Irak
Bush consultera avant l’attaque
Le président américain, qui ne s’était pas prononcé ces dernières semaines sur le dossier irakien se contentant d’affirmer qu’il était «un homme patient», a décidé d’engager mercredi des négociations tous azimuts pour convaincre non seulement ses partenaires européens mais aussi les élus américains du bien fondé d’une offensive contre le régime de Bagdad. George Bush, qui doit recevoir samedi à Camp David son allié de toujours, le Britannique Tony Blair, semble avoir abandonné l’idée d’une intervention unilatérale américaine destinée à renverser le pouvoir irakien. Il a affirmé qu’il exposerait sa position sur le régime de Bagdad, lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies, et qu’il dévoilerait alors la duplicité de Saddam Hussein.
Plus question pour l’administration américaine d’agir en solitaire contre le régime de Saddam Hussein. C’est en tous les cas ce qui ressort de la fébrilité qui s’est emparée de la Maison Blanche ces dernières vingt-quatre heures. Sur le plan national, George Bush a ainsi reçu les dirigeants démocrates et républicains du Congrès. Le président souhaitent en effet que les élus américains lui laissent les coudées franches en votant une résolution de soutien à sa stratégie contre l’Irak. Une stratégie qui dans son esprit inclut nécessairement l’option d’un recours à la force. Si la rencontre entre George Bush et les parlementaires américains ne leur a pas permis d’obtenir de plus amples précisions sur le dossier irakien, ces derniers semblent avoir apprécié que le président les associe enfin à ses réflexions. Il y a quelques semaines en effet des juristes de la Maison Blanche avaient affirmé, qu’en cas d’intervention militaire en Irak, George Bush pourrait se passer de l’approbation du Congrès, ce qui avait soulevé une vague de protestations. Aujourd’hui le temps de la polémique semble révolu et les élus américains pourraient bien voter avant la fin du mois de septembre une résolution portant sur une intervention contre le régime de Saddam Hussein. Le Congrès doit en effet achever sa session le 5 octobre afin de s’atteler à la préparation des élections législatives partielles prévues un mois plus tard.
Sur le plan international, George Bush compte sur l’appui de son allié indéfectible, le Britannique Tony Blair. Une rencontre, qualifiée de réunion diplomatique et non pas de «conseil de guerre», est en effet prévue entre les deux hommes samedi à Camp David. Le Premier ministre britannique pourrait tenter de convaincre le président américain qu’une nouvelle résolution de l’ONU permettra d’augmenter le soutien internationale à une intervention militaire en Irak. Tony Blair espère ainsi faire taire les nombreuses oppositions à une telle offensive contre laquelle 71% des Britanniques se sont prononcés. De son côté George Bush espère que son allié réussira à convaincre Moscou, l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, de soutenir une action militaire contre l’Irak, avec l’espoir que la Chine et la France s’aligneront sur la position de la Russie. Le président américain doit d’ailleurs s’entretenir au téléphone avec ses homologues russe, chinois et français. En engageant des négociations tous azimuts avec ses partenaires et en annonçant des révélations sur l’Irak lors de son intervention devant l’Assemblée générale des Nations unies, George Bush semble s’être aligné sur la position de son chef de la diplomatie. Colin Powell avait encore récemment plaidé pour «une coalition internationale» afin de résoudre la crise irakienne.
Préparatifs militaires et inquiétude grandissante des dirigeants arabes
Parallèlement à ses consultations avec ses principaux partenaires, Washington a annoncé l’envoi, cette semaine au Koweït, d’un important chargement d’équipements militaires. Ces équipements, qui comprennent 67 chars Abrams M-1 et des véhicules de combat de type Bradley, sont le plus important chargement envoyé ses dernières semaines au Moyen-Orient. Ils pourraient servir à des manœuvres impliquant quelques 2 000 soldats américains. Le mois dernier, la marine américaine avait déjà transféré de ses bases en Europe vers la région du Golfe plusieurs blindés et camions de transport militaire. Des hélicoptères de combat, de l’équipement et des minutions doivent également être acheminés vers la Jordanie dans les semaines qui viennent.
