Développement durable
Le moissonneur de vent
En Europe, l’Allemagne est le pays le plus en pointe pour la production d’électricité d’origine éolienne. Et certains agriculteurs deviennent des producteurs d’électricité.
De notre envoyé spécial à Aurich (Allemagne)
C’est une mauvaise terre, de sable et de marais, en bordure de la mer du nord, plate comme la main. Le blé y pousse mal. Jusqu’au début des années 90, Onno Fisser vivait de l’élevage dans la ferme construite par ses parents en 1932, jusqu’au jour où il comprit que son vrai capital, c’était le vent. Abondant, constant - ou presque, gratuit, cet or bleu n’avait qu’à être cueilli, brassé par les pales des éoliennes qui commençaient déjà à pousser dans la région.
Onno s’est alors plongé dans les documentations, a rendu visite à d’autres paysans précurseurs, a contacté les banques, puis il y a 7 ans il s’est lancé : contre 600 000 euros, Enercon lui a installé une «petite» éolienne à quelques centaines de mètre de l’étable.
Onno ne s’est jamais lassé du sifflement de sa machine, et pour cause: au rythme de 35 tours par minute, l’énergie produite et vendue a la compagnie d’électricité lui rapporte…100 000 euros par an.
Les éoliennes accusées de mille maux
Ces terres qui il y a 15 ans étaient tout juste bonnes à faire paître le bétail sont aujourd’hui âprement disputées. Les autorités régionales ont même du intervenir pour faire cesser la pratique des petits cadeaux (école, crèche) que certains constructeurs ont pu faire aux communes pour décrocher le terrain idéal et installer un parc de quinze, vingt voire cinquante éoliennes.
Or, si quelques pales tournant avec grace peuvent avoir un effet apaisant, une cinquantaine de machines hachant l’air sur deux kilomètres carrés ont de quoi agacer. Affrontant les vents contraires, certains écologistes luttent vaillamment contre les éoliennes, accusés de mille maux : bruit, nuisances aux oiseaux, troubles du sommeil…
Onno Fisser n’a pas ces états d’âme, mais il ne veut pas non plus «laisser des entreprises de Francfort ou de Munich profiter seules de cet argent». Avec 62 autres co-actionnaires, tous originaires de la région, il vient d’inaugurer le «Parc citoyen d’Aurich », un ensemble de 17 éoliennes capables d’alimenter les 40 000 habitants de la ville. Chiffre d’affaires prévus : 6 millions d’euros par an. De l’argent qui, espère Onno, restera dans la région et, peut-être, permettra d’y créer des emplois.
C’est une mauvaise terre, de sable et de marais, en bordure de la mer du nord, plate comme la main. Le blé y pousse mal. Jusqu’au début des années 90, Onno Fisser vivait de l’élevage dans la ferme construite par ses parents en 1932, jusqu’au jour où il comprit que son vrai capital, c’était le vent. Abondant, constant - ou presque, gratuit, cet or bleu n’avait qu’à être cueilli, brassé par les pales des éoliennes qui commençaient déjà à pousser dans la région.
Onno s’est alors plongé dans les documentations, a rendu visite à d’autres paysans précurseurs, a contacté les banques, puis il y a 7 ans il s’est lancé : contre 600 000 euros, Enercon lui a installé une «petite» éolienne à quelques centaines de mètre de l’étable.
Onno ne s’est jamais lassé du sifflement de sa machine, et pour cause: au rythme de 35 tours par minute, l’énergie produite et vendue a la compagnie d’électricité lui rapporte…100 000 euros par an.
Les éoliennes accusées de mille maux
Ces terres qui il y a 15 ans étaient tout juste bonnes à faire paître le bétail sont aujourd’hui âprement disputées. Les autorités régionales ont même du intervenir pour faire cesser la pratique des petits cadeaux (école, crèche) que certains constructeurs ont pu faire aux communes pour décrocher le terrain idéal et installer un parc de quinze, vingt voire cinquante éoliennes.
Or, si quelques pales tournant avec grace peuvent avoir un effet apaisant, une cinquantaine de machines hachant l’air sur deux kilomètres carrés ont de quoi agacer. Affrontant les vents contraires, certains écologistes luttent vaillamment contre les éoliennes, accusés de mille maux : bruit, nuisances aux oiseaux, troubles du sommeil…
Onno Fisser n’a pas ces états d’âme, mais il ne veut pas non plus «laisser des entreprises de Francfort ou de Munich profiter seules de cet argent». Avec 62 autres co-actionnaires, tous originaires de la région, il vient d’inaugurer le «Parc citoyen d’Aurich », un ensemble de 17 éoliennes capables d’alimenter les 40 000 habitants de la ville. Chiffre d’affaires prévus : 6 millions d’euros par an. De l’argent qui, espère Onno, restera dans la région et, peut-être, permettra d’y créer des emplois.
par Laurent Berthault
Article publié le 21/08/2002