traduit par le volume d’APD (aide publique au développement) consentie (4105 millions de dollars en 2000, soit 0,32% du Produit intérieur brut -PIB). Cette APD française, en recul depuis plusieurs années (le nouveau ministre délégué à la Coopération, André Wiltzer, parle d’une «dramatique érosion») a commencé à remonter depuis l’an passé, l’actuel Premier ministre ayant promis de la porter d’ici cinq ans à 0,5% du PIB. Telle quelle, son APD place en volume la France au cinquième rang mondial et, en proportion du PNB, en tête des 7 pays les plus industrialisés avec la Grande-Bretagne. Quelles que soient les insuffisances de ce critère de l’APD, il situe, parmi d’autres facteurs, la France dans le cercle des pays ayant une expertise et une réflexion poussée sur le développement. Une position du reste hautement revendiquée, lorsque la coopération internationale française inscrit parmi ses priorités la reprise d’une «initiative conceptuelle et pratique en matière de développement» couplée aux efforts ces dernières années vers une «refondation de sa doctrine en matière d’aide au développement».
L'accent mis sur la lutte contre la pauvreté
Dans ces conditions, l’attitude française face au développement durable semble sollicitée par deux pôles: l’un, traditionnel, tend à réaffirmer un certain nombre d’ orientations qui s’appuient sur les politiques de coopération pour le développement déjà menées. Ainsi en est-il de la priorité accordée à la lutte contre la pauvreté, voire l’extrême pauvreté, visant notamment l’Afrique dans un dispositif aujourd’hui élargi, celui d’une «zone de solidarité prioritaire» (ZSP) comprenant une cinquantaine de pays sur les différents continents. Dans ce cadre entrent certains axes majeurs d’intervention comme les questions de sécurité alimentaire et d’accès aux infrastructures de base (eau, électricité, transports, télécommunications etc.), avec un accent mis sur l’éducation et la santé (spécialement la lutte contre le sida). A un autre niveau, la coopération française met l’accent sur la notion de développement social– on parle de manière significative de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales–, notamment en matière de promotion féminine, et retrouve un champ plus politique d’intervention dans ses actions diversifiées en faveur de la paix et de la sécurité, en matière de promotion de l’État de droit et de la démocratisation.
Telle est l' approche globale, mais les priorités de l’actuel gouvernement ont été précisées par le ministre délégué à la Coopération, qui définit ainsi trois grands axes d’intervention: la promotion de la culture et de l’éducation (notamment dans un souci de renforcement de la francophonie); le renforcement de la démocratie et de l’État de droit; enfin le développement durable. Ceci avec une nette réaffirmation de l’importance accordée à l’Afrique.
Si la coopération française entend donc cultiver ses spécificités, il reste que toutes ses actions sont désormais inscrites dans la perspective du développement durable. Il s’agit, note-t-on à la direction générale de la coopération internationale (DGCID), d’«axer nos interventions sur des projets qui favorisent des activités économiques durables, des activités qui sont structurantes, que ce soit sur le plan de l’emploi ou au plan social…» Ainsi peut-on dégager un second pôle faisant apparaître l’ effort continu, ces dernières années, d’adaptation de la politique française aux nouvelles stratégies internationales de l’aide au développement. Très concrètement, et sous l’égide du développement durable, la question de l’environnement a ainsi été mise au premier plan de la plupart des programmes, notamment en Afrique. Elle est présente dans l’appui au développement rural, transparaît dans l’importance accordée à la gestion de l’eau, de l’énergie et de l’ensemble des ressources naturelles.
Mais surtout la philosophie du développement durable, conjuguée à la vision d’une économie de plus en plus mondialisée, oblige à repenser les modes d’intervention, et à privilégier des mécanismes multilatéraux. Se plaçant directement dans la dynamique de Rio, la France se félicite volontiers d’avoir soutenu la création du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), y contribuant en 1999-2002 à hauteur de 7%– tout en se dotant d’ailleurs au plan bilatéral de son propre Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM)– et l’on observe la même démarche en faveur du Fonds mondial de lutte contre le Sida. Une idée-pilote avancée par la France à l’approche de Johannesburg a été la mise en place d’une nouvelle instance de régulation ou, selon la terminologie en vogue, de «gouvernance mondiale» sur le sujet: l’Organisation mondiale de l’environnement, qui a déjà son sigle (OME!). L’OME viendrait à son heure, car l’adoption depuis 10ans, entre autres dispositions, d’accords multilatéraux sur l’environnement est jugée notoirement insuffisante.