Ces préparatifs militaires, tout comme l’escalade verbale américaine contre l’Irak de ces derniers jours, inquiètent au plus haut point les dirigeants arabes. Les chefs de la diplomatie, réunis ces dernières quarante-huit au Caire, ont ainsi unanimement proclamé leur refus d’une attaque américaine contre Bagdad. Le secrétaire général de la Ligue arabe, l’Egyptien Amr Moussa, a en effet affirmé qu’«une telle confrontation ouvrirait les portes de l’enfer au Proche-Orient». «Nous continuerons à œuvrer pour prévenir toute action militaire, a-t-il souligné, estimant qu’«un retour des inspecteurs en désarmement de l’Onu constituerait un pas important pour montrer au monde entier s’il y a ou non violation par l’Irak des résolutions du conseil de sécurité».
Sur le plan international, George Bush compte sur l’appui de son allié indéfectible, le Britannique Tony Blair. Une rencontre, qualifiée de réunion diplomatique et non pas de «conseil de guerre», est en effet prévue entre les deux hommes samedi à Camp David. Le Premier ministre britannique pourrait tenter de convaincre le président américain qu’une nouvelle résolution de l’ONU permettra d’augmenter le soutien internationale à une intervention militaire en Irak. Tony Blair espère ainsi faire taire les nombreuses oppositions à une telle offensive contre laquelle 71% des Britanniques se sont prononcés. De son côté George Bush espère que son allié réussira à convaincre Moscou, l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, de soutenir une action militaire contre l’Irak, avec l’espoir que la Chine et la France s’aligneront sur la position de la Russie. Le président américain doit d’ailleurs s’entretenir au téléphone avec ses homologues russe, chinois et français. En engageant des négociations tous azimuts avec ses partenaires et en annonçant des révélations sur l’Irak lors de son intervention devant l’Assemblée générale des Nations unies, George Bush semble s’être aligné sur la position de son chef de la diplomatie. Colin Powell avait encore récemment plaidé pour «une coalition internationale» afin de résoudre la crise irakienne.
Préparatifs militaires et inquiétude grandissante des dirigeants arabes
Parallèlement à ses consultations avec ses principaux partenaires, Washington a annoncé l’envoi, cette semaine au Koweït, d’un important chargement d’équipements militaires. Ces équipements, qui comprennent 67 chars Abrams M-1 et des véhicules de combat de type Bradley, sont le plus important chargement envoyé ses dernières semaines au Moyen-Orient. Ils pourraient servir à des manœuvres impliquant quelques 2 000 soldats américains. Le mois dernier, la marine américaine avait déjà transféré de ses bases en Europe vers la région du Golfe plusieurs blindés et camions de transport militaire. Des hélicoptères de combat, de l’équipement et des minutions doivent également être acheminés vers la Jordanie dans les semaines qui viennent.
Ces préparatifs militaires, tout comme l’escalade verbale américaine contre l’Irak de ces derniers jours, inquiètent au plus haut point les dirigeants arabes. Les chefs de la diplomatie, réunis ces dernières quarante-huit au Caire, ont ainsi unanimement proclamé leur refus d’une attaque américaine contre Bagdad. Le secrétaire général de la Ligue arabe, l’Egyptien Amr Moussa, a en effet affirmé qu’«une telle confrontation ouvrirait les portes de l’enfer au Proche-Orient». «Nous continuerons à œuvrer pour prévenir toute action militaire, a-t-il souligné, estimant qu’«un retour des inspecteurs en désarmement de l’Onu constituerait un pas important pour montrer au monde entier s’il y a ou non violation par l’Irak des résolutions du conseil de sécurité».
par Mounia Daoudi
Article publié le 05/09/2002