Proche-Orient
Israël exige la reddition d'Arafat
L'armée israélienne a ordonné samedi soir aux occupants de la Mouqataa, le quartier général de Yasser Arafat à Ramallah, de sortir les mains en l'air avant de déclencher une «importante» explosion. Ariel Sharon a refusé d'accéder à la demande américaine de laisser des négociateurs palestiniens entrer dans le bâtiment pour faciliter une issue pacifique. Paris a exigé l'arrêt immédiat des opérations israéliennes.
Il ne reste presque rien de ce qui fut le complexe présidentiel, la Mouqataa. Lors du premier siège, en mars-avril, l'armée israélienne avait détruit l'enceinte qui en délimitait le périmètre et une partie des bâtiments. Une autre opération, quelques mois plus tard, avait poursuivi la tâche, laissant un Yasser Arafat hagard observer les gravats tombés sur son lit à la suite du tir d'un obus dans sa chambre à coucher.
Depuis vendredi, l'armée israélienne s'applique à dynamiter méthodiquement tous les bâtiments restants, à l'exception de celui dans lequel le président palestinien est retranché, au deuxième étage, avec plusieurs dizaines de ses proches et gardes du corps.
Le ministre israélien de la Défense répète qu'Israël n'a «aucune intention de faire du mal» au président palestinien, mais seulement de l'isoler. En réalité, selon différentes sources, dès l'annonce de l'attentat suicide de jeudi, le Premier ministre Sharon a affirmé que c'était le moment de se débarrasser une fois pour toutes d'Arafat. Un vif débat aurait alors opposé Ariel Sharon et ses ministres d'extrême droite d'un côté aux travaillistes et quelques ministres modérés du Likoud, ainsi qu'aux responsables de la sécurité intérieure. Ces derniers auraient fait valoir qu'une expulsion du président palestinien aboutirait à rehausser son prestige au moment où celui-ci est chancelant, tant sur la scène internationale qu'au sein de l'opinion palestinienne. Les États-Unis seraient également intervenus pour dissuader Sharon de prendre une telle mesure, au moment où Washington tente désespérément de raller des soutiens, notamment arabes, à sa guerre contre l’Irak.
Dans la soirée de vendredi et une bonne partie de la nuit, les fantassins et les sapeurs de l’armée israélienne ont méthodiquement détruit les bâtiments qui composent la Mouqataa, à l’exception de celui-dans lequel se trouve Arafat, tirant à la mitrailleuse lourde sur les murs des bâtiments éclairés ad giorno par de puissants projecteurs tandis que des hélicoptères de combat survolaient le site sans discontinuer. Vers minuit, une pelleteuse a abattu la passerelle reliant le quartier général d’Arafat à l’édifice où résident ses gardes. Une vingtaine d’entre eux se sont rendus aux assiégeants. Ils ont aussitôt été garrottés, aveuglés par un bandeau, et emmenés pour interrogatoire. Israël continue d’exiger que lui soient livrés une vingtaine de «terroristes» parmi lesquels le général Tirawi, chef des renseignements palestiniens en Cisjordanie.
Tranchées et barbelés
Aux premières heures de la matinée de samedi, tandis que l’armée plantait un drapeau israélien sur un immeuble faisant face aux bureaux de Yasser Arafat, les soldats du génie israélien ont entrepris de creuser une trancher tout autour de l’immeuble présidentiel et d’installer des rouleaux de fil de fer barbelés pour matérialiser l’«isolement» de Yasser Arafat. Ce dernier, qui à 73 ans vit pour la troisième fois cette année le siège de son bureau, a fait paraître un communiqué condamnant à nouveau toutes les attaques contre les civils, israéliens ou palestiniens, mais il a également appelé tous azimuts les dirigeants arabes et européens afin de leur demander d’intercéder en sa faveur.
Vendredi soir, l’Union européenne, tout en réitérant sa condamnation des attentats anti-israéliens, a également critiqué l’action Israël. Samedi matin, à Paris, le ministère français des Affaires étrangères a demandé l’arrêt immédiat des opérations israéliennes contre Arafat. Par contraste, le porte-parole de la Maison Blanche s’est contenté de demander aux parties de mesurer les conséquences de leurs actions.
