Société
40 000 tsiganes protestants «attendus»
Les 40 000 tsiganes qui devraient participer au rassemblement de la mission évangélique tsigane sont attendus avec réticence par les riverains de la base aérienne de Damblain (Est de la France) et leurs élus. Ce grand rendez-vous des gens du voyage de confession protestante se déroule cette année du 13 au 31 août, encadré par d’importants renforts policiers.
Comme chaque année depuis environ dix ans, les membres de la mission évangélique tsigane, affiliée à la fédération protestante de France, sont invités à un rassemblement de prières, de chants, de lectures et à la célébration de différentes cérémonies, durant une quinzaine de jours. Plusieurs dizaines de milliers de personnes répondent habituellement présent et, cette année encore, la perspective d’un tel regroupement de voitures, de caravanes et de très nombreux participants inquiète les populations avoisinantes.
Pour la troisième fois cette année, la base aérienne de Damblain dans les Vosges, à l’Est de la France, a été choisie pour accueillir une manifestation qu’elle avait déjà abritée en 1994 et 1996. L’année dernière la convention de la mission évangélique tsigane s’était tenue sur une ancienne base aérienne également dans l’Est de la France à Marville et avait réuni 30 000 personnes. Les élus locaux protestent régulièrement contre la tenue de cette manifestation religieuse de masse. Une décision du ministère de l’Intérieur oblige désormais les organisateurs à opter pour un site différent chaque année. En effet, la base aérienne de Chambley avait été plusieurs années de suite le lieu du rassemblement, entraînant, localement, un vif mécontentement.
En 1999 des incidents avaient eu lieu, obligeant les pouvoirs publics à s’emparer de la question. Et, en 2001, alors que des milliers de caravanes étaient regroupées sur un vaste terrain, quelques incidents ont encore été notés et treize véhicules brûlés. Le préfet des Vosges rappelle que lors des précédents rassemblements, de 30 à 50 actes délictueux ont été commis, mais tous ne sont pas attribuables aux tsiganes.
Comme les rave-parties
Cette fois encore une soixantaine d’élus locaux ont défilé début août dans les rues d’Epinal, chef-lieu du département des Vosges pour demander l’annulation de l’événement. Le quotidien régional l’Est Républicain souligne qu’au plus fort de la manifestation on attend 40 000 pèlerins et qu’ainsi, tout près d’un village de 327 habitants en zone rurale, la population atteindra la taille de la ville-préfecture.
Le vice-président du conseil général des Vosges, Serge Essermeant, de défend de «faire de la démagogie anti-voleurs de poules», allusion aux préjugés défavorables dont font l’objet les «gens du voyage» parmi les populations sédentaires. Mais ce responsable du collectif des élus opposés au rassemblement souligne qu’en l’absence de toute infrastructure, ces manifestations devraient être soumises aux mêmes réglementations que les rave-parties, ces concentrations sauvages d’amateurs de musique techno en plein air.
D’importantes mesures de sécurité ont été prises pour éviter les incidents et rassurer les populations. De 400 à 500 policiers et gendarmes sont répartis dans un rayon de 40 km autour de la base aérienne de Damblain et s’ajoutent aux brigades de gendarmerie habituelles sur cette zone. Un poste de gendarmerie actif 24 heures sur 24 a été installé au sein même du terrain de la manifestation. De plus le service d’ordre de l’association organisatrice sera en contact permanent avec les forces de l’ordre.
Ecoutez également:
Christian D'Hont, directeur de l'Action sociale nationale et internationale tsigane évangélique
Pour la troisième fois cette année, la base aérienne de Damblain dans les Vosges, à l’Est de la France, a été choisie pour accueillir une manifestation qu’elle avait déjà abritée en 1994 et 1996. L’année dernière la convention de la mission évangélique tsigane s’était tenue sur une ancienne base aérienne également dans l’Est de la France à Marville et avait réuni 30 000 personnes. Les élus locaux protestent régulièrement contre la tenue de cette manifestation religieuse de masse. Une décision du ministère de l’Intérieur oblige désormais les organisateurs à opter pour un site différent chaque année. En effet, la base aérienne de Chambley avait été plusieurs années de suite le lieu du rassemblement, entraînant, localement, un vif mécontentement.
En 1999 des incidents avaient eu lieu, obligeant les pouvoirs publics à s’emparer de la question. Et, en 2001, alors que des milliers de caravanes étaient regroupées sur un vaste terrain, quelques incidents ont encore été notés et treize véhicules brûlés. Le préfet des Vosges rappelle que lors des précédents rassemblements, de 30 à 50 actes délictueux ont été commis, mais tous ne sont pas attribuables aux tsiganes.
Comme les rave-parties
Cette fois encore une soixantaine d’élus locaux ont défilé début août dans les rues d’Epinal, chef-lieu du département des Vosges pour demander l’annulation de l’événement. Le quotidien régional l’Est Républicain souligne qu’au plus fort de la manifestation on attend 40 000 pèlerins et qu’ainsi, tout près d’un village de 327 habitants en zone rurale, la population atteindra la taille de la ville-préfecture.
Le vice-président du conseil général des Vosges, Serge Essermeant, de défend de «faire de la démagogie anti-voleurs de poules», allusion aux préjugés défavorables dont font l’objet les «gens du voyage» parmi les populations sédentaires. Mais ce responsable du collectif des élus opposés au rassemblement souligne qu’en l’absence de toute infrastructure, ces manifestations devraient être soumises aux mêmes réglementations que les rave-parties, ces concentrations sauvages d’amateurs de musique techno en plein air.
D’importantes mesures de sécurité ont été prises pour éviter les incidents et rassurer les populations. De 400 à 500 policiers et gendarmes sont répartis dans un rayon de 40 km autour de la base aérienne de Damblain et s’ajoutent aux brigades de gendarmerie habituelles sur cette zone. Un poste de gendarmerie actif 24 heures sur 24 a été installé au sein même du terrain de la manifestation. De plus le service d’ordre de l’association organisatrice sera en contact permanent avec les forces de l’ordre.
Ecoutez également:
Christian D'Hont, directeur de l'Action sociale nationale et internationale tsigane évangélique
par Francine Quentin
Article publié le 13/08/2002