Cameroun
Le SDF veut dialoguer avec le pouvoir
Le principal parti d’opposition, le Social democratic front, rejette l’idée de son entrée au gouvernement, mais se dit prêt à discuter avec le régime en place, dans le cadre de l’amélioration du processus électoral. Depuis que les discussions entamées avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais ( RDPC, au pouvoir) se sont arrêtées début 1999, les deux partis, tout en se renvoyant mutuellement la responsabilité, se disent prêtes à poursuivre le dialogue. Pour l'instant il reste bloqué.
De notre correspondant à Yaoundé
«Le SDF ne peut pas prendre part à un quelconque gouvernement en l’état actuel de nos institutions. Quiconque se retrouverait au gouvernement le serait en son propre nom, et on celui du parti. Il en perdrait d’ailleurs automatiquement la qualité de militant. Cependant, le SDF reste ouvert à tout dialogue avec le pouvoir en place, si un tel dialogue est susceptible d’améliorer les institutions notamment, en ce qui concerne le processus électoral ».
Prononcés dans le contexte actuel, fait de rumeurs en tout genre sur la formation d’une éventuelle nouvelle équipe gouvernementale, au lendemain du double scrutin municipal et législatif du 30 juin, largement remporté par le RDPC, ces propos de Tazoacha Asonganyi, secrétaire général du Social democratic front, visent avant tout, à apporter un démenti à ceux qui soupçonnent le principal parti d’opposition, d’être en négociation avec le pouvoir.
Le soupçon est d’autant plus tenace depuis quelques semaines, que, à la surprise de tous, John Fru Ndi, avait, unilatéralement levé le mot d’ordre du boycott des parlement et des municipalités remportées par le SDF, lancé par le Comité exécutif national en signe de protestation contre les résultats du scrutin du 30 juin, émaillé d’irrégularités, dont certaines ont été reconnues par la Cour suprême.
Ce faisant, le SDF réitère sa main tendue au pouvoir, en se disant prêt à dialoguer. Il s’agit d’un signal , qui , s’il n’est pas nouveau, n’en confirme pas moins l’option de ce parti, à abandonner la « bataille dans la rue ». Lors de la législature écoulée, on a en effet vu les députés SDF organiser des marches dans les rues de Yaoundé, comme en juin 2000. Menés par Joseph Mba Ndam, le président du groupe, les parlementaires de l’opposition revendiquaient alors la création d’une Commission électorale nationale indépendante ( Ceni), qui seule, d’après eux, « pourrait garantir des élections véritablement libres et transparentes». Préoccupation du SDF, déjà présentée au RDPC dès la fin de l’année 1997, lorsque , sous l’impulsion du président Paul Biya, le régime avait décidé d’ouvrir un dialogue avec deux partis d’opposition sur trois.
«Démocratie apaisée»
Lancées dans le cadre de ce qui avait été baptisé «démocratie apaisée», les négociations avec l’UNDP avaient abouti à l’entrée au gouvernement de Bello Bouba, et de deux autres militants. En revanche, les discussions avec le SDF avaient tourné court quelques mois après, le RDPC ayant rejeté l’idée d’une Ceni telle que proposée par le parti de John Fru Ndi.
Depuis lors, RDPC et SDF n’ont eu de cesse de se jeter mutuellement la responsabilité de ce coup de frein aux négociations, suggérant que la partie n’est pas achevée . Les deux partis rappellent ouvertement qu’ils restent «ouverts au dialogue». Entre temps, la loi portant création de l’Observatoire national des élections ( Onel), chargé du contrôle et de la supervision du processus électoral, a été votée à l’Assemblée nationale majoritairement acquise au RDPC puis promulguée en décembre 2000. Sous le regard très critique de l‘opposition qui parle d’une «structure partisane au service du RDPC».