Cette nécessaire «multilatéralité» des actions de développement trouve un écho dans les projets qui sont avancés en matière de développement durable par les Français au Sommet de Johannesburg. Ainsi, les programmes défendus sont tous conçus en association avec d’autres partenaires: qu’il s’agisse de projets sur l’eau et l’énergie, de programmes en faveur de la préservation de la biodiversité en Afrique centrale (dans le bassin du Congo) et de tout un ensemble de projets de recherches jugés importants - la recherche scientifique et son volet de transfert de savoir-faire aux pays partenaires figurant comme une des grandes priorités du développement durable; ou encore que l’on parle de commerce équitable, domaine qui fait l’objet d’une attention toute particulière côté français où on le juge très «porteur» pour l’instauration progressive de relations commerciales plus équilibrées entre le Nord et le Sud.
Plus largement, on observe une grande implication des Français, toutes les années écoulées, dans le débat sur la mondialisation et sur les mécanismes à mettre en œuvre pour en corriger les effets néfastes. S’il ne s’agit pas de suivre la trace des «anti-mondialisation», la France milite (et le fait savoir) pour «un développement harmonieux et maîtrisé», selon la formule employée par sa ministre du Développement durable, ceci avec une forte référence à la «solidarité» avec les pays en développement. Cette priorité aux relations Nord– Sud est constamment réaffirmée par le président français, Jacques Chirac, auprès de ses pairs des pays les plus riches, et s’est particulièrement manifestée avec le soutien apporté au programme de reconstruction économique du continent proposé par les chefs d’Etat africains: le fameux Nepad, présenté par les intéressés comme une «stratégie africaine de la mondialisation». Dans le même ordre d’idées, l’insistance mise par les Français (en concertation avec leurs partenaires de la Francophonie) sur la préservation de la diversité culturelle comme élément du développement durable est une réponse directe à la mondialisation conçue comme un facteur d’uniformisation.
Au-delà de positions qui font entendre la «différence» de leur pays, au-delà d’une solidarité réaffirmée, spécialement avec l’Afrique, les Français se sont beaucoup intéressés au concept d’une gouvernance mondiale, fondée sur des rapports plus équilibrés dans les instances internationales entre riches et pauvres, allant jusqu’à soutenir par la voix du président français, au sommet sur le financement du développement de Monterrey, la mise sur pied d’un Conseil de sécurité économique et social, qui serait comme le pendant du Conseil de sécurité actuel, avec une réelle représentativité des pays en développement. Mais en attendant qu’une telle perspective fasse son chemin, toute une réflexion est aujourd’hui à l’œuvre autour de ce qu’il est convenu d’appeler les Biens publics mondiaux (BPM).
Ces biens publics mondiaux sont encore à définir rigoureusement, l’idée est pourtant aisée à comprendre: un certain nombre de «biens», qui peuvent être des ressources naturelles, mais recouvrent aussi des notions comme la santé, l’alimentation (ou la sécurité alimentaire) etc., relèvent d’un patrimoine commun à l’humanité qu’il faut désormais garantir et gérer, sous autorité internationale, en en assurant l’accès équitable. Le concept est récent, il a été saisi par les Français et certains pays nordiques, et un groupe de travail a été formé voici quelques mois associant notamment le PNUD, la Suède et la France, aux côtés de l’Inde ou de l’Afrique du Sud.
Nul doute que les BPM ne fassent partie, à Johannesburg et au-delà, des idées-forces défendues par la France, avec cette déclinaisonpratique: la gestion des biens publics mondiaux passe par la mobilisation de nouvelles ressources financières (on évoque la taxation des échanges financiers spéculatifs, ou de productions à risques pour l’environnement comme les émissions de carbone…). Sur ces questions, et notamment l’idée de taxation, «la France est encore assez isolée» reconnaît-on à Paris, sans pourtant désespérer d’arriver à convaincre peu à peu ses partenaires.
Ainsi s’efforce de s’équilibrer la position française dans les débats sur le développement durable: d’un côté on réaffirme l’importance de l’aide publique au développement et de la nécessité de la ramener à des niveaux décents; dans le même temps on reconnaît qu’ «il y a une crise de l’APD» et des instruments traditionnels de solidarité, ce qui oblige à chercher d’autres recours, en essayant de discerner ce que la mondialisation suscite comme nouveaux défis.
par Thierry Perret
Article publié le 19/08/2002