Iran
Nucléaire : Moscou confirme son assistance
Depuis les attentats du 11 septembre et le rapprochement spectaculaire entre Moscou et Washington, la Russie a fait beaucoup de concessions à l’Amérique, au nom de la lutte contre le terrorisme international. Mais les Russes restent fermes sur un point : pas question d’abandonner la coopération avec l’Iran dans le domaine du nucléaire et de l’armement.
Faut-il attendre que la centrale de Bouchehr, dans le golfe Persique, devienne opérationnelle pour s’inquiéter des dangers qu’elle fait encourir au monde entier ? A en croire le Washington Post, l’administration américaine se pose sérieusement la question. Le quotidien évoque l’éventualité d’une action préventive contre ce site nucléaire civil que les Russes construisent et équipent depuis des années, en vertu d’un accord de coopération signé avec Téhéran. La commande remonte à 1995, lorsque les Allemands de la société Siemens avaient été contraints de se retirer du projet, sous la pression des Etats-Unis. La Russie avait alors passé contrat avec l’Iran, pour un montant de 800 millions de dollars et envoyé ses experts. La même année, elle signait avec les Etats-Unis un accord qui l’engageait à ne plus apporter d’assistance technique à l’Iran dans le domaine militaire, avant de dénoncer le texte, cinq ans plus tard, malgré la menace américaine de sanctions économiques. Depuis, la Russie a montré qu’elle n’avait plus l’intention de se faire dicter sa conduite lorsqu’il s’agit de commercer avec l’Iran. Après l’Inde et la Chine, ce pays est en effet son troisième client en matière d’armements.
C’est donc avec le plus grand naturel que Moscou a annoncé, la semaine dernière, la reprise de son programme de coopération avec Téhéran. D’ici dix ans, le pays sera doté d’une nouvelle centrale, à l’ouest, alors que celle de Bouchehr, au sud, sera équipée de deux réacteurs nucléaires supplémentaires. Cette décision a provoqué la colère des Américains, qui par la voix du secrétaire d’Etat à l’Energie, ont exhorté les Russes à faire machine arrière. Cette semaine à Moscou, Spencer Abraham, épaulé par le sous-secrétaire d’Etat responsable du contrôle des armes John Bolton, a tenté de convaincre le puissant ministre russe de l’Energie atomique, Alexandre Roumiantsev, des dangers d’une telle coopération. Les Etats-Unis sont en effet persuadés qu’à travers des contrats à usage prétendument civil, l’Iran cherche à se doter de la puissance nucléaire. Mais Moscou exige des preuves de ces accusations sur les risques de prolifération nucléaire.
Chasse gardée
Selon les spécialistes, Bouchehr pourrait permettre la production de 180 kilogrammes de plutonium par an, alors que la fabrication d’une bombe nécessite six ou sept kilogrammes. Les entretiens russo-américains de Moscou qui se sont terminés ce vendredi ont donc été tendus, le ministre Roumantsev ayant même annulé une conférence de presse. Même silence côté américain, Spencer Abraham refusant tout commentaire à l’issue de sa mission. Mais le ministre russe de l’Energie atomique a finalement indiqué que la réalisation du programme de coopération nucléaire dépendait de «nombreux facteurs, dont des facteurs politiques».
La coopération nucléaire de Moscou avec Téhéran est la principale pomme de discorde entre la Russie et les Etats-Unis, devenus alliés dans la lutte contre le terrorisme international. Lors de leur rencontre au sommet, en mai dernier à Moscou puis à Saint Pétersbourg, Vladimir Poutine et Georges Bush n’avaient pas réussi à s’entendre sur ce point. Pour Washington, l’Iran fait partie de «l’axe du mal», aux côtés de l’Irak et de la Corée du Nord. Le chef du Kremlin ne l’entend pas de cette oreille et continue d’entretenir des liens privilégiés avec les pays «parias». Le gage d’une certaine continuité diplomatique pour celui qui avait entamé son mandat présidentiel par une tournée à Cuba, en Corée du Nord, en Chine et en Inde. Et qui avait renforcé ses liens avec l’Irak et la Libye, avant même de se tourner vers les Etats-Unis.
C’est donc avec le plus grand naturel que Moscou a annoncé, la semaine dernière, la reprise de son programme de coopération avec Téhéran. D’ici dix ans, le pays sera doté d’une nouvelle centrale, à l’ouest, alors que celle de Bouchehr, au sud, sera équipée de deux réacteurs nucléaires supplémentaires. Cette décision a provoqué la colère des Américains, qui par la voix du secrétaire d’Etat à l’Energie, ont exhorté les Russes à faire machine arrière. Cette semaine à Moscou, Spencer Abraham, épaulé par le sous-secrétaire d’Etat responsable du contrôle des armes John Bolton, a tenté de convaincre le puissant ministre russe de l’Energie atomique, Alexandre Roumiantsev, des dangers d’une telle coopération. Les Etats-Unis sont en effet persuadés qu’à travers des contrats à usage prétendument civil, l’Iran cherche à se doter de la puissance nucléaire. Mais Moscou exige des preuves de ces accusations sur les risques de prolifération nucléaire.
Chasse gardée
Selon les spécialistes, Bouchehr pourrait permettre la production de 180 kilogrammes de plutonium par an, alors que la fabrication d’une bombe nécessite six ou sept kilogrammes. Les entretiens russo-américains de Moscou qui se sont terminés ce vendredi ont donc été tendus, le ministre Roumantsev ayant même annulé une conférence de presse. Même silence côté américain, Spencer Abraham refusant tout commentaire à l’issue de sa mission. Mais le ministre russe de l’Energie atomique a finalement indiqué que la réalisation du programme de coopération nucléaire dépendait de «nombreux facteurs, dont des facteurs politiques».
La coopération nucléaire de Moscou avec Téhéran est la principale pomme de discorde entre la Russie et les Etats-Unis, devenus alliés dans la lutte contre le terrorisme international. Lors de leur rencontre au sommet, en mai dernier à Moscou puis à Saint Pétersbourg, Vladimir Poutine et Georges Bush n’avaient pas réussi à s’entendre sur ce point. Pour Washington, l’Iran fait partie de «l’axe du mal», aux côtés de l’Irak et de la Corée du Nord. Le chef du Kremlin ne l’entend pas de cette oreille et continue d’entretenir des liens privilégiés avec les pays «parias». Le gage d’une certaine continuité diplomatique pour celui qui avait entamé son mandat présidentiel par une tournée à Cuba, en Corée du Nord, en Chine et en Inde. Et qui avait renforcé ses liens avec l’Irak et la Libye, avant même de se tourner vers les Etats-Unis.
par Caroline Olive
Article publié le 02/08/2002