Irak
Washington prépare déjà la reconstruction
Les Etats-Unis auraient offert de financer à hauteur de 6,6 millions de dollars des missions humanitaires en Irak et dans les pays voisins. Cette décision alimente les spéculations sur une prochaine attaque contre le régime de Bagdad et semble confirmer que les partisans à Washington du renversement de Saddam Hussein ont finalement eu gain de cause. Mais toute alléchante qu’elle soit, la proposition américaine de financer des actions humanitaires en Irak interpelle les organisations non gouvernementales qui craignent, en s’engageant aux côtés de Washington, de cautionner une nouvelle guerre.
«Nous ne pouvons certainement pas nous permettre le luxe de ne rien faire contre l’Irak». Condoleeza Rice, la conseillère de George Bush pour la sécurité nationale, en visite à Londres, a justifié une fois de plus jeudi la nécessité d’une attaque contre le régime de Bagdad en affirmant que Saddam Hussein était «un homme diabolique qui, laissé à lui-même, causera des ravages parmi sa population, ses voisins et, s’il parvient à se procurer des armes de destruction massive, parmi l’ensemble d’entre nous». La conseillère américaine, pour qui le renversement de l’homme fort du régime irakien est une question de «morale» a toutefois souligné que le président Bush n’avait pas encore décidé «comment y parvenir».
Mais à en croire le Financial Times, Washington se préparerait déjà à gérer les conséquences humanitaires d’une attaque contre l’Irak. Le quotidien britannique affirme en effet que l’administration américaine serait disposée à offrir une aide de 6,6 millions de dollars aux organisations non gouvernementales pour qu’elles financent cinq missions en Irak et dans les pays voisins qui pourraient, en cas de guerre, accueillir un important flux de réfugiés. Washington aurait même déjà lancé un appel d’offre et les ONG intéressées pourraient se voir proposer une aide comprise entre 500 000 et 3,5 millions de dollars. Ces projets humanitaires, qui doivent être mis en place rapidement, concernent notamment les soins médicaux, les abris et l’approvisionnement en eau, Washington s’engageant à évacuer le personnel de ONG avant toute intervention militaire en Irak.
Le dilemme des humanitaires
Aussi tentantes que soient les sommes proposées par Washington, certaines ONG craignent qu’en acceptant cette aide elles ne donnent implicitement le feu vert à une attaque américaine contre l’Irak. C’est en effet la première fois depuis la mise en place de l’embargo contre le régime de Saddam Hussein il y a douze ans, que l’administration américaine est disposée à financer des missions humanitaires en Irak. Joel Charny, le vice-président de l’organisation des Réfugiés internationaux cité par le Financial Time, trouve ainsi «étrange que, dans la situation actuelle, le gouvernement américain annonce une aide aux programmes humanitaires dans n’importe quelle région d’Irak». Cette initiative est, selon lui, «en contradiction avec la politique d’embargo et d’assistance limitée dans les zones contrôlées par Saddam Hussein».
La proposition américaine de financer des missions humanitaires en Irak a été présentée comme une volonté de l’administration Bush de venir en aide aux populations locales en ne les abandonnant pas au seul programme pétrole contre nourriture des Nations unies. Mais cette initiative, qui intervient au moment où Washington multiplie les contacts avec l’opposition irakienne en vue d’une attaque visant à renverser Saddam Hussein, ne laisse personne dupe. Les Etats-Unis, qui ont déjà augmenté leurs réserves pétrolières stratégiques, ont également décidé d’affréter deux navires commerciaux pour transporter des équipements militaires stationnés en Europe dans la région du Golfe. Ces équipements, parmi lesquels des véhicules blindés, pourraient servir à équiper une division qui serait opérationnelle lors d’une attaque contre l’Irak, que Washington semble désormais déterminée à mener, avec ou sans le soutien des pays occidentaux.
Mais à en croire le Financial Times, Washington se préparerait déjà à gérer les conséquences humanitaires d’une attaque contre l’Irak. Le quotidien britannique affirme en effet que l’administration américaine serait disposée à offrir une aide de 6,6 millions de dollars aux organisations non gouvernementales pour qu’elles financent cinq missions en Irak et dans les pays voisins qui pourraient, en cas de guerre, accueillir un important flux de réfugiés. Washington aurait même déjà lancé un appel d’offre et les ONG intéressées pourraient se voir proposer une aide comprise entre 500 000 et 3,5 millions de dollars. Ces projets humanitaires, qui doivent être mis en place rapidement, concernent notamment les soins médicaux, les abris et l’approvisionnement en eau, Washington s’engageant à évacuer le personnel de ONG avant toute intervention militaire en Irak.
Le dilemme des humanitaires
Aussi tentantes que soient les sommes proposées par Washington, certaines ONG craignent qu’en acceptant cette aide elles ne donnent implicitement le feu vert à une attaque américaine contre l’Irak. C’est en effet la première fois depuis la mise en place de l’embargo contre le régime de Saddam Hussein il y a douze ans, que l’administration américaine est disposée à financer des missions humanitaires en Irak. Joel Charny, le vice-président de l’organisation des Réfugiés internationaux cité par le Financial Time, trouve ainsi «étrange que, dans la situation actuelle, le gouvernement américain annonce une aide aux programmes humanitaires dans n’importe quelle région d’Irak». Cette initiative est, selon lui, «en contradiction avec la politique d’embargo et d’assistance limitée dans les zones contrôlées par Saddam Hussein».
La proposition américaine de financer des missions humanitaires en Irak a été présentée comme une volonté de l’administration Bush de venir en aide aux populations locales en ne les abandonnant pas au seul programme pétrole contre nourriture des Nations unies. Mais cette initiative, qui intervient au moment où Washington multiplie les contacts avec l’opposition irakienne en vue d’une attaque visant à renverser Saddam Hussein, ne laisse personne dupe. Les Etats-Unis, qui ont déjà augmenté leurs réserves pétrolières stratégiques, ont également décidé d’affréter deux navires commerciaux pour transporter des équipements militaires stationnés en Europe dans la région du Golfe. Ces équipements, parmi lesquels des véhicules blindés, pourraient servir à équiper une division qui serait opérationnelle lors d’une attaque contre l’Irak, que Washington semble désormais déterminée à mener, avec ou sans le soutien des pays occidentaux.
par Mounia Daoudi
Article publié le 15/08/2002