A la demande du groupe arabe aux Nations Unies, le conseil de sécurité se réunira lundi pour examiner la situation. Un délai vivement critiqué par les Palestiniens qui s’alarment du caractère extrêmement instable et dangereux de la situation dans et autour de la Mouqataa.
Depuis vendredi, l'armée israélienne s'applique à dynamiter méthodiquement tous les bâtiments restants, à l'exception de celui dans lequel le président palestinien est retranché, au deuxième étage, avec plusieurs dizaines de ses proches et gardes du corps.
Le ministre israélien de la Défense répète qu'Israël n'a «aucune intention de faire du mal» au président palestinien, mais seulement de l'isoler. En réalité, selon différentes sources, dès l'annonce de l'attentat suicide de jeudi, le Premier ministre Sharon a affirmé que c'était le moment de se débarrasser une fois pour toutes d'Arafat. Un vif débat aurait alors opposé Ariel Sharon et ses ministres d'extrême droite d'un côté aux travaillistes et quelques ministres modérés du Likoud, ainsi qu'aux responsables de la sécurité intérieure. Ces derniers auraient fait valoir qu'une expulsion du président palestinien aboutirait à rehausser son prestige au moment où celui-ci est chancelant, tant sur la scène internationale qu'au sein de l'opinion palestinienne. Les États-Unis seraient également intervenus pour dissuader Sharon de prendre une telle mesure, au moment où Washington tente désespérément de raller des soutiens, notamment arabes, à sa guerre contre l’Irak.
Dans la soirée de vendredi et une bonne partie de la nuit, les fantassins et les sapeurs de l’armée israélienne ont méthodiquement détruit les bâtiments qui composent la Mouqataa, à l’exception de celui-dans lequel se trouve Arafat, tirant à la mitrailleuse lourde sur les murs des bâtiments éclairés ad giorno par de puissants projecteurs tandis que des hélicoptères de combat survolaient le site sans discontinuer. Vers minuit, une pelleteuse a abattu la passerelle reliant le quartier général d’Arafat à l’édifice où résident ses gardes. Une vingtaine d’entre eux se sont rendus aux assiégeants. Ils ont aussitôt été garrottés, aveuglés par un bandeau, et emmenés pour interrogatoire. Israël continue d’exiger que lui soient livrés une vingtaine de «terroristes» parmi lesquels le général Tirawi, chef des renseignements palestiniens en Cisjordanie.
Tranchées et barbelés
Aux premières heures de la matinée de samedi, tandis que l’armée plantait un drapeau israélien sur un immeuble faisant face aux bureaux de Yasser Arafat, les soldats du génie israélien ont entrepris de creuser une trancher tout autour de l’immeuble présidentiel et d’installer des rouleaux de fil de fer barbelés pour matérialiser l’«isolement» de Yasser Arafat. Ce dernier, qui à 73 ans vit pour la troisième fois cette année le siège de son bureau, a fait paraître un communiqué condamnant à nouveau toutes les attaques contre les civils, israéliens ou palestiniens, mais il a également appelé tous azimuts les dirigeants arabes et européens afin de leur demander d’intercéder en sa faveur.
Vendredi soir, l’Union européenne, tout en réitérant sa condamnation des attentats anti-israéliens, a également critiqué l’action Israël. Samedi matin, à Paris, le ministère français des Affaires étrangères a demandé l’arrêt immédiat des opérations israéliennes contre Arafat. Par contraste, le porte-parole de la Maison Blanche s’est contenté de demander aux parties de mesurer les conséquences de leurs actions.
A la demande du groupe arabe aux Nations Unies, le conseil de sécurité se réunira lundi pour examiner la situation. Un délai vivement critiqué par les Palestiniens qui s’alarment du caractère extrêmement instable et dangereux de la situation dans et autour de la Mouqataa.
par Olivier Da Lage
Article publié le 21/09/2002