Il reste, s’agissant de «l’amélioration des institutions» dont parle le SDF que l’autre préoccupation a trait à l’application de certaines dispositions de la constitution de janvier 1996. En particulier, la désignation des «délégués du gouvernement», sorte de super maires non élus, à la tête de certaines municipalités. Soupçonné de vouloir maintenir, par cette pratique, la mainmise sur des municipalités dont le contrôle a échappé au RDPC le pouvoir récuse l’accusation, et renvoie systématiquement aux dispositions de la constitution.
«Le SDF ne peut pas prendre part à un quelconque gouvernement en l’état actuel de nos institutions. Quiconque se retrouverait au gouvernement le serait en son propre nom, et on celui du parti. Il en perdrait d’ailleurs automatiquement la qualité de militant. Cependant, le SDF reste ouvert à tout dialogue avec le pouvoir en place, si un tel dialogue est susceptible d’améliorer les institutions notamment, en ce qui concerne le processus électoral ».
Prononcés dans le contexte actuel, fait de rumeurs en tout genre sur la formation d’une éventuelle nouvelle équipe gouvernementale, au lendemain du double scrutin municipal et législatif du 30 juin, largement remporté par le RDPC, ces propos de Tazoacha Asonganyi, secrétaire général du Social democratic front, visent avant tout, à apporter un démenti à ceux qui soupçonnent le principal parti d’opposition, d’être en négociation avec le pouvoir.
Le soupçon est d’autant plus tenace depuis quelques semaines, que, à la surprise de tous, John Fru Ndi, avait, unilatéralement levé le mot d’ordre du boycott des parlement et des municipalités remportées par le SDF, lancé par le Comité exécutif national en signe de protestation contre les résultats du scrutin du 30 juin, émaillé d’irrégularités, dont certaines ont été reconnues par la Cour suprême.
Ce faisant, le SDF réitère sa main tendue au pouvoir, en se disant prêt à dialoguer. Il s’agit d’un signal , qui , s’il n’est pas nouveau, n’en confirme pas moins l’option de ce parti, à abandonner la « bataille dans la rue ». Lors de la législature écoulée, on a en effet vu les députés SDF organiser des marches dans les rues de Yaoundé, comme en juin 2000. Menés par Joseph Mba Ndam, le président du groupe, les parlementaires de l’opposition revendiquaient alors la création d’une Commission électorale nationale indépendante ( Ceni), qui seule, d’après eux, « pourrait garantir des élections véritablement libres et transparentes». Préoccupation du SDF, déjà présentée au RDPC dès la fin de l’année 1997, lorsque , sous l’impulsion du président Paul Biya, le régime avait décidé d’ouvrir un dialogue avec deux partis d’opposition sur trois.
«Démocratie apaisée»
Lancées dans le cadre de ce qui avait été baptisé «démocratie apaisée», les négociations avec l’UNDP avaient abouti à l’entrée au gouvernement de Bello Bouba, et de deux autres militants. En revanche, les discussions avec le SDF avaient tourné court quelques mois après, le RDPC ayant rejeté l’idée d’une Ceni telle que proposée par le parti de John Fru Ndi.
Depuis lors, RDPC et SDF n’ont eu de cesse de se jeter mutuellement la responsabilité de ce coup de frein aux négociations, suggérant que la partie n’est pas achevée . Les deux partis rappellent ouvertement qu’ils restent «ouverts au dialogue». Entre temps, la loi portant création de l’Observatoire national des élections ( Onel), chargé du contrôle et de la supervision du processus électoral, a été votée à l’Assemblée nationale majoritairement acquise au RDPC puis promulguée en décembre 2000. Sous le regard très critique de l‘opposition qui parle d’une «structure partisane au service du RDPC».
Il reste, s’agissant de «l’amélioration des institutions» dont parle le SDF que l’autre préoccupation a trait à l’application de certaines dispositions de la constitution de janvier 1996. En particulier, la désignation des «délégués du gouvernement», sorte de super maires non élus, à la tête de certaines municipalités. Soupçonné de vouloir maintenir, par cette pratique, la mainmise sur des municipalités dont le contrôle a échappé au RDPC le pouvoir récuse l’accusation, et renvoie systématiquement aux dispositions de la constitution.
par Valentin Zinga
Article publié le 18/08/2002