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Attentats

Le jour du souvenir

Des cérémonies commémorent dans tous les Etats-Unis la mémoire des 3025 victimes des attentats qui ont frappé le pays, le 11 septembre 2001. Mais c’est sur les trois sites directement touchés, le Pentagone à Washington, Shanksville en Pennsylvanie et, bien sûr, le World Trade Center à New York, qu’ont lieu les hommages les plus émouvants.
New York était encore plongée dans la nuit quand le chant des cornemuses a commencé à retentir dans les cinq quartiers de la ville. Partis du Bronx, de Brooklyn, du Queens, de Staten Island et de Manhattan, des fanfares traditionnelles irlandaises ont entamé vers 5 heures du matin, une procession pour rendre hommage à ces new-yorkais qui ont perdu la vie, il y a un an, lorsque des terroristes ont envoyé des avions de ligne s’écraser sur le World Trade Center, mais aussi aux victimes qui se trouvaient dans le Pentagone et l’avion détourné d’United Airlines qui s’est crashé en Pennsylvanie.

Tous les participants à cette longue marche nocturne se sont retrouvés sur le site de Ground Zero, cette immense fosse de quatre hectares où s’élevaient les tours jumelles et où un mémorial, avec les noms de toutes les victimes, a été inauguré mardi. C’est sur cet emplacement symbolique que les cérémonies ont débuté par une minute de silence à 8h46, l’heure de l’impact du premier avion détourné par les terroristes sur l’une des Twins. Au même moment, dans le Golfe, le porte-avion USS George Washington, qui avait été le premier bâtiment à se positionner au large de New York après l’annonce des attentats, a passé le relais au USS Abraham Lincoln. Cent-deux minutes plus tard, c’est à dire exactement à l’heure de l’effondrement de la deuxième tour, toutes les cloches de la ville ont sonné. Aucun discours politique n’était prévu durant cette cérémonie placée sous le signe du recueillement et de la prière, au cours de laquelle les noms des 2801 victimes new-yorkaises ont été lus et des hymnes patriotiques chantés.

D’ailleurs, pour George W. Bush, ce 11 septembre est la «journée des patriotes». Le président américain doit se rendre avec son épouse, Laura, sur tous les sites touchés par les attentats pour rendre hommage aux victimes et à leurs familles. Après un service religieux à la Maison Blanche, il a déposé une gerbe au Pentagone puis a pris l’avion pour aller à Shanksville en Pennsylvanie là où les passagers du troisième appareil détourné se sont écrasés, avant de se rendre à New York, la ville la plus meurtrie par les attaques terroristes du 11 septembre. Enfin, George W. Bush doit prononcer un discours à la nation depuis Ellis Island.

Le Congrès américain va, lui aussi, participer à ces commémorations d’une manière très symbolique. Les parlementaires ont décidé de quitter Washington pour tenir, vendredi, une séance exceptionnelle au Federal Hall de New York, tout proche du site du World Trade Center. Ce sera la deuxième fois en deux siècles qu’une telle initiative est prise. Elle est destinée, selon le représentant républicain, Dick Armey, à «montrer l’unité et la détermination du peuple américain».

«Ici gisent les restes du World Trade Center et de ceux qui ont péri»

De nombreux Etats se sont associés au deuil des Etats-Unis et ont organisé des cérémonies de commémoration. En France, Jacques Chirac, le président de la République, a participé à un hommage aux victimes dans la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis à Paris et a fait part de «l’amitié, la solidarité, la fidélité» de la France au peuple américain. En Angleterre, une cérémonie a été célébrée en la cathédrale St Paul en présence du prince Charles mais aussi de Tony Blair qui a ensuite assisté à l’hommage organisé à l’ambassade des Etats-Unis à Londres. En Russie, les députés ont respecté une minute de silence et le chef de l’Etat, Vladimir Poutine a téléphoné à George W. Bush pour lui exprimer sa «sympathie». En Israël, plusieurs manifestations ont été organisées parmi lesquelles une «cérémonie de solidarité avec le peuple américain» en présence d’Ariel Sharon. Le pape Jean-Paul II a, quant à lui, condamné les actes terroristes «cruels et barbares» dont les Etats-Unis ont été victimes.

Toutes ces cérémonies de commémoration ont fait l’objet de mesures de sécurité renforcées. Les Etats-Unis ont, en effet, prévenu que les risques d’attentat étaient élevés à l’intérieur du pays mais aussi contre des cibles américaines dans le reste monde. A New York, des dispositions ont été prises pour renforcer la sécurité durant cette journée symbolique. Les autorités n’ont pas dévoilé leur dispositif mais le survol des sites a été interdit sur un rayon de 55 km et des patrouilles d’avions de chasse et d’hélicoptères ont été organisées. Les forces de l’ordre sont en état d’alerte. Un certain nombre d’ambassades des Etats-Unis ont aussi décidé de fermer leurs portes le 11 septembre pour limiter les risques, notamment une quinzaine en Asie, l’une des régions du monde les plus à risque.

Ce premier anniversaire des attentats du 11 septembre a aussi été commémoré de manière très symbolique en Afghanistan, le pays dans lequel les Etats-Unis ont mené une intervention militaire dont l’objectif était de décapiter l’organisation terroriste Al-Qaïda, accusée d’avoir organisé les attentats du 11 septembre et dont le chef Oussama Ben Laden recevait l’aide du régime des Taliban. Un bloc de ciment du World Trade Center a ainsi été enterré à l’ambassade américaine, à Kaboul, sous les mots: «Ici gisent les restes du World Trade Center et de ceux qui ont péri».



par Valérie  Gas

Article publié le 11/09/2002