Corée
Le «Paradis des travailleurs» entrebâille sa porte
La République populaire démocratique de Corée se met doucement à l’économie de marché, sans pour autant lâcher du lest en politique. Un peu à la manière de son grand voisin chinois, le leader nord-coréen a décidé de libérer les prix et d’augmenter les salaires. Kim Jong-il a également repris le dialogue avec la Corée du sud et les Etats-Unis, interrompu depuis plusieurs mois.
«Mener une réforme en se débarrassant de ce qui est soviétique dans le système de gestion du pays». Cette déclaration datée du 26 juillet émane bien de la République populaire démocratique de Corée, le dernier bastion stalinien de la planète. Et selon des observateurs qui se sont rendus récemment dans le pays, la Corée du Nord a véritablement entamé une réforme économique, à défaut de réforme politique. A l’image de la Chine de Deng Xiaoping dans les années 80, Kim Jong-il paraît avoir tiré les leçons de son voyage à Pékin, en janvier dernier. Depuis le premier juillet, les prix agricoles ont été multipliés par 30 ou 40, les transports publics par 20, tandis que les loyers et l’approvisionnement en énergie sont devenus payants. Dans le même temps, les salaires auraient été augmentés, dans des proportions différentes selon les catégories. Priorité aurait été donnée aux mineurs et aux militaires, en raison de leur rôle «stratégique».
Ces mesures coïncident avec une volte-face engagée par Pyongyang, qui a présenté ses excuses à Séoul pour l’incident naval meurtrier, survenu à la fin du mois de juin dans la Mer Jaune entre les deux flotte militaires, et repris le dialogue avec les Sud-Coréens. Une rencontre au niveau des ministres est prévue du 12 au 14 août à Séoul, la première depuis huit mois, et Pyongyang a décidé de participer aux Jeux asiatiques, organisés à l’automne en Corée du sud. Autre rapprochement, avec les Etats-Unis cette fois, constaté lors du dernier Forum Asie-Pacifique sur la sécurité qui s’est tenu à Brunei, fin juillet. En marge de ce sommet, l’américain Colin Powell avait rencontré brièvement Paek Nam-sun, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères et annoncé que son adjoint, James Kelly, se rendrait prochainement dans la capitale nord-coréenne.
Renouer le lien avec le pays «paria»
Les Etats-Unis estiment qu’il est important que le dialogue inter-coréen reprenne au plus vite. Entamé en juin 2000 lors d’un sommet historique entre les deux dirigeants organisé à Pyongyang, il s’était fortement dégradé ces derniers mois, après les déclarations peu amicales du président Bush, qui avait classé la Corée du Nord dans les pays de «l’axe du mal», aux côtés de l’Iran et de l’Irak. Un pays «paria», certes, mais avec lequel mieux vaut conserver des liens, plutôt que de pratiquer une politique d’isolement. Washington redoute en effet que Pyongyang ne tente de se doter de la bombe atomique, et coopère d’ailleurs depuis des années dans la construction d’une centrale nucléaire à usage civil, dont la pose de la première pierre a eu lieu mercredi. Ce programme qui implique également la Corée du Sud, le Japon et l’Union européenne, permet ainsi de s’assurer que la République populaire démocratique respecte bien le traité de non prolifération nucléaire, signé en 1985.
Un domaine particulièrement sensible car officiellement, la Corée du Nord est toujours en guerre contre la Corée du Sud, les trois années de guerre civile n’ayant abouti qu’à un armistice, signé en 1953, et non pas à un traité de paix. Mais de part et d’autre du 38ème parallèle, on évoque une réunification depuis plus de deux ans. L’objectif semble encore très lointain, surtout du côté du «Paradis des travailleurs». Les signes d’ouverture économique et diplomatique venus du Nord sont néanmoins encourageants.
Ces mesures coïncident avec une volte-face engagée par Pyongyang, qui a présenté ses excuses à Séoul pour l’incident naval meurtrier, survenu à la fin du mois de juin dans la Mer Jaune entre les deux flotte militaires, et repris le dialogue avec les Sud-Coréens. Une rencontre au niveau des ministres est prévue du 12 au 14 août à Séoul, la première depuis huit mois, et Pyongyang a décidé de participer aux Jeux asiatiques, organisés à l’automne en Corée du sud. Autre rapprochement, avec les Etats-Unis cette fois, constaté lors du dernier Forum Asie-Pacifique sur la sécurité qui s’est tenu à Brunei, fin juillet. En marge de ce sommet, l’américain Colin Powell avait rencontré brièvement Paek Nam-sun, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères et annoncé que son adjoint, James Kelly, se rendrait prochainement dans la capitale nord-coréenne.
Renouer le lien avec le pays «paria»
Les Etats-Unis estiment qu’il est important que le dialogue inter-coréen reprenne au plus vite. Entamé en juin 2000 lors d’un sommet historique entre les deux dirigeants organisé à Pyongyang, il s’était fortement dégradé ces derniers mois, après les déclarations peu amicales du président Bush, qui avait classé la Corée du Nord dans les pays de «l’axe du mal», aux côtés de l’Iran et de l’Irak. Un pays «paria», certes, mais avec lequel mieux vaut conserver des liens, plutôt que de pratiquer une politique d’isolement. Washington redoute en effet que Pyongyang ne tente de se doter de la bombe atomique, et coopère d’ailleurs depuis des années dans la construction d’une centrale nucléaire à usage civil, dont la pose de la première pierre a eu lieu mercredi. Ce programme qui implique également la Corée du Sud, le Japon et l’Union européenne, permet ainsi de s’assurer que la République populaire démocratique respecte bien le traité de non prolifération nucléaire, signé en 1985.
Un domaine particulièrement sensible car officiellement, la Corée du Nord est toujours en guerre contre la Corée du Sud, les trois années de guerre civile n’ayant abouti qu’à un armistice, signé en 1953, et non pas à un traité de paix. Mais de part et d’autre du 38ème parallèle, on évoque une réunification depuis plus de deux ans. L’objectif semble encore très lointain, surtout du côté du «Paradis des travailleurs». Les signes d’ouverture économique et diplomatique venus du Nord sont néanmoins encourageants.
par Caroline Olive
Article publié le 08/08/